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Le jour où Rothen a refusé Chelsea par amour

Par Mathieu Faure
Le jour où Rothen a refusé Chelsea par amour

En 2004, Jérôme Rothen est la plus belle patte gauche d’Europe. Avec Monaco, il s’est amusé avec toutes les défenses du Vieux continent. Le Barça, la Juventus mais surtout Chelsea lui font les yeux doux. Le Blond a le choix. Par amour, il va signer au PSG et dire non à Abramovich en personne. Enfin presque.

Mario Melchiot a joué à Rennes mais il a surtout disputé une demi-finale de Ligue des champions avec Chelsea en 2004. Ce soir-là, l’ancien joueur de l’Ajax est dans le même secteur que Jérôme Rothen. Un type que l’Europe ne connaît pas. Un petit blond qui joue avec des godasses blanches, une coupe de cheveux à l’ancienne et un seul dribble au CV : la toupie (qui consiste à tourner en rond en ne se servant que de son pied gauche). Bref, le Batave se dit qu’il va passer une soirée à la cool face à cet ailier provincial. Surtout que les Blues de Claudio Ranieri mènent rapidement deux buts à zéro et entrevoient la route vers la finale de Gelsenkirchen (à l’aller, Chelsea s’était incliné 3-1). Mais JR n’est pas d’accord. Alors l’homme joue et l’histoire se met doucement en route.

Rothen débute son show. Melchiot commence par se faire casser les reins en fin de première période sur la réduction du score monégasque. Sur un débordement tout en toucher de balle, Rothen régale Morientes dont la reprise de la tête termine sur le poteau des Anglais avant qu’Ibarra ne prolonge la balle dans les buts. Pendant 90 minutes, Rothen va dégoûter Chelsea et Melchiot. Lors du coup de sifflet final, Rothen et Monaco ont tenu le choc (2-2) et valident leur billet pour la finale. Déçu, Roman Abramovich, le patron de Chelsea, espère néanmoins terminer la soirée avec une bonne nouvelle. Le Russe est un homme de fixette. Ce jour-là, il ne jure que par Jérôme Rothen. Il veut le voir. Cela fait de longs mois que les scouts anglais tournent autour du Français. L’ancien Troyen sait qu’il partira en fin de saison. Son parcours européen lui a ouvert les vestiaires des plus grands clubs européens : Juventus, FC Barcelone et Chelsea. Ils sont trois à se disputer la gauche caviar de Monaco. Dans les travées de Stamford Bridge, le patron de Chelsea court dans tous les sens. Il zieute, sue, cherche et gueule : « Where is Rothen ? Where is Rothen ? » . Roman veut finaliser le transfert d’homme à homme. A l’ancienne. Sauf que Rothen se planque.

« Moi tu vois, le poster du PSG je l’ai, je suis dessus »

L’histoire raconte que le joueur se cache dans un salon privé du stade. D’autres parlent d’une cachette secrète au cœur de la salle de test anti-dopage. Quoi qu’il en soit, le Français fait tout pour fuir le richissime propriétaire. Pourquoi ? Parce qu’il ne sait pas dire non. Il ne veut pas dire non. Pas à lui. Pas comme ça. Pas de visu. La raison ? Rothen a déjà donné sa parole au Paris SG, son club de cœur. Dans la capitale, Francis Graille et Vahid Halilhodzic ont œuvré en secret pour approcher le joueur que toute l’Europe désire. Pour l’époque, le montant est relativement élevé (11 millions d’euros). Mais ce sont surtout les sentiments qui ont fait la différence. Enfant de Paris, Rothen a grandi avec le PSG dans son cœur. Il voulait absolument réaliser son rêve. Jouer au PSG valait tous les sacrifices du monde. Aussi bien financiers que sportifs. Pour toucher son rêve du doigt, Rothen a dit non a tout le monde. Quitte à foutre sa carrière en l’air.

Difficile de lui en vouloir. Même avec du recul et cinq années très moyennes à Paris, Rothen n’a jamais regretté son choix. « C’est mon club de cœur, je ne regrette rien. Toute ma carrière, j’ai toujours essayé de tirer le maximum de ce que je pouvais, avec les qualités que j’avais. Quand tu réalises ton rêve, il n’y a rien de plus beau » , disait-il sur L’Equipe.fr en 2013. Rothen n’est pas du genre à regarder en arrière. En 2010, il s’était confié dans nos colonnes sur son rapport très passionnel avec le PSG. Là encore, le cœur parle : « J’ai passé cinq années là-bas. Peu de joueurs passent autant d’années dans ce club. Même si la fin gâche un peu les choses, j’ai vécu des moments forts, gagné des coupes et j’ai réalisé mon rêve. Je reste dans les murs. Si demain, j’arrête ma carrière, les gens sauront que Rothen est passé à Paris. Pour moi, j’ai marqué l’Histoire du club. Et pourquoi pas écrire encore quelques lignes… Je suis dans l’équipe des trente-cinq ans, ça veut dire des choses. Cet amour, je l’ai, et il ne s’effacera pas. Moi tu vois, le poster je l’ai, je suis dessus et on ne peut pas m’enlever, cet amour pour le PSG, c’est là et ça restera. Ça en embête certains mais c’est comme ça. » Ça n’embête personne, Jérôme. Même Roman Abramovich s’est fait une raison. Il a finalement pris Arjen Robben.

Par Mathieu Faure

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