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La rédemption du FC Schalke 04

Par Sophie Serbini
La rédemption du FC Schalke 04

Après une saison 2014/2015 maussade et un mois de juin chaotique, Schalke 04 fait sa révolution. Exit Di Matteo, les joueurs trop chers et les crises perpétuelles, bonjour la jeunesse, la stabilité et les objectifs réalistes. Un nouveau départ qui ferait presque passer le club de la Ruhr pour un enfant assagi.

17 juillet 2015. Il est midi et c’est l’heure de la traditionnelle photo de classe pour les joueurs et le staff du FC Schalke 04. Ils sont tous là. Bien peignés et souriants. Ouverts aux questions et chambreurs, prouvant qu’à Gelsenkirchen, le changement est possible. Car pour la première fois depuis des années, l’ambiance semblait au beau fixe à la Veltins Arena. Même Klaas-Jan Huntelaar, pourtant peu réputé pour sa bonne humeur, était sous son meilleur jour, et les seules questions épineuses concernaient l’avenir un peu incertain de Julian Draxler. Une décontraction totale qui ferait presque oublier qu’il y a seulement quelques semaines, au sortir de l’exercice 2014/2015, Schalke était dans une sacrée galère. Sixième à la fin du championnat, le club doit se contenter de la Ligue Europa ; mais au-delà du résultat, c’est la manière qui est pointée du doigt.

Roberto Di Matteo, arrivé lors de la trêve hivernale n’a vraiment pas convaincu, et certains joueurs, dont Kevin-Prince Boateng, Klaas-Jan Huntelaar et Sidney Sam ont tout bonnement manqué de tout durant la deuxième partie de saison. Sans oublier tous les blessés qui se sont encore une fois accumulés dans les couloirs de l’infirmerie. La situation sportive n’est donc pas franchement folichonne. Et la dernière rencontre catastrophique contre Hambourg est le parfait exemple d’une saison dont les seuls moments de bonheur seront venus des matchs contre le Real Madrid et le Bayern Munich, tous les quatre réussis. Face à la colère des supporters saoulés du jeu fermé prôné par l’entraîneur italo-suisse, la direction décide de congédier Di Matteo. Un licenciement qui coûte cher et qui va à l’encontre de ce qui avait été décidé en janvier, c’est-à-dire de laisser du temps au temps. Schalke se contredit, se précipite et semble perdre le fil. Les habitudes sont tenaces. Et le pire est à venir…

La fronde de juin

Après la mise à pied de Di Matteo, Schalke connaît une nouvelle désillusion, lorsque Sami Khedira décide contre toute attente de ne pas signer au club. « J’ai vraiment pensé à rejoindre le club, mais au final les problèmes structurels me paraissaient trop grands » , affirme le champion du monde à la mi-juin. Une déclaration qui ne provoque pas de tollé ni même un haussement de sourcils; car au fond, tout le monde sait que les raisons invoquées par le milieu de terrain sont valables. C’est ensuite au tour de Benedikt Höwedes, le capitaine, de se rebeller et de corroborer les propos de son coéquipier en équipe nationale. « Il est certain que Schalke a grandement besoin de faire des changements. Des changements profonds » déclare-t-il lorsque lui est posée une question sur son avenir en bleu-roi.

Et comme les emmerdes arrivent toujours par trois, il faut ajouter à la fronde des Weltmeister celle de Marc Wilmots. L’entraîneur des Diables rouges, courtisé par Schalke durant de longues semaines, n’aurait pas apprécié que son ancien club communique, en pleine période de qualification à l’Euro 2016, autour de sa possible venue. « C’est Schalke qui est venu vers moi. Quand je vois que j’aurais refusé quelque chose, ça me fait rire. C’est une vaste blague. Schalke 04 reste mon club de cœur, mais la façon dont tout cela s’est fait, ce n’est pas Schalke » lâche-t-il dans Kicker mi-juin. En un peu moins d’une semaine, les instantes dirigeantes du Null-Vier se seront donc fait déglinguer de tous les côtés et plutôt franchement. Le club se retrouve alors plongé dans la crise pour la énième fois. Dans ce genre de situations, la tendance est souvent à l’auto-destruction du côté des Knappen. Mais pas cette fois. Car à la surprise générale et contrairement aux usages du côté de Gelsenkirchen, les gens d’en haut décident de se bouger et de ne pas aggraver la situation.

L’avenir n’est interdit à personne

Un nouvel entraîneur en la personne d’André Breitenreiter, ex-coach de Paderborn, est rapidement nommé, histoire de faire oublier l’épisode Wilmots le plus vite possible. Et le petit nouveau a tout pour plaire. Il est jeune (41 ans), il prône un football offensif et n’hésite pas à faire confiance aux joueurs issus de la formation. Son manque d’expérience dans un grand club n’a pas l’air d’inquiéter les dirigeants qui font preuve de réalisme quant aux objectifs du club cette saison et qui promettent de la patience. « Lorsque nous l’avons rencontré la première fois, il a analysé notre situation et nous a expliqué son plan de bataille. Il nous a exposé le style de jeu qu’il comptait mettre en place, mais nous a aussi averti que cela prendrait du temps. Et nous lui en donnerons. Les gens doivent comprendre que le club ne se relèvera pas du jour au lendemain » , a affirmé le manager Horst Heldt lors de la présentation de Breitenreiter. Et cette nomination plaît en premier lieu au capitaine Höwedes qui a décidé de rester malgré les offres d’Arsenal et de l’AC Milan. « On se rend compte très rapidement qu’il est investi à fond dans le nouveau projet. Il est très cool et en même temps assez strict. C’est un super choix » , a-t-il rapidement révélé.

Mais le gros coup de Schalke cet été, c’est évidemment la venue de l’arme fatale : Johannes Geis. Le nouveau Bastian Schweinsteiger, comme il aime à s’appeler lui-même, était courtisé par toute la Bundesliga et surtout par le Borussia Dortmund, mais c’est avec les Königsblauen qu’il a décidé d’écrire son avenir. Avec Geis, Schalke possède un joueur avec une marge de progression énorme. Surtout, il ne fait pas partie de ces joueurs comme Götze ou Draxler, hypés un peu trop rapidement. C’est aussi un mec avec un caractère – que certains décriraient même comme mauvais. Et les supporters adopteront rapidement l’ancien joueur de Mayence, ne serait-ce que parce qu’il aurait pu aller ailleurs. « Schalke, son stade et ses fans m’ont toujours fasciné. Jouer à la Veltins Arena était un rêve… Les conversations que j’ai eues avec Breitenreiter et Heldt m’ont convaincu que quelque chose de nouveau se préparait au club et j’avais envie de faire partie de cette nouvelle aventure » a déclaré le joueur de 21 ans lors de sa signature avec le club de la Ruhr.

Mais bien que Schalke possède dans ses rangs l’un des meilleurs jeunes du championnat, l’heure n’est pas aux fanfaronnades. « Nous n’avons pas d’objectif précis » a précisé Höwedes lors du media day. Cette absence de but ne doit en aucun cas être prise pour une absence d’ambitions, mais plutôt pour une prise de conscience de la part des dirigeants. Ces dernières années, Schalke a voulu jouer dans la cour des grands un peu trop souvent et s’est fixé le titre comme objectif à de nombreuses reprises. Or, Wolfsburg, Gladbach, Leverkusen et Dortmund (dans une moindre mesure compte tenu des derniers événements) semblent plus à même d’embêter le Bayern, car mieux structurés et moins inconstants. Pour devenir plus régulier, ce qui n’a jamais vraiment été le cas dans son histoire récente, Schalke doit construire et arrêter de chasser ses ennemis. Et surtout garder la tête froide. Pour le club le plus fou et le plus passionné d’Allemagne, c’est peut-être ça l’objectif à se fixer.

Par Sophie Serbini

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