- Ligue des champions
- 6e journée
- Groupe E
- Shakhtar Donetsk/Juventus (0-1)
La Juve sort Chelsea comme une grande
Victorieuse 1 à 0 sur la pelouse du Shakhtar suite à une deuxième période nettement plus animée que la première, la Vieille Dame est allée chercher sa qualification sans « biscotto » mais avec une position de hors-jeu sur l’action du but. Vainqueur 6 à 1 face à Nordsjælland, le tenant du titre Chelsea est éliminé dès la phase de poules. Une première.
Shakhtar Donetsk – Juventus : 0-1
But : Kucher (56e csc) pour la Juve
Elle est là, la Vieille. De retour dans son jardin préféré après quelques années de souffrance, elle a, au terme d’un match sérieux sur la pelouse de la Dombass Arena, retrouvé la seule chose qui lui manquait pour que sa rémission soit définitive : une place au chaud dans le top 16 européen. Pour arriver à ses fins et poser son cul là où elle en avait tellement envie, la Juventus n’a pas hésité à envoyer balader Chelsea. Les Blues, tenants du titre, savaient depuis deux petites semaines et cette lourde défaite à Turin, que leur destin en C1 dépendrait de ce match entre les Bianconeri et le Shakhtar. Ce soir, et malgré un bon résultat à Stamford Bridge (6-1), ils savent qu’ils sont les premiers vainqueurs sortants à quitter la compétition après la phase de poules.
Quand ce genre de scénario touche l’Italie du football et particulièrement la Juventus, on aime penser à ce fameux « biscotto » , ce match nul volontaire qui éjecterait directement Chelsea de la compétition. Pourtant, cette première période est avant tout une histoire de pénaltys. Trois en quelques minutes, en fait, du côté de l’Angleterre. Lancés dans un match de basket totalement fou, Chelsea et Nordsjælland multiplient les mains et obligent l’arbitre de la rencontre à sortir le sifflet. Deux pénos pour les Blues, un pour les visiteurs, mais un seul but à la clé, par l’intermédiaire de David Luiz, après les tentatives manquées Stokholm et Hazard. Les hommes de Benítez font leur partie du boulot et comme les supporters qui entonnent un chant à la gloire du Shakthar, ils ont la tête à des milliers de kilomètres de la Tamise.
La première défaite du Shaktar à domicile
Là, en Ukraine, on s’ennuie ferme. Emmenée par ses Brésiliens, l’équipe de Lucescu domine, sans se créer trop d’occasions. Solides derrière, des Turinois prudents profitent d’un coup franc de Pirlo à la demi-heure de jeu pour s’offrir une première occasion, mais Chiellini, emmerdé par la défense ukrainienne – et peut-être par une main – ne peut ouvrir le score. Le match est physique, les tacles nombreux de part et d’autre, et la palme revient à Bernard Kucher, qui démonte deux Turinois coup sur coup et donne du taf aux médecins du monde. Au final, la seule occasion sérieuse de la première période est italienne. Toujours aussi solide dans sa protection du ballon et toujours aussi dingue, Mirko Vučinić dribble, prend un coup dans le tibia, se débarrasse de son vis-à-vis, file un caviar à Giovinco et s’écroule. Fidèle à sa réputation de finisseur du dimanche matin, le petit Rital croise une frappe du gauche à côté du but de Pyatov. Mi-temps. Chelsea espère encore.
Ils auraient pu en marquer soixante que ça n’aurait pas changé grand-chose, mais bon, autant sortir la tête haute, hein. Ouais, les joueurs de Chelsea ont décidé de passer leurs nerfs sur le petit poucet de la poule. Cahill, Mata, Cahill et Torres, deux fois, salent la note des Danois. Mais la Juve, entrée sérieusement dans une deuxième mi-temps plus rythmée, dit fuck aux Blues. Lancé en profondeur mais en position de hors-jeu, un très bon Lichtsteiner envoie un centre fort devant le but ukrainien. Impuissant, le pauvre Kucher met le ballon dans son propre but. Pas décidés à concéder leur première défaite à domicile de l’année, les locaux lâchent les chevaux. Sur coup franc, Rakitskiy oblige Buffon à un dégagement aux poings compliqué, qui revient dans les pieds d’un Stepanenko dont la praline frôle la lucarne italienne. Pas en reste, les hommes de Conte, emmenés par un duo Pirlo – Pogba solide, manquent de doubler la mise. Servi par le second, le premier dégaine une belle feinte de frappe et une bastos du gauche qui vient frapper le poteau ukrainien. L’Arménien Mkhitaryan ira aussi de sa frappe croisée. En vain. Chelsea est dehors, la Juve prend un bain de jouvence et l’équipe première de son groupe qui va piocher le Shakthar va faire la gueule.
Par Swann Borsellino