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JC Baldivieso : «Mauricio sera bien meilleur que son père»

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JC Baldivieso : «Mauricio sera bien meilleur que son père»

Dimanche 19 juillet, sur les hauteurs de La Paz, à la 84ème minute d'un match opposant le FC La Paz à l'Aurora Cochabamba, un gamin de 12 ans, 11 mois et 28 jours fait ses premiers pas sur un terrain de première division. L'entraîneur inconscient ? Julio César Baldivieso, plus grande gloire de la –maigre– histoire footballistique bolivienne, ex joueur de Newell's, globe-trotter passé par le Japon, le Qatar ou le Venezuela, un des héros de la sélection qui participa, brièvement, au Mondial 1994. Et, accessoirement, le père du petit Mauricio. Baldivieso le père parle de Baldivieso le fils. Entretien.

Depuis dimanche, votre fils appartient à l’Histoire du football mondial, devenant le plus jeune joueur à entrer dans un match de première division. Qu’est-ce que vous ressentez, en tant que père ?

Je suis évidemment très heureux d’avoir un fils avec tant de talent et tant de possibilités pour jouer au football. Très content également qu’il ait déjà marqué l’histoire du football bolivien.

Et comme entraîneur, comment avez-vous jaugé le match, ou plutôt les quelques minutes de Mauricio?

Bien, très bien. Même si étant donné ses capacités et son talent, il peut faire encore beaucoup mieux. C’est un gamin encore très jeune, douze ans, mais je crois qu’il a déjà démontré qu’il avait beaucoup d’avenir, en espérant qu’il puisse poursuivre sa carrière à l’étranger. C’est ce qui me ferait le plus plaisir.

Qu’est-ce que vous lui avez dit dans les vestiaires?

Je l’ai félicité, pour son jeu, pour sa personnalité, pour ce qu’il a apporté à l’équipe. Il a montré qu’il était un joueur de premier plan, qu’il suivait les traces de son papa. Maintenant il faut penser à lui et lui donner tout le soutien nécessaire.

Mais le lancer à 12 ans, ce n’est pas un peu l’envoyer à la boucherie et prendre le risque de mettre sa santé en danger ?

Bien sûr, c’est vrai, mais c’était un risque à prendre. Mauricio a une morphologie particulière, c’est un gamin très fort. Il mesure 1m70 pour 57-58 kilos. Ensuite, son talent m’a poussé à le faire entrer sur la pelouse. Et tous les gens qui sont venus au stade dimanche ont été enchantés par son rendement : s’il a joué en primera à seulement 12 ans, c’est parce qu’il en est capable. Et le public s’en est d’ailleurs rendu compte.

Auparavant, le “record” appartenait à un jeune Péruvien, Fernando Garcia, qui avait commencé à 13 ans et 11 mois. Vous le saviez avant de faire entrer votre fils sur le terrain ?

En réalité, non. Moi j’ai joué à 14 ans, très jeune aussi. Je ne voulais pas faire de Mauricio un record. Mon but était juste de lui donner l’opportunité de jouer. Lui montrer le chemin de ce qui pourra être son futur s’il y croit et s’il s’en donne les moyens. C’est le rôle des parents, non, de montrer le chemin à leurs enfants ?

Comment le considèrent les autres mecs de l’effectif, comme un joueur parmi d’autres ou comme un gamin qui traîne dans leurs pattes ?

Ils le considèrent comme un joueur à part entière, un membre de l’équipe, ni plus ni moins. Mauricio est quelqu’un qui s’intègre très bien aux groupes, c’est un garçon extraverti, qui a un très grand charisme. Il est particulièrement aimé au sein de l’équipe.

Pour des types de 30 ans, c’est quand même pas un peu bizarre de prendre leur douche avec un enfant de douze ans ?

Si, bien sûr, mais cela fait partie des circonstances de la vie. Tu sais, moi, j’ai commencé en Primera à 14 ans. Quand tu veux réaliser de grandes choses, il faut prendre des risques. Et si je prends ce risque, c’est parce que lui sent qu’il en est capable. Sinon il me dirait « Non papa, je ne peux pas, cela ne va pas le faire » . Mais lui sent qu’il peut, alors pourquoi je ne le mettrais pas sur le terrain ?

Dans la vie disons “normale”, il est comment Mauricio ?

C’est un enfant hyper-actif, qui adore jouer avec ses frères. Il passe son temps sur la Playstation, il joue au football, au rugby. C’est encore un enfant, il va au collège chaque jour, de 7h du matin à 3h de l’après-midi. Sinon, il reste toujours à la maison, ne sort jamais seul. Et surtout, il adore le sport, comme son père.

Parlez-nous un peu du jeu de Mauricio…

Je le définirais comme un 10 typique, avec une très bonne vision du jeu et une grande qualité de passe. Moi je le vois comme un de ces joueurs capables de faire la différence, en marquant des buts ou en faisant des passes décisives. En plus, c’est un joueur extrêmement rapide, ce qui lui a notamment permis de débuter aussi jeune en primera.

Parmi certains grands clubs européens, c’est un peu la mode d’acheter des gamins de 12-13 ans. Si demain Chelsea ou l’Inter vous appellent pour faire venir Mauricio en Europe, vous le mettez dans l’avion ?

Espérons! Espérons qu’il puisse poursuivre sa carrière à l’extérieur du pays. Mais bon, tu sais que le fait que tu sois Bolivien et pas Argentin ou Brésilien t’enlève pas mal de points, du mérite même. Mais j’espère que Mauricio aura l’opportunité de sortir du pays et de pouvoir faire la preuve de toutes ses qualités.

Alors au final, qui sera le meilleur, le père ou le fils ?

Mauricio sera bien meilleur que son père.

On vous spoile la cérémonie d’ouverture des JO

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