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Nemanja : « J’ai eu le déclic avec un maillot rose fluo du Borussia Dortmund »

Propos recueillis par Maxime Marchon

Enzo a 19 ans quand il plaque ses études de STAPS pour se lancer à 100% dans la vente en ligne de maillots vintage. Alors qu’il tiendra un stand XXL ce dimanche à l’Incroyable Brocante Sports, il raconte ici son histoire atypique, le tournant du Covid, les craintes de sa mère. Et présente les quelques maillots qui ont changé sa vie.

Nemanja : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J’ai eu le déclic avec un maillot rose fluo du Borussia Dortmund »

C’est quoi ton parcours ? Comment tout cela a commencé ?

J’ai 22 ans. Je suis fan de foot depuis toujours. Depuis tout petit, ma famille m’a acheté des maillots. Le tout premier, c’est celui du Barça 2005, maillot domicile, avec le flocage Ronaldinho jaune. Car cette année-là, la finale de la Ligue des champions était à Paris. Et ma famille est fan du Barça. J’avais 6 ans et c’est ça qui m’a donné goût aux maillots. Je l’ai encore aujourd’hui.

Tu le portais beaucoup ?

C’était la guerre pour aller à l’école avec ma mère parce que je ne mettais que des maillots, notamment celui-là. J’essayais de négocier pour le mettre le plus possible. Car après ce maillot du Barça, c’est devenu un rituel : à chaque anniversaire, à chaque Noël ou quand j’avais de bons bulletins de notes, j’avais un ou plusieurs maillots. Tous mes proches savaient que j’en avais besoin. Que ce soit Marseille, Barcelone, Manchester United. Donc, de mes six ans à mes 16 ans, je dirais que j’ai eu entre deux et cinq maillots par saison. Dont tous ceux domicile et extérieur de l’Olympique de Marseille, mon club.

Comment ça se fait que tu as réussi à garder ces maillots ? Car le plus souvent, ça disparaît dans des déménagements, quand on quitte la maison de ses parents…

Déjà, on a déménagé trois-quatre fois, mais j’habite toujours chez mes parents. Et je suis du genre à mettre dans des cartons pas mal de souvenirs. Que ce soit ces maillots, des petits bracelets ou autres, j’ai toujours tout gardé. Ce maillot du Barça 2005, il a toujours été dans une armoire quelque part dans ma chambre. J’ai toujours eu un contact visuel avec lui. Toujours la possibilité de le voir, de le toucher et je me suis toujours dit que quand j’aurais l’âge, je le rachèterais en taille adulte.

 

Et tu l’as fait ?

J’ai économisé l’argent d’anniversaires spécialement pour acheter ce maillot et à 16 ans, j’ai fait des recherches sur Internet, en tapant le truc tout bidon : Barça Ronaldinho et l’année 2005. Et je suis tombé sur une annonce en anglais sur eBay. Et c’est parti de là, ma première commande. Je l’ai payé une centaine d’euros. À cette époque-là, je ne me posais pas vraiment la question de savoir s’il était authentique ou pas, je voulais seulement le maillot.

Ça a été quoi la suite ?

À 18 ans, je me suis dit : « Tiens, ces maillots que j’ai en taille enfant, pourquoi ne pas les vendre et me les acheter en taille adulte ? » J’ai mis des annonces Vinted et je voyais que ça partait bien. Et c’est à partir de là que j’ai eu l’idée de lancer ma boutique Nemanja Football Shop. Ça m’a permis d’apprendre à identifier un maillot. Il y a tellement de choses à apprendre. Au début, tu ne connais pas grand-chose, puis tu comprends qu’il y a les fameux maillots portés par les joueurs, les maillots signés par les joueurs, les maillots préparés… Tout bêtement, j’allais sur Google et je tapais : qu’est-ce qu’un maillot préparé ? J’ai appris sur le tas.

Je suis sur Vinted et je trouve un maillot qu’une grand-mère, qui vide ses placards, vend 15 euros. C’est un maillot de Dortmund, mais je ne l’ai jamais vu. Il est rose fluo…

Tu lances ton entreprise Nemanja Football Shop à 18 ans ?

Non, pas tout de suite. J’ai juste continué à vendre des maillots sur mon compte Vinted, en essayant d’acheter des maillots et de les revendre plus cher. Le premier maillot que j’ai pris s’est revendu direct et il s’est bien vendu. C’était un maillot de la France 2006, il me semble. Ce n’était pas des grosses marges, je le mettais juste 20 euros ou 30 euros plus cher, mais pas plus, pour voir ce que ça faisait. Puis arrive le Covid… Je suis en études supérieures et on fait les cours à la maison. J’ai un peu moins de motivation, je décroche un peu, et m’intéresse encore plus aux maillots. Je commence à en acheter un ou deux par mois, puis avec l’argent que j’ai récupéré, j’en ai acheté cinq et au fur et à mesure, tu te retrouves à en acheter 50, 100 par mois… Ça va très vite. Dans mon petit stock, j’avais essentiellement des maillots de la France, de l’OM et du PSG.

À partir de quand as-tu arrêté les cours ?

J’ai eu un déclic peut-être deux mois avant mes partiels de STAPS. Je suis sur Vinted et je trouve un maillot qu’une grand-mère, qui vide ses placards, vend. C’est un maillot de Dortmund, mais je ne l’ai jamais vu. Il est rose fluo, bien loufoque, des années 1980. Il est à 15 euros, et dans le doute, je l’achète tout de suite. À l’arrivée, j’ai réussi à le revendre 600 euros. Donc là, dans ma tête, je me dis qu’il y a vraiment une demande, des collectionneurs qui cherchent des pièces atypiques. Ce maillot en fait, c’était un maillot unique qui avait été utilisé trois fois dans l’année. Je l’apprends car au début, je le mets en vente à 90 euros. Il part littéralement dans les 40 secondes, donc je me dis qu’il y a eu un problème. Et le mec, dans la panique, me demande où je l’ai trouvé. Ça m’a mis la puce à l’oreille et je commence à faire des recherches sur Internet sur ce maillot. Pendant que je fais la recherche, je reçois d’autres messages et les gens me disent que mon maillot vaut beaucoup plus cher. Je me suis mis donc mis d’accord avec l’acheteur pour lui vendre à 600 euros. Et le truc qui se passe, c’est que je loupe complètement mes partiels. Je me prends des sales notes en anatomie notamment, alors que je voulais être préparateur physique… Je me lance donc à 100 % dans les maillots.

 

 

Tes parents sont OK ? Comment tu leur présentes ?

Au début, c’était juste pour une petite période d’essai de 5, 6 mois. Mais pour ma mère, qui m’a toujours poussé dans mes études, qui était derrière moi sur les devoirs, ça a été un sacré choc de voir son fils de 19 ans plaquer ses études. Elle m’a dit : « Non, mais tu ne peux pas faire ça. Tu sais ce que sans études, ça va être compliqué. C’est peut-être juste une mode passagère le business des maillots. » Mon père, qui est un peu footeux aussi, a lui compris qu’il y avait un véritable engouement, qu’il y avait des collectionneurs. Et a convaincu ma mère de me laisser une période d’essai. Et pendant ces 5, 6 mois, je ne fais que ça. Je vais dans les brocantes, je cherche partout sur Internet, je vais en friperie, je vais dans des magasins. Tout mon temps est consacré à ça pour faire comprendre à mes parents que c’est vraiment ce que je veux faire. Je passe donc très vite la barre des 400, 500 maillots.

Un monsieur d’une soixantaine d’années me raconte qu’il est journaliste et qu’il a beaucoup travaillé en Amérique du Sud. Il m’explique qu’il a plus de 200 maillots portés à vendre.

Tu es monté à combien de maillots en tout ?

1000 maillots. C’est le maximum que j’ai atteint. D’ailleurs, j’ai une anecdote de cette période-là. Il y a un concurrent à moi très connu, ils mettent une annonce sur Facebook : « Nous recherchons des maillots à vendre, veuillez nous contacter. » Je vois les gens qui commentent et, au culot, je les contacte en direct. Et là, bingo, un monsieur qui a peut-être une soixantaine d’années me répond. Il me raconte qu’il est journaliste et qu’il a beaucoup travaillé en Amérique du Sud. Il m’explique qu’il a plus de 200 maillots à vendre. Avant même de savoir le prix, je demande à mes proches de me prêter de l’argent, car je savais qu’à ce moment-là, je n’avais pas les fonds nécessaires pour acheter autant de maillots. Le monsieur habite à 800 km de chez moi. Il m’envoie des photos pas très nettes, j’ai un doute donc je descends sur un coup de tête en train dans le Pays basque. Je le préviens le mardi que je descends le jeudi, vraiment ça se fait du tac au tac. Il m’offre un coup à boire et il me dit de monter dans le grenier. Et il s’agit en fait que de maillots portés par des joueurs… C’était vraiment le coup de bol. J’ai notamment pu ramener un maillot préparé porté de Thierry Henry de l’AS Monaco. Il avait aussi des maillots de l’Alianza Lima, de Boca Juniors, de River Plate. Il avait des maillots de la France, des maillots de Saint-Étienne. J’ai dû rapporter plus d’une centaine de maillots, mais je n’ai pas tout pris malheureusement.

 

Est-ce qu’il y a des maillots qui t’ont marqué par leur histoire ?

Les maillots de la Fiorentina. Je les ai toujours trouvés magnifiques, esthétiques, les maillots des années 1990, Reebok, avec ce sublime logo de la Fio et cette fameuse couleur violette. Et tout bêtement, je suis allé à Florence cet hiver et là-bas il y a une boutique de maillots de foot. Je parlais avec le mec qui tient la boutique et il m’a appris que le maillot, initialement, n’était pas violet. Normalement, il était rouge rose. Et la légende raconte qu’il est devenu violet lors d’un lavage par un intendant qui les a fait déteindre. Depuis ce jour, ils jouent en violet.

Sur mon stand dimanche, il y aura un maillot très spécial de France 1998. Un maillot stock pro de Ronnie au PSG et aussi 100 maillots à moins de 40 euros !

Quels sont les trois maillots qu’on pourra retrouver sur ton stand, qui sont vraiment des pépites ?

Ce dimanche, on pourra retrouver un maillot très spécial de France 1998. C’est un maillot stock pro et il a été offert à la famille du joueur Alain Boghossian. Certains collectionneurs se posaient même la question car il a une configuration assez spéciale et personne ne l’avait jamais vu. J’ai aussi déniché un maillot stock pro, je ne sais pas s’il a été porté ou préparé. C’est un maillot de Ronaldinho, numéro 10, au PSG. Et aussi, j’ai envie d’insister sur le fait que sur le stand dimanche, il y aura plus de 100 maillots à moins de 40 euros.

Dernière question : pourquoi Nemanja au fait ?

Ça correspond à la période où je me lançais et à l’OM, à ce moment-là, on avait un joueur qui n’était pas fameux, Nemanja Radonjić. Il était sur le banc, mais à chaque fois qu’il entrait, il faisait des matchs spectaculaires. Il a mis deux, trois buts assez dingues dont un directement de l’engagement. Depuis ce jour, je suis devenu complètement fou du joueur. Étant donné que je ne voulais pas mettre mon prénom dans le nom de ma boutique, j’ai gardé le nom du joueur qui me faisait kiffer. Tout simplement.

 

Pierre-Emile Højbjerg, en français dans le texte

Propos recueillis par Maxime Marchon

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