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Giorgos Vassiliadis : « Prêts à assumer la responsabilité d’un Grexit »

Tous propos recueillis par Alexandros Kottis
Giorgos Vassiliadis : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Prêts à assumer la responsabilité d’un Grexit<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Le ministre des Sports grec revient sur une saison de football particulièrement agitée, où les multiples incidents ont relégué au second plan l’intérêt sportif. L’occasion d’évoquer la violence dans les stades grecs, le « Grexit », les puissants présidents de club...

La saison de football vient de se terminer après une année mouvementée : un net regain de l’intérêt sportif, mais de nombreux événements extrasportifs qui ont eu une influence sur la compétition. Quel bilan en tirez-vous ?Je ne peux être ni positif ni négatif. Certaines choses se sont améliorées, d’autres sont restées au même stade. Mais à la fin, il ne reste qu’une image, et celle-ci nous empêche de nous réjouir de l’intérêt sportif. Après une période d’anomalies dans le football grec, notre objectif est d’arriver à une situation normale. Il y a beaucoup de travail pour réparer les erreurs du passé. Nous avons du chemin à faire, mais malheureusement je ne vois pas la même volonté chez les acteurs du football professionnel d’améliorer la situation.

La saison a encore été marquée par de nombreux incidents (fans de l’Olympiakos envahissant la pelouse, le président du PAOK faisant irruption sur le terrain avec une arme…). Comment expliquer cette violence qui semble structurelle dans le foot grec ?

Il faut comprendre la violence comme un phénomène social qui dépasse le cadre du football.

Il faut comprendre la violence comme un phénomène social qui dépasse le cadre du football. Dans un pays qui se trouve depuis dix ans en récession, où le chômage des jeunes atteint 50%, de facto vont se développer des réactions violentes. Et celles-ci s’expriment parmi les supporters, où les conditions sont réunies, où s’exerce une manipulation par des acteurs économiques qui s’intéressent au football comme produit et non comme sport.

Est-ce que la rivalité sportive n’est pas en train de devenir une rivalité de personnes entre présidents de club, par ailleurs hommes d’affaires et de médias ?C’est évident qu’il y a une rivalité personnelle entre les principaux acteurs du football professionnel, et c’est ce qui constitue l’une des difficultés majeures à affronter. Parce que pour résoudre le problème, il faudrait qu’on se pose tous autour d’une table et qu’on cherche ensemble des solutions. Sans ça, on n’avance pas.

Et donc quel est véritablement le pouvoir du gouvernement ?Malheureusement l’action d’un gouvernement est limitée dans le football parce que c’est un milieu, des institutions qui fonctionnent presque de façon autonome. Nous, on peut faire des propositions, mais quelles que soient les lois qu’on vote, si les instances du football ne veulent pas aider, on ne réussit pas grand-chose.

Est-ce qu’il faut s’en remettre aux instances internationales pour les sanctions ?On a une bonne collaboration avec la FIFA et l’UEFA, et je pense que oui, les institutions internationales devraient prendre des décisions plus courageuses.

Un Grexit (exclusion des clubs grecs de toute compétition européenne) par exemple ?

Les problèmes dans le football grec, on les retrouve dans d’autres pays d’Europe, ils sont directement liés à une politique néolibérale mise en œuvre à l’échelle de l’Union européenne.

Je ne suis pas certain que le Grexit résolve le problème, mais ça ne nous effraie pas. S’il n’y a pas d’autre solution, nous sommes prêts à en assumer la responsabilité politique. Aujourd’hui, le problème réside dans le manque de conciliation au sein du football professionnel. On parle quand même d’un produit, est-ce qu’on veut en obtenir quelque chose ? Est-ce qu’on veut développer ce produit et faire rentrer de l’argent ? Développer le spectacle et en tirer de la richesse ? Si on n’arrive pas à se mettre d’accord sur ça… Mais les problèmes dans le football grec, on les retrouve dans d’autres pays d’Europe, ils sont directement liés à une politique néolibérale mise en œuvre à l’échelle de l’Union européenne. Ne dissocions pas le football de la politique.

Qu’a changé l’arrivée d’Ivan Savvidis, président du PAOK, dans le football grec ?Je ne veux ni blâmer ni sanctifier. C’est une bonne chose quand quelqu’un veut investir dans le football, l’important est que tous comprennent qu’il y a des règles. Malgré l’intervention inacceptable de M. Savvidis (Il était descendu sur le terrain, arme à la ceinture, pour menacer l’arbitre de la rencontre PAOK-AEK le 11 mars dernier, N.D.L.R.), je ne peux pas non plus réduire à néant son investissement dans le football, ni l’accuser de tous les torts du football grec. Ce serait une erreur. On veut des investisseurs, mais des investisseurs qui respectent les règles vis-à-vis des autres.

Vous pensez qu’il utilise le club de PAOK à d’autres fins, politiques, économiques ?Aucun des présidents des grands clubs n’a en tête que le football. Ça ne concerne pas que M. Savvidis.

L’un d’entre eux est le président de l’Olympiakos, Vaggelis Marinakis, lequel est impliqué dans plusieurs affaires…À l’heure actuelle, il n’est pas le président justement parce que la loi ne lui permet pas d’être mis en examen et de rester en poste. Mais évidemment, ce n’est pas positif pour le football, ni en tant que sport ni en tant que produit, parce qu’inévitablement ses problèmes judiciaires intègrent la sphère sportive.

Le Panathinaïkos a été suspendu trois ans de compétitions européennes par l’UEFA pour raisons financières. Il y a quatre ans, c’est l’AEK qui était rétrogradée en troisième division pour les mêmes raisons… Comment expliquer que les clubs soient si vulnérables économiquement ? Comment les institutions peuvent-elles le permettre ?

Le gouvernement va prochainement proposer un projet de loi qui permette un meilleur contrôle des clubs, mais c’est ensuite à la Fédération de prendre des mesures, d’être plus exigeante.

Ce sont des entreprises privées installées dans un pays en crise. L’argent manque, et les erreurs de gestion sont forcément plus visibles. C’est plus compliqué aujourd’hui d’aller trouver des sponsors, de trouver des contrats… Donc un mauvais choix a des conséquences plus lourdes. Le gouvernement va prochainement proposer un projet de loi qui permette un meilleur contrôle des clubs, mais c’est ensuite à la Fédération de prendre des mesures, d’être plus exigeante. Et la Fédération rend des comptes à la FIFA et à l’UEFA, pas au gouvernement…

Est-ce que tout cela a un impact sur la sélection grecque, laquelle ne s’est pas qualifiée pour le Mondial ? C’est évident que ce climat malsain a des conséquences sur la sélection. Une Fédération qui ne fonctionne pas correctement influence évidemment l’équipe nationale. Mais la non-qualification fait aussi partie du jeu. On ne peut pas tout mettre sur le dos des institutions.

Tous propos recueillis par Alexandros Kottis

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