- Ligue 1 – FC Lorient
Et Lorient géra…
Un recrutement audacieux, des objectifs à la hausse, des débuts fracassants au Parc des Princes face au PSG, mais aussi des résultats en dents de scie, un jeu pas toujours aussi léché que les saisons précédentes et une fin d’année 2011 bien compliquée : c’est le bilan de mi-saison du FC Gourcuff.
La moyenne, sans plus
La surprenante victoire inaugurale à Paris lors de la première journée début août (1-0) a vite été classée sans suite ; en cette demi-saison 2011, Lorient est resté cet élève brillant, parfois, discret, toujours. Des caractéristiques qui ont toujours été les siennes depuis la remontée en L1 en 2006. Le sage club breton sait toujours (trop) bien se fondre dans la masse, avec une position invariable en milieu de tableau (9e à la trêve, 6e au mieux, 11e au pire), un bilan et un goal-average proches de l’équilibre (6 victoires, 6 nuls, 7 défaites, -3 buts), des matchs réussis (à Paris en août, donc, mais aussi face à Sainté en septembre, 3-0) autant que des ratés (0-0 face à Toulouse et 0-2 à Rennes en octobre)… Souvent efficaces à défaut d’être toujours brillants sur leur synthétique du Moustoir (7e formation à domicile), les Merlus ont aussi énormément peiné à bien voyager, hors ces débuts fracassants au Parc des Princes (17e au classement extérieur). La défense, la sixième de L1, a satisfait le père Gourcuff, tandis que l’attaque, seulement dix-huitième, a déçu. Voilà pour le premier bilan général de cette première moitié de championnat. L’appréciation ? Bien, mais pas top ; peut mieux faire.
De l’audace, pourtant
Les mois d’été avaient pourtant laissé entrevoir de belles promesses. Sous l’impulsion du jeune et ambitieux président Loïc Féry, Christian Gourcuff semblait avoir réussi à compenser d’importants et systématiques départs de joueurs cadres (Gameiro, Amalfitano, Morel, Coquelin) grâce à un recrutement à la fois malin et plein d’audace. La bonne image de Lorient en tant que « rampe de lancement » pour espoirs et « maison de seconde chance » pour talents en perdition, ainsi que les réseaux entretenus dans le milieu du foot, notamment avec Arsenal, ont permis de faire quelques beaux coups sur le marché : Jérémie Aliadière, Julien Quercia et Mathieu Coutadeur au rayon relance, Joël Campbell, Gilles Sunu et Innocent Emeghara dans la catégorie jeunes en devenir.
S.O.S buteurs
Malheureusement, les trois derniers joueurs cités – Campbell, Sunu et Emeghara – ne sont arrivés en Bretagne que le dernier jour du mercato estival, le 31 août. Manquant du coup l’intersaison, ils ont depuis laissé effectivement entrevoir pas mal de talent, chacun à leur manière (pitbull pour Sunu, killer pour Emeghara, face to face pour Campbell), mais ont également souvent semblé manquer d’automatismes et/ou de rythme. D’où cette décevante 18e place des attaques de Ligue 1 cette saison. Un classement qui fait tache pour une équipe nationalement réputée pour son beau jeu porté vers l’offensive. Les pertes conjuguées de Gameiro et d’Amalfitano ont fait beaucoup de mal. Jérémie Aliadière, bien que laissant entrevoir de belles promesses, n’a que trop peu joué pour oublier l’attaquant international du PSG. Blessé depuis mi-octobre, l’ancien Gunner a manqué en fin d’année, une période où Lorient n’a inscrit qu’un nombre famélique de buts dans le jeu. Tout sauf un hasard.
Mareque, la bonne surprise
Le tableau n’est pas tout noir néanmoins. En plus de l’intelligence et du bon état d’esprit affiché par Aliadière, il faut notamment signaler les performances intéressantes réussies par la défense, devant l’inamovible Fabien Audard. Dans l’axe, Bruno Ecuele Manga, Lamine Koné et Grégory Bourillon ont assuré ; à droite, Maxime Baca a correctement suppléé un Pedrinho pas toujours au mieux ; surtout, à gauche, la recrue argentine Lucas Mareque, tout en grinta et percées offensives tranchantes, s’affirme de plus en plus comme l’une des révélations de la saison. Satisfaction aussi sur les ailes, avec l’apport de Yann Jouffre, Mathias Autret et Kevin Monnet-Paquet.
Quelle suite ?
Bien que positionné dans la première moitié de tableau, Lorient va devoir aborder le début d’année 2012 en regardant plus derrière que devant, du moins dans un premier temps. Six points séparent les Bretons de leur plus proche adversaire devant, l’ASSE, soit un écart de points équivalent à l’avance qu’ils possèdent sur le premier relégable, Nancy. Il va donc falloir assurer prioritairement leur survie en L1, avant de songer à autre chose (un bon parcours en coupe ?). Si l’infirmerie, actuellement bien pleine (S. Diarra, Aliadière, Quercia, Bourillon…), commence à se vider, il est permis de croire que de belles choses pourront être réalisées d’ici fin mai du côté du Moustoir.
Par Régis Delanoë