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Ernesto Mastrangelo : « Il manque un n°10 à Boca Juniors »

Propos recueillis par Aquiles Furlone
Ernesto Mastrangelo : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Il manque un n°10 à Boca Juniors<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Avant de faire partie du Boca qui a remporté les deux premières Libertadores de son histoire, Ernesto Mastrangelo a passé deux ans à River Plate. L’homme qui a marqué dans des Superclásicos avec les deux maillots donne son avis tranché sur le match retour de la Libertadores.

24/11/2018, 21:00
Copa Libertadores – Finale
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Quelle analyse faites-vous du match aller ? River a très bien joué durant les trente premières minutes du match, puis Boca a ouvert le score et ça les a vraiment fait entrer dans le match. Ce but les a réveillés et il le fallait, car c’est une équipe qui a du mal à produire du jeu, du football. River sait mieux jouer au ballon… Quoi qu’il en soit, cette opposition de style a été plutôt agréable à regarder.

Boca et River se sont rendu coup pour coup… (Il coupe.) Peut-être, mais sur le papier, les deux équipes étaient plutôt taillées pour jouer la défense. River a présenté une défense à cinq !

Nández devrait jouer en n°4, prendre l’avant-centre adverse. Ce gars-là, il a du feu en lui, il pourrait faire beaucoup mieux s’il n’était pas aussi bridé.

J’ai joué pour River et pour Boca et je vais te dire quelque chose : si à mon époque, on s’était amusé à jouer à cinq derrière, on se serait fait tuer. On se serait fait courser dans tout le pays. Quand vous représentez ces deux clubs-là, il faut attaquer, donc la défense à cinq… Pour revenir au jeu, j’ai beaucoup aimé Pablo Pérez, et le n°5 colombien, Barrios. Ce qu’il manque à Boca, en fait, c’est un n°10 classique. Un vrai 10, pas un box to box, hein ! Nández devrait jouer en n°4, prendre l’avant-centre adverse. Ce gars-là, il a du feu en lui, il pourrait faire beaucoup mieux s’il n’était pas aussi bridé. Il peut être beaucoup plus productif.

Quel est le principal défaut de Boca Juniors ? C’est une équipe qui laisse beaucoup d’espace. Les milieux de terrain étaient toujours pris dans leur dos. Boca a eu du mal à maîtriser le milieu de terrain. Pour moi, c’est une équipe à qui il manque des joueurs dans cette zone. Parce qu’en définitive, c’est cette zone-là qui te fait gagner des matchs dans le football d’aujourd’hui. Contre River, on ne l’a pas vu, mais Boca a un autre gros défaut : ses latéraux montent systématiquement en même temps. Si l’équipe adverse récupère le ballon, les défenseurs centraux peuvent être exposés à des contre-attaques meurtrières.

Vous avez disputé une multitude de Superclásico. Vous pensez que celui-ci restera à jamais le plus important de l’histoire ? À notre époque, la Libertadores était vraiment une compétition très relevée. Lorsque je jouais pour Boca, on a éliminé trois fois de suite River Plate de ce tournoi. Et c’était un grand River Plate, hein, avec sept internationaux argentins dans l’équipe. Vous savez ce que c’est de gagner contre ce genre d’équipes ? C’est fou. Bon, c’était une autre époque… J’ai encore en mémoire une tournée estivale que nous avions fait avec River dans toute l’Argentine. Pour économiser de l’argent, Boca et River s’étaient partagés les frais du voyage. On voyageait dans le même bus, on dormait dans les mêmes hôtels. Aujourd’hui, ce serait impensable…

Est-ce que vous voyez des joueurs qui ressemblent à l’ailier que vous étiez dans ce Superclásico ?

Pavon, au lieu de s’époumoner pour attaquer, il se fatigue à courir vers ses propres buts pour défendre. Il devrait plutôt s’appliquer à faire des bons centres.

Non. À mon époque, tous les ailiers avaient du ballon. Ceux qui n’étaient pas véloces arrivaient à s’en sortir techniquement, en dribblant trois ou quatre joueurs. Et ceux qui avaient des jambes provoquaient constamment les défenseurs adverses. Quand on était lancé, on ne revenait jamais derrière, on allait jusqu’à la ligne de but et on s’appliquait pour faire une passe en retrait pour l’attaquant. C’est ce que devrait faire les attaquants de Boca, mais on le voit très peu. Aujourd’hui, le public préfère applaudir les efforts défensifs d’un joueur offensif comme Pavon. Lui, au lieu de s’époumoner pour attaquer, il se fatigue à courir vers ses propres buts pour défendre. Il devrait s’appliquer à faire des bons centres, mais il préfère insister dans un rôle qui n’est pas le sien… Je ne comprends pas.

Qui voyez-vous soulever la coupe ? Boca. River est quasiment dans l’obligation de gagner sur son terrain. Paradoxalement, ils auront plus de pression en jouant devant leur public. Et puis Boca a une meilleure attaque, un meilleur banc. Ils arrivent à marquer un but sans produire du jeu, chose dont est incapable River.

Propos recueillis par Aquiles Furlone

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