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Dijon et l’Olivier déterré

Par Florian Cadu
Dijon et l’Olivier déterré

Six ans et demi après avoir été installé sur le banc du club dijonnais, Olivier Dall'Oglio est arrivé au bout de son aventure. Démis de ses fonctions durant la trêve, l'entraîneur paye une première moitié de saison ratée. Mais qu'est-ce qui a dysfonctionné ?

Au moins, Olivier Delcourt n’aura pas fait ça le jour de Noël. Le cadeau aurait été bien triste pour Olivier Dall’Oglio, et les repas de famille encore davantage. Après avoir bien réfléchi, le président de Dijon a donc annoncé la nouvelle le 31 décembre, dernier jour de l’année, comme s’il avait attendu l’ultime moment pour le faire. Comme s’il n’en avait aucune envie. Comme s’il s’agissait de la dernière solution. À contre-coeur, pour résumer.

« Je me devais de réagir compte tenu de la situation compliquée (…) On doit repartir sur une nouvelle dynamique et j’espère que le choix d’un nouvel entraîneur produira son effet (…) Olivier n’a pas été viré. Ce n’est pas par rapport à un homme mais par rapport à une situation, a regretté le patron du club à propos du seul coach ayant réussi à garder l’entité dans l’élite. Il a fait beaucoup pour le club. Il a su le maintenir en Ligue 2, le faire monter en Ligue 1 et produire du beau jeu (…) Il a su relever le challenge avec moi. On a une relation étroite, amicale et même particulière. »

Beaucoup de haut, un gros bas

Après six ans de bons et loyaux services, l’aventure entre Dall’Oglio et Dijon a donc pris fin. 18e du championnat, les Rouges ont effectivement terminé l’année par des résultats pas loin d’être catastrophiques (trois défaites consécutives toutes compétitions confondues, une seule victoire lors des quinze dernières journées de championnat). Plus mauvaise défense du pays après Guingamp, la bande de Florent Balmont se trouve donc à sa place en position de barragiste. Malgré un début de saison réussi (trois succès, huit buts inscrits, zéro concédé).

C’est justement ce qui pose question : comment les Dijonnais ont-ils pu tomber si bas après avoir terminé l’exercice 2017-2018 à une très belle onzième place, et après avoir si bien démarré la suivante ? Comment se fait-il que le discours de son désormais ex-coach, qui est passé avec réussite dans les oreilles des joueurs pendant de si longues années, n’était plus entendu par l’effectif ? Car c’est bien de ça qu’il s’agit : si Delcourt a opté pour le changement, c’est parce qu’il a senti les joueurs incapables de réagir face aux mots du technicien. Notamment à Saint-Étienne, le 22 décembre, où les Verts l’ont emporté 3-0.

Des recrues… Et Kombouaré ?

La force de la lassitude, peut-être. Celle des circonstances et de la loi des (mauvaises) séries, sans doute. Aux yeux du président, il fallait dès lors bouleverser le son de la voix, l’ordre des termes employés, les regards portés. Il fallait, et il faut encore, quelqu’un qui tape du poing sur la table d’une manière différente. Qui crie, qui gueule, qui hurle, pourquoi pas. Qui est capable, à très court terme, de renverser une grande quantité de neurones afin de muer ses propriétaires en combattant. Raison pour laquelle Antoine Kombouaré, même s’il a quitté la lanterne rouge bretonne pour des raisons similaires au renvoi de Dall’Oglio, fait office de favori pour succéder à son confrère. Mais attention : ce dernier, vite considéré comme le premier fautif en raison de son poste, est loin de constituer le seul coupable dans l’histoire. Et il serait bien trop facile d’expliquer la méforme sportive du DFCO par les limites d’un seul homme.

Le mercato estival, par exemple, ressemble fort à un ensemble de gros ratés. Yoann Gourcuff ? Huit entrées en jeu en Ligue pour 127 minutes de jeu, et un muscle qui siffle depuis la mi-octobre. Laurent Ciman ? Déjà reparti en Amérique du Nord, aussi bien pour les soins nécessaires à sa fille malade que pour son niveau décevant. Rúnar Alex Rúnarsson ? Loin, très loin de faire oublier Baptiste Reynet. Senou Coulibaly ou Nayef Aguerd ? Insuffisants pour renforcer une défense déjà très ouverte la saison dernière. Concernant ceux qui étaient déjà là, le manque de confiance leur a coupé les pattes. C’est par exemple le cas pour Naïm Sliti, Mehdi Abeid ou Frédéric Sammaritano. Kwon Chang-hoon, lui, n’est revenu de blessure qu’à la fin du mois de décembre alors que Benjamin Jeannot, Júlio Tavarès et Wesley Saïd galèrent comme jamais à faire trembler les filets (cinq pions à eux trois). À voir, donc, quelle future recrue (nouveau coach compris) pourra réveiller tout ce beau monde.

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