De la chance au tirage ?

Le tirage éliminatoire : FC Barcelone

Lionel Messi, Xavi et Iniesta sont nominés pour s’adjuger le Ballon d’Or-Fifa 2010. Pendant ce temps, Steve Mandanda court péniblement après le trophée UNFP du joueur du mois. Deux mondes séparent les deux clubs. Et ce ne sont pas les déclarations de Josep Guardiola sur sa volonté d’éviter les clubs français qui changeront quelque chose ( « Je ne veux pas jouer contre un club français en coupe d’Europe » ). Certes, d’un point de vue strictement physique, Lyon et surtout Marseille peuvent emmerder la machine catalane. Mais le Barça semble irrésistible en ce moment. Et en matière de talent pur, de force collective et de capacité à tordre une défense, le Mes que un club est injouable pour un pensionnaire de Ligue 1. Honnêtement, à l’heure actuelle, le FC Barcelone est la meilleure équipe du monde. Autant ne pas tenter le diable dès les premiers matches…

Chances de se qualifier : 0.1%

Le tirage tendu : Manchester United, Real Madrid, Chelsea (pour Lyon uniquement)

Manchester United n’a plus le jeu placé qui faisait sa force. Le formidable rouleau compresseur rouge qui épuisait toutes les défenses européennes peine à retrouver un seconde souffle. Les départs de Carlos Tevez et de Cristiano Ronaldo ont laissé un trou béant. Néanmoins, les hommes de Sir Alex Ferguson restent solides et difficiles à bouger. D’autant que l’expérience des Mancuniens en C1 est un atout durant les campagnes printanières. A ce jeu-là, pas certain qu’une virée à Old Trafford dès les huitièmes de finale soit la meilleure idée du moment.

Idem pour le Real Madrid qui, même asservi par le Barça il y a peu, demeure une formidable machine à gagner. Si les Merengues n’ont plus vu la gueule des quarts de finale depuis une paye, ils restent une formidable institution. Le Real façonné par José Mourinho n’a rien à voir avec celui de ses prédécesseurs et la puissance de frappe d’un CR7 risquerait de faire très mal aux défenses hexagonales. Cependant, l’année dernière, Lyon s’était payé le scalp d’un Real (trop) sûr de lui. Rebelote ?

Enfin, Lyon peut se coltiner Chelsea. Un tirage idéal si les Gones étaient amenés à jouer les Anglais en 2010. Or, d’ici février le chemin est long. En deux mois, l’escouade de Carlo Ancelotti est capable de se remotiver et de (re)devenir une équipe physique et un bloc étouffant. A la peine depuis un mois, les Blues semblent avoir mangé leur pain noir après leur bon match contre Tottenham dimanche dernier (1-1). Si Drogba retrouve ses sensations, si Essien tourne bien et si la défense tient la route, Chelsea peut figurer un très mauvais tirage.

Chances de se qualifier : 35% contre MU, 40% contre le Real, 30% contre Chelsea

Le tirage sur un bon jour ça peut passer : Bayern Munich

Il y a deux grilles de lecture possible quand on se penche sur le Bayern Munich. L’une est plutôt inquiétante, l’autre très positive. En fait, il faut regarder la colonne « infirmerie » pour juger l’état de forme des Munichois. Si Robben et Ribery sont out, la squad n’est pas la même. Robben étant blessé un jour sur deux, ça laisse des possibilités. Le finaliste 2010 est à la peine depuis son extraordinaire parcours de l’an dernier. Depuis, les pépins physiques n’ont pas épargné l’effectif et des cadres comme Van Buyten, Demichelis et Klose sont hors du coup. Si en plus, Thomas Müller tire la langue… Reste l’inoxydable Schweinsteiger et le revenant Mario Gomez, qui enfile les caramels comme des perles pour tenir la maison Bayern. Mais bon, l’équipe de Louis de Bavière représenterait quand même un tirage abordable pour les deux équipes françaises. Et puis le retour de Francky au Vélodrome vaudrait le coup d’œil.

Chances de se qualifier : 50% si la moitié de l’équipe est blessée, 25% sinon.

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Le tirage qui dépend de Gareth Bale : Tottenham

Il a les oreilles décollées, qu’il cache délicieusement sous une coupe de Pink Floyd, mais lorsqu’il déborde sur son côté gauche, Gareth Bale enrhume tout le monde. L’Europe est tombée amoureuse du Gallois surpersonique en deux matches. Contre l’Inter, le numéro 3 des Spurs réalise deux prestations astronomiques. Un triplé à San Siro où il tord les chevilles de Maicon sur chaque accélération. Et deux caviars à White Harte Lane. Et toujours une pléthore de courses folles sur son côté gauche à faire chialer la défense intériste. Dans un bon jour, l’héritier de Ryan Giggs est un mutant. Surtout que Tottenham compte de jolis tripoteurs de gonfle au milieu : Van der Vaart, Modric, Lennon. Mais les deux Olympiques ont l’avantage d’être beaucoup plus expérimentés que les Anglais. Et ça, en C1, ça n’a pas de prix.

Chances de se qualifier : 10% si Kaboré défend sur Bale, 60% si c’est un vrai joueur de football.

Le tirage road trip : Donetsk

Lyon/Donetsk, c’est 3126 kilomètres selon Mappy. En partant de Marseille, on ne gagne pas tellement au change non plus (sans parler du péage de Lançon de Provence). Alors, aller se cailler les miches en Ukraine en février… il faut aimer. Donc oui sur le papier, le Chakhtior Donetsk est l’équipe la plus abordable. Mais les Olympiens le savent déjà, c’est une squad équilibrée et joueuse. En 2009, les Ukrainiens avaient sorti l’OM de Ligue Europa en s’imposant à l’aller et au retour. Le mix entre Brésiliens et joueurs de l’Est est solide et le sorcier Lucescu a fait le reste depuis le banc de touche. Mais ça reste un adversaire « facile » comparé aux autres. A bien y regarder, autant se délester de tous ses Miles Flying blue pour aller au fin fond de l’Ukraine et se qualifier pour la suite plutôt que miser sur des Prem’s (non échangeables, non remboursables) pour aller à Barcelone et prier. Logique économique.

Chances de se qualifier : Dépend des souvenirs de Brandao et des genoux de Cris.

Le tirage bonne pioche (pour Marseille) : Schalke

Oui, les Teutons ont corrigé l’OL en Rhénanie. Oui, Raul n’est pas cramé. Oui Neuer est un gardien de talent. Mais Schalke 04 n’a rien d’un cador. Et honnêtement, l’OM a tout pour sortir les Allemands sans trop se crever à la tâche. Pis, comme contre Donetsk, les Marseillais peuvent endosser le statut de favori avant la rencontre et laisser venir. Suffit de faire le travail à la maison et de le valider devant les vestes en jean germaniques dans la foulée. Niveau rapport qualité/prix, le tirage Gelsenkirchen est loin d’être inabordable. A condition de rester sérieux sur le SAV.

Chances de se qualifier : 65%