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  • Ligue des Champions
  • 8ème de finale retour
  • Barcelone/Milan (4-0)

De Grande Milan à petit Milan de poche

Eric Maggiori
De Grande Milan à petit Milan de poche

Après un match aller de haute facture, le Milan AC a complètement sombré, hier soir, sur la pelouse du Camp Nou. Les Milanais ne sont jamais entrés dans le match et sont apparus terrorisés face à des Catalans version extraterrestres.

Un ouragan. Voilà ce que le Milan AC a pris dans la tronche, hier soir. Un ouragan catalan. On pourra faire toutes les analyses du monde, refaire le match, le constat sera toujours le même : le Barça a été trop Barça pour ce Milan-là. Au moment le plus critique de leur saison, les Blaugranas ont sorti leur plus gros match de l’année. Un match guardiolesque, avec toutes les recettes qui ont fait du Barça la plus grande équipe de ces dernières années : de la rapidité, de la disponibilité, des inventions, de l’imprévisibilité, du talent, du génie. Bref, tout ce que le club catalan n’avait pas eu au match aller. Milan, de son côté, a fait office de figurant. Figurant devant le spectacle catalan. Au match aller, les Rossoneri avaient immédiatement pris la rencontre par le bon bout. L’équipe avait été unie, faisant preuve de justesse dans ses passes, dans son pressing, dans ses déplacements. Là, rien n’a fonctionné. Et il n’a pas fallu bien longtemps pour s’en rendre compte. Au bout de quelques secondes de jeu, on savait déjà. On savait déjà que le Barça allait tout écraser, que Milan allait peu à peu sombrer. Cette sensation, on l’avait d’ailleurs eue lors de la finale de l’Euro 2012. Le mimétisme a été porté jusqu’au score (4-0), aux opposants (Espagnols contre Italiens) et même au but de Jordi Albi après une longue course. Faire un cauchemar n’est jamais agréable. Le refaire une seconde fois, c’est encore plus traumatisant. Abate et Montolivo pourront en témoigner.

« L’an dernier, il jouait à Caen »

La chose la plus frustrante, pour les tifosi milanais, c’est d’avoir vu leur équipe se décomposer. Il y a trois semaines, c’est un grand d’Europe qui avait accueilli un autre grand d’Europe. Cette fois, c’est une équipe de première division qui a accueilli une CFA. Tous les joueurs rossoneri ont semblé apeurés, tourmentés, d’une fébrilité jamais affichée cette saison, même au mois de septembre, lorsque l’équipe d’Allegri aurait perdu contre le dernier du classement. Tactiquement, pourtant, le coach avait plutôt bien préparé son coup. Une sorte de 4-3-3 que l’on pourrait presque appeler 4-1-2-2-1. L’idée, c’était plus ou moins celle de Mourinho en 2010 : venir avec une équipe offensive (car on aura beau parler de Mourinho et de son Inter ultra-défensive, il était arrivé au Camp Nou avec un 4-3-3), où tout le monde défend et attaque à l’unisson. Allegri avait même prévu un plan anti-Messi, où l’Argentin serait immédiatement encerclé par quatre joueurs lorsqu’il est en zone de tir. Dommage, aucun des quatre joueurs prévus à cet effet n’ont été suffisamment rapides (mais franchement, qui l’aurait été ?) pour intervenir sur l’enchaînement magique contrôle-frappe lucarne de l’Argentin ? La frustration, encore, de se dire que ce Barça-là, derrière, était clairement prenable. Et là, on est obligé de repenser à cette chevauchée de Niang vers les cages de Valdes, de cette frappe qui semble aller lentement mourir dans le petit filet, et qui frappe finalement le poteau. Une minute plus tard, Messi double la mise. A 1-1, cela n’aurait pas été la même histoire.

On pourra en dire ce que l’on veut. Que l’on ne peut pas en vouloir à Niang parce qu’il « n’a que 18 ans » et que « l’an dernier il jouait à Caen » . Mais en fait, si. Au fond, les supporters lui en veulent parce qu’une telle occasion, à un moment si crucial de la partie, aurait pu tout inverser. Peut-être que le Barça, dans la foulée, se serait déchaîné et l’aurait emporté 5-1. Peut-être aussi que les Catalans auraient pris un énorme coup au moral, et qu’ils n’auraient plus été capables d’en foutre une au fond. Alors, oui, ce n’est qu’un détail du match. Pendant les 89 minutes restantes, le Barça a été supérieur sur tous les secteurs de jeu, sur tous les ballons, sur toutes les prises de risque. Impossible de remettre ça en cause. N’empêche que l’an dernier, en demi-finale, quand Iniesta inscrit le second but catalan contre Chelsea, tout le monde aurait mis sa main à coup à couper que l’affaire allait se terminer en manita, tant Chelsea était à la rue (et réduit à 10 !). Quelques instants plus tard, Ramires marque sur la première occasion des Blues. On connaît la suite.

Manque d’expérience

La débâcle du Milan AC peut toutefois s’expliquer par plusieurs facteurs. Hier, en toute sincérité, aucune équipe n’aurait résisté à un tel Barça et à un tel Messi. Allez, peut-être le Real Madrid du Mou, parce que le Special One les connaît mieux que quiconque. Et encore. Non, Milan a servi de victime, mais il faut aussi admettre que la résistance milanaise a fondu comme neige au soleil. Hier, où étaient les guerriers du match aller ? Où étaient les Boateng, les Constant, les Mexès impériaux du match aller ? Seuls Ambrosini et Flamini, avec son maxi-pansement sur la tête, ont donné des signaux de vie et de testostérone. Pour les autres, le néant. Manque d’expérience du très haut niveau ? Peut-être, oui. Au coup d’envoi, les 11 joueurs du Barça vantaient 708 matches de Ligue des Champions à leur actif. Les 11 joueurs du Milan n’en comptaient que 311. D’ailleurs, sur le 11 Barcelonais, 10 étaient sur la pelouse au coup d’envoi de la finale de Ligue des Champions 2011 contre Manchester United. Côté milanais, seul Ambrosini avait déjà joué (et remporté) des finales de C1 et deux joueurs (Constant et Niang) découvraient cette saison la Ligue des Champions. Des circonstances atténuantes, certes, mais qui n’expliquent pas tout. Au match aller, Milan n’avait pas plus d’expérience et avait pourtant parfaitement mené son affaire. A croire que pour ce match retour, Milan n’avait tout simplement pas le niveau ni les joueurs pour rivaliser.

Étrangement, cette défaite, aussi lourde soit-elle, fait presque moins mal que celle de l’an dernier. La saison passée, Milan, bien que dominé, était venu au Camp Nou pour faire son match, avait concédé deux pénaltys et avait marqué un but par Nocerino. Bref, il y avait de quoi regretter. Là, même pas. L’expression sur les visages milanais, à la fin de la partie, semblait vouloir dire : « que vouliez-vous faire ? » . Bah, pas grand-chose. Pas grand chose face à ce Barça-là. Peut-être un peu plus d’audace. Peut-être un Robinho (un peu court physiquement) à la place d’un Niang évidemment trop impressionné par l’événement. Reste juste le regret d’un match aller joué à un très haut niveau (et à l’inverse, joué par un Barça trop moche pour être vrai), mais qui n’aura finalement servi à rien à part faire miroiter de belles illusions. Milan va désormais devoir se concentrer sur le championnat, la seule compétition qu’il lui reste. Il va falloir effacer des mémoires cette soirée catalane, et tenter d’aller décrocher un billet pour la Ligue des Champions. Car ce Milan a de l’avenir, mais va devoir encore bosser ses leçons. Histoire de pouvoir se représenter à l’examen de catalan, la saison prochaine. Pour cette année, ils laissent les espoirs italiens à la Juve.

Eric Maggiori

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