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« Dalida me disait, si toi tu chantes, je deviens speakerine »

Propos recueillis par Maxime Brigand et Théo Denmat
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Dalida me disait, si toi tu chantes, je deviens speakerine<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

C'est le visage d'une époque. 7 d'Or 1975, Denise Fabre était avant tout la speakerine. Reste qu'en 1982, à quelques semaines de la Coupe du monde en Espagne, la femme de télé se lança dans la chanson pour soutenir l'équipe de France de foot. Avec Dalida face à elle, Jean Sadoul avec elle et la France du football derrière elle. Une-deux pour l'histoire.

En mai 1982, à quelques semaines de la Coupe du monde en Espagne, sortait votre chanson Ollé la France. D’où est venue cette idée ?
Mon mari (le chef Francis Vandenhende, ndlr) avait un restaurant (le Manoir de Paris, ndlr), où venaient toutes les personnalités du monde du foot, y compris le président de la Ligue. C’était Jean Sadoul à l’époque. Il venait avec Jean-Claude Darmon (à qui la FFF avait alors confié le parrainage de l’équipe de France, ndlr) et toute l’équipe pour quasiment tous les déjeuners. On s’était liés d’amitié et lorsque la Coupe du monde est arrivée, ils ont réussi à me convaincre avec mon mari – qui est un fou de foot – de chanter l’hymne officiel du Mondial. Moi, je ne suis pas chanteuse, mais ça me faisait tellement plaisir, pour mon mari que j’accompagnais à tous les matchs où on pouvait aller, que j’ai dit oui. Et alors après, je me suis retrouvée à faire tous les coups d’envoi de tous les matchs en France avant la compétition avec des juniors, des enfants… C’était super et mon mari en a profité pleinement. Moi, un petit peu moins, car j’étais pas mal demandée.

On imagine oui…Clairement, et du coup j’ai été obligée de prendre des cours de chant. Ils avaient fait écrire la chanson par l’un des paroliers d’Édith Piaf, Philippe Gérard, qui se lançait dans un domaine complètement différent. C’est comme ça que je me suis retrouvée hymne officiel. J’avais décidé de reverser les trois quarts de mes droits à des associations pour les enfants. Après, il faut se rendre compte que je me suis retrouvée face à une grande dame qui chantait l’autre chanson officielle : Dalida.

Vous l’avez croisé pendant cette période ?On s’est retrouvées plusieurs fois face-à-face, je ne pesais pas lourd (rires). On faisait des émissions en commun parfois ou alors on était sur des plateaux différents. On souriait, on s’amusait beaucoup de tout ça quand on se croisait. Il n’y avait aucune concurrence. Moi, c’était le côté bon enfant, je m’amusais et surtout ça faisait tellement plaisir à mon mari…

Après, je ne pense pas que j’ai vendu des milliers de disques, hein. Au final, tout est parti pour l’association des enfants. Je n’étais qu’interprète parce que j’avais déjà du mal à chanter alors écrire les paroles…. (rires)

Comme on le sait, votre mari était un grand Chef. Racontez-nous un peu son histoire.À l’époque, il avait un restaurant. Il en a toujours un, mais il a changé d’endroit. Son établissement était un repère pour tout le monde, pour le monde du football, mais surtout les politiques parce que c’était à deux pas de l’Assemblée nationale. Tout le monde venait y manger, l’ambiance était super sympa, bon enfant, avec que des bons vivants. Le foot était un milieu très sympa où il y avait moins d’argent qu’aujourd’hui.

Comment s’est passé ce fameux dîner ?Je venais toujours après l’antenne parce que j’étais speakerine à l’époque sur la 2 et sur TF1. Après le travail, je venais prendre un dessert ou boire un verre avec lui. C’était pratique parce qu’on était tous les deux à Cognacq-Jay, je n’avais qu’à traverser l’esplanade pour le rejoindre. Ce soir-là, tout ça s’est fait sur un coin de table, sans contraintes, sans rien. Je ne me souviens pas tout à fait qui était à la table, mais il y avait Jean-Claude Darmon et Jean Sadoul. Après, vous savez comment ça se passe : c’est la fin du dîner, on est entre amis, on discute, un peu d’alcool et une blague fuse. Jean Sadoul était quelqu’un de bon enfant, qui aimait la bonne table et les dîners étaient souvent très tardifs.

Vous n’aviez eu aucun droit sur les paroles de la chanson ou sur l’air ?Non, pas du tout. Après, je ne pense pas que j’ai vendu des milliers de disques, hein. Au final, tout est parti pour l’association des enfants. Je n’étais qu’interprète parce que j’avais déjà du mal à chanter, alors écrire les paroles… (rires). Il fallait être à la mode, tout ça, donc j’ai laissé faire. J’ai fait des émissions après où Patrick Sabatier m’avait demandé de venir chanter. Moi, j’étais terrorisée.


Justement sur les images, on voit que la chorégraphie est assez aléatoire, vous dansez un peu à la militaire… Ce n’était que de l’improvisation ?Non non, ce n’était pas de l’improvisation. Je me souviens de ballons autour de moi, ça c’était improvisé, mais pas le reste. Il y avait des majorettes, tout ça, je me suis dit : « Bon sang, ça c’est vraiment un autre métier. » C’était une émission très sympathique, avec Patrick… Dali (Dalida, ndlr) m’a dit : « Si toi tu chantes, je deviens speakerine. »

Mes parents étaient divorcés et les seuls moments de bonheur possibles avec mon père était de l’accompagner au foot.

Pourquoi ne pas avoir continué dans la chanson derrière ?Déjà, je suis très humble devant ce métier parce que je sais combien c’est difficile, quel travail ça représente. Je suis issue d’une famille de musiciens, mon grand-père était saxophoniste, mon oncle flûtiste, donc je sais ce que la musique représente. Je suis très admirative de toutes les heures de répétitions nécessaires et je respecte énormément ce milieu. C’est un autre métier, pas le mien. On va dire que j’ai été pris dans une forme de folie, avoir la possibilité de partir un peu partout avec mes amis…

Le foot était quelque chose qui vous plaisait à l’époque ?J’ai découvert le foot à travers mon mari et à travers cette petite bande. Quand j’étais enfant, mon père m’emmenait aussi aux matchs. C’était le foot, le foot, le foot, le foot. Je ne suis pas une folle de foot, mais j’aime le foot pour toutes ces raisons. Mes parents étaient divorcés et les seuls moments de bonheur possibles avec mon père était de l’accompagner au foot.

Il supportait quelle équipe ?Nice, pas le choix. C’est évident, non ?

Il y a quand même plus glamour…Commencez pas à me dire du mal de Nice… L’OGC Nice est excellent ! Vous avez vu cette saison ?

Je n’ai pas vu les joueurs après le match contre l’Allemagne parce qu’après, on n’est jamais très content… On aime tous gagner et moi j’avais mal pour eux.

Oui, on a vu du beau jeu, c’est vrai.Alors pourquoi vous me dîtes que Nice n’a jamais rien fait de grand ? Ils ont joué contre le Real Madrid ! Je suis supporter, hein ! (rires)

Sur le plateau de Sabatier, on vous voit frapper le ballon. Vous avez joué au foot un peu dans votre vie ?Non, mais je suis devenue spécialiste des coups d’envoi. Cette période reste comme un excellent souvenir, rien ne pouvait gâcher cette fête.

Vous vous souvenez un peu de comment la chanson a été accueillie ?Personne ne m’a rien dit sur la qualité de ma chanson, même les autres chanteurs. Je me sentais juste mal en face de Dalida, je ne chantais pas très bien et elle devait être à ma place, mais heureusement il y a eu l’hymne officiel et la chanson officielle.

Cette chanson reste pourtant associée à l’une des pires soirées du football français…Oui, je sais… La défaite contre l’Allemagne… On a quand même été en demi-finale.

Vous avez revu les joueurs après la compétition ?Vous savez, je ne les ai pas vus parce qu’après, on n’est jamais très content… On aime tous gagner et moi j’avais mal pour eux.

Et au fait, vous avez quelques souvenirs intéressants de votre tournée avant la Coupe du monde ?Je me rappelle déjà avoir fait une photo avec l’équipe de France avant le tournoi. On me disait : « Courage Denise, représente nous bien ! » Je répondais : « Je vais essayer, mais en face, c’est du lourd ! » Au fond, j’espérais qu’ils jouent mieux que je ne chantais.

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