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​Cavani, cher boulet​

Par Mathieu Faure
​Cavani, cher boulet​

Recrue la plus coûteuse de l'histoire de la L1 et du PSG (64 millions d'euros en 2013), Edinson Cavani voit sa situation sportive et personnelle se détériorer au fur et à mesure de l’avancée de la saison. Protégé jusqu'ici par Laurent Blanc, finalement lâché ou, au mieux, timidement récupéré, le Matador est devenu remplaçant en Ligue 1 et son départ en fin de saison ne fait plus de doute. Pour l’instant.

​Bastia, Toulouse, Angers. Le PSG a déjà fait trois sorties en Ligue 1 en 2016. Cavani a débuté les trois matchs sur le banc de touche. ​Tout sauf un détail. Aujourd’hui, l’Uruguayen est devenu ce qu’on appelle « titulaire en coupe nationale » . En gros, c’est un mec de l’équipe bis. Comme Benjamin Stambouli. Sauf que l’ancien Montpelliérain a été recruté comme joueur de complément. Le Matador, lui, était là pour permettre au club de franchir un palier et, pourquoi pas, être décisif en Ligue des champions. La chute est évidente. Et l’atterrissage sera compliqué. À moins de trois semaines du huitième de finale aller contre Chelsea, Cavani est dans le fauteuil de celui qui va regarder ses copains batailler contre les Blues depuis le banc de touche. C’est en tout cas la tendance actuelle, car Lucas a fini par griller la politesse au numéro 9.

Mutisme et bouderie

Avec 10 buts en Ligue 1, l’ancien Napolitain n’a pourtant pas à rougir de ses performances chiffrées. Sauf qu’il n’a plus marqué depuis le 13 décembre contre Lyon en Ligue 1 et qu’en 2016, Ibrahimović, Di María et surtout Lucas enfilent les gestes décisifs. Cavani, lui, peine à exister dans le jeu. Face à Toulouse, mercredi, il a traîné son spleen sur la pelouse en première mi-temps. Résultat : 8 ballons touchés en 45 minutes. Le signe d’un homme qui doute, qui se cache et qui est de plus en plus boycotté par ses partenaires. En début de match, les Parisiens se sont regroupés pour s’encourager. Tous. Sauf un. Cavani, qui errait au niveau du rond central. Le malaise est évident. Palpable. Visible. Après le match, Blanc n’a d’ailleurs pas voulu s’épancher sur le cas de son attaquant. « Pourquoi voulez-vous que je parle d’un joueur ? Je veux parler de la prestation de l’équipe » , a balancé le Président. Il faut dire que depuis une semaine, l’entraîneur parisien a déjà tout dit sur son joueur. Et pour la première fois depuis leur arrivée commune en 2013, le coach a pointé du doigt son joueur publiquement.

Le schisme a officiellement eu lieu avant Angers. Face à la presse, Blanc a été au fond des choses. Et comme sur un terrain du temps de sa splendeur, le champion du monde 98 a été précis dans la relance : « Il faut qu’il marque, qu’il joue, qu’il soit conscient que son comportement devienne collectif. C’est un garçon que j’apprécie, comme tous les joueurs, que j’ai défendu bec et ongles, car il a souvent été remis en cause depuis deux ans. Il a fallu être toujours à côté de lui, et je l’ai été. Après, il y a le comportement. Le foot est un sport collectif : on ne peut pas faire ce que l’on veut. Il faut être conscient de ça. Edinson est un garçon généreux, collectif dans le jeu, et sur le terrain, il n’y rien à lui reprocher. Dans la vie d’un groupe, en revanche, il n’a pas fait ce qu’il fallait faire. J’espère qu’il en a conscience. » Voilà, c’est dit. « La vie de groupe » . L’Uruguayen s’est donc grillé en interne auprès de ses pairs. Il n’est plus question de rendement sportif, de positionnement axial, de l’ombre de Zlatan Ibrahimović, de son exil sur le côté. Non, Cavani s’est flingué tout seul dans l’intimité du centre d’entraînement. À petit feu. Selon certaines indiscrétions, il s’agit de détails qui, à l’arrivée, donnent l’image d’un garçon solitaire, peu concerné par la fameuse « vie de groupe » . Mutisme permanent, bouderie récurrente, absence volontaire aux réunions des cadres, prise de repas en solitaire, etc. Alors quand le garçon se retrouve en vacances deux jours avant tout le monde pour Noël, ça irrite un peu le vestiaire. La fameuse goutte qui fait déborder le vase.

Le tacle de Motta

Durant le stage au Qatar, entre les fêtes, le cas Cavani a logiquement été abordé lors d’une réunion entre Blanc, Olivier Létang (directeur sportif) et le club des sages (Ibrahimović, Motta, Silva et Matuidi). Visiblement, tout le monde est tombé d’accord : Cavani s’est sabordé. Il faut une sanction. Un an après ses vacances prolongées lors des fêtes de Noël qui lui avait valu une sanction financière et une mise à l’écart temporaire, Cavani n’a pas retenu la leçon. Une fois, ça passe. Deux fois, la thèse de l’accident ne passe plus. C’est volontaire. C’est en substance le message de Thiago Motta quand un journaliste de la Gazzetta dello Sport lui tend le micro en zone mixte après Angers : « Que ce soit Cavani, Lucas, moi, Di María, Pastore ou Matuidi sur le terrain, à la fin on ne peut pas manquer de respect à l’entraîneur, c’est lui qui décide. Blanc a fait une réunion avec tout l’effectif où il a établi ses règles que l’on considère importantes. Ce sont ses décisions, c’est son métier et on doit le respecter. »

Le fossé semble se creuser entre le vestiaire et l’homme aux 69 buts en 125 matchs dans la capitale. Et comme Blanc a reçu l’aval du vestiaire, Cavani est écarté du onze de départ des matchs importants. À Caen, alors que l’Uruguayen s’était envolé pour son pays pendant que ses copains s’amusaient du Stade Malherbe (3-0), Laurent Blanc avait souligné à quel point il était satisfait de son « animation offensive » . Lucas, Di María et Ibrahimović étaient titulaires. Cavani était au pays. À l’époque, personne ne l’avait souligné. Il reste maintenant 4 mois à tout ce petit monde pour trouver une solution ou composer avec les aléas (blessures ou suspensions qui pourraient redistribuer la donne en attaque). Ce qui n’est pas lié au hasard, ce sont les engagements contractuels. En juin, Zlatan Ibrahimović sera en fin de contrat, Cavani à deux ans de la fin du sien. La suite ? Bonne question.

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