C3 : OM – Back in URSS, hélas…

Mlada Boleslav…Mlada Boleslav…Un sale pressentiment tout à coup. Vers la 30ème minute de jeu, alors que le score est toujours de 0-0, on repense à l’incroyable fiasco phocéen de l’an dernier en C3 contre ce tout petit club de l’ex-République du No man’s Zone : 1-0 pour l’OM à l’aller et défaite pas possible 2-4 là-bas…Sale pressentiment. Toutes les pièces du puzzle cauchemardesque se mettent en place : terrain pourri avec pelouse mi-taïga, mi-toundra, ambiance hostile des 25 000 supporters pro-Russes (normal), l’OM dépouillé de ses couleurs blanc-bleu habituelles qui sont aussi celles du Zénith, les joueurs russes qui pourrissent un peu la partie en séchant Valbuena, Niang ou Nasri…

Et puis, il y a le jeu : deux occases faciles bouffées par Taïwo et Cana dans les 5 premières minutes. Et surtout l’OM qui RECULE ! Alors que les Phocéens contrôlaient plutôt bien la partie : ils avaient littéralement coupé le Zénith en trois, en isolant les attaquants des milieux et en pressant à mort les défenseurs russes. Et puis, ils se sont mis à reculer, à perdre des duels. Avertissement sans frais à la 27ème : Zirianov, seul devant Mandanda, tape dans les nuages au milieu d’une défense dépassée côté gauche.

Punition à la 38ème : Pogrebnyak, lancé dans l’axe à 25 mètres par Arshavin, s’en va battre Mandanda à ras de terre, de près. Hors-jeu ? Pas hors-jeu ? 1-0, balle au centre.

Juste avant la mi-temps, à la 42ème, idéalement lancé par Valbuena, Cissé s’échappe et se présente face to face avec le gardien Malaféev. Cissé arme un pointu et shoote violemment à ras de terre…sur le gardien russe ! Mlada Boleslav…Mlada Boleslav…

En deuxième mi-temps, l’OM contrôle la balle et le Zénith tente de construire. A l’Est, rien de nouveau…Mais le temps passe et les Marseillais abusent des longs ballons lâchés instantanément dans la profondeur pour Cissé, redevenu le gueulard antipathique à chaque chique mal balancée.

Ces attaques stéréotypées plein axe profond systématiques pour Cissé ne nuisent-elles pas aux Marseillais ? La preuve : à la 70ème, Niang s’échappe plein axe du milieu de terrain et choisit enfin la solution individuelle au lieu de jouer sur Djib, pris dans l’étau défensif aux 16 mètres. Niang place une mine qui rate d’un rien le cadre. C’était le plus beau tir de la partie, l’occase parfaite pour égaliser.

Et puis, plus grand chose jusqu’à la 78ème : beau mouvement plein axe, une déviation rusée de Tekke sur Pogrebnyak, qui double Givet et s’en va battre Mandanda à ras de terre aux 6 mètres. 2-0 ! Plié, doublé de Pogrebniak. L’OM est tombé dans le piège d’un club largement à sa portée. L’OM est éliminé.

Ces derniers temps, on a loué ici l’excellence du jeu marseillais, de son coach et de ses joueurs. On a écrit que Marseille est actuellement le club le plus attrayant de L1 avec l’OL. Que Mandanda est sûrement le N°1 des gardiens français du moment. Que la gniak de Cissé avait de quoi impressionner. Qu’il n’y aurait rien de scandaleux à dire que Cheyrou n’est pas loin du Groupe France (Gerets dixit) ou que Valbuena, qui a déjà tué Giuly, s’en est rapproché.

Reste le gâchis incroyable du match aller que l’OM aurait dû remporter 7-1, les colères froides de Cissé du jour, celles qui parfois le font “sortir de son match” au point de manquer de froide lucidité sur les actions décisives (le ratage de la 42ème ?) et puis tous les coups de pieds arrêtés (corners, coups francs, etc….) honteusement foirés par l’OM ce soir à St-Petersbourg.

Enfin une constante marseillaise : cette incapacité à tenir un match pendant 90 minutes (voir match aller contre le Zénith ou contre Auxerre en L1).

Questions : le placement de Nasri ce soir : un peu trop haut, un peu trop près des attaquants ? Dans un match physique sur un terrain pourri qui ne favorise pas les techniciens, fallait-il privilégier le jeu d’attaque (Nasri, Niang, Valbuena, Cissé) ou renforcer encore au milieu (Kaboré ou autres) ?

Il n’y a plus aucun club français en quarts de finale des deux coupes d’Europe. Là, tout est dit, non ?

Chérif Ghemmour