C3 – L’OM paye pour voir
On ne savait pas ce que valait le Chakhtior, on a vu : c'est sacrément costaud. Marseille ? Malgré la défaite (2-0), c'était pas si mal. Vivement le retour.
Une pelouse mi-sableuse mi-boueuse, des cheveux longs dans le cou, des blonds décolorés, des Brésiliens inconnus qui jouent avec des gants aux mains et même un mec qui s’appelle Rat. Rien qu’à voir les équipes débarquer sur le terrain, on sentait bien que ce match dans la lointaine Ukraine sentait le piège à loups pour les Gerets boys. Le coup d’envoi à peine sifflé, ça s’est confirmé.
Face à des Marseillais pourtant plutôt confiants et corrects, le Chakhtior a prouvé qu’il n’avait pas gagné à l’automne au Camp Nou en tirant à la courte paille. Et puis une équipe qui peut se permettre de garder un gars comme le Croate Srna mercato après mercato, c’est bien le signe qu’elle en a dans les pieds.
Pour être concret, Marseille aurait déjà pu être mené 2-0 au bout de vingt minutes de jeu. Finalement, ça n’est arrivé que plus tard. A la 39ème, Hübschmann, suite à un renversement de jeu/centre instantané si sublime qu’il a presque fait passer un souffle de Lobanovski dans l’Olympiyskiy Stadium, a signé le 1-0. A la 64ème, ça s’est passé simplement : contre, crochet, pivot, remise et 2-0 suite à une action 100% brésilienne Fernandinho-Adriano-Jadson. Avant, entre et après les buts, on a vu côté ukrainien du jeu à trois, des passes à terre dans l’espace, des décalages pour les joueurs de couloir, bref du football limpide. A la fois, lorsqu’on a Mircea Lucescu comme entraîneur, c’est pas si étonnant. Les clubs ukrainiens, ce sont les équipes qu’on est content de sortir au tirage et qu’on se damne d’avoir dans les mains le moment du grattage venu. Les années passant, ça devrait finir par se savoir. Mais bon : les Français, on est comme les autres. Quand c’est ni méditerranéen ni britannique, ça nous fait marrer. Bah.
Le pire, c’est que Marseille a pourtant été plutôt bon. Bon et courageux. Malmenés au départ, les Olympiens se sont battus pour revenir dans le match et auraient même pu prendre l’avantage par Niang dès la 35ème si sur un joli contre lancé par Zenden, l’attaquant de l’OM avait pu toucher autre chose que le poteau sur sa frappe croisée.
Menés à la mi-temps, ils ont encore poussé et engrangé des occases – notamment Koné, de peu à côté sur cafouillage à la 59ème. Doublement bouffée enfin au tableau d’affichage, l’équipe n’est pas partie en sucette, a su développer du jeu et n’est pas passée si loin que ça du fameux petit-but-qui-change-tout-à-l’extérieur. Niang, entre autres, a mis un joli boxon. Si ça peut suffire pour renverser la tendance au Vélodrome ? Ca peut.
Chakhtior Donetsk 2-0 Olympique Marseille
Buts : Tomas Hübschman (39ème), Jadson (64ème)
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