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Buts de légende (5e) – Le coup d’éclat de Rivaldo

Par Javier Prieto-Santos
3 minutes
Buts de légende (5e) – Le coup d’éclat de Rivaldo

En juin 2001, le Barça dispute un match tendu et serré dans une ambiance crispante au Camp Nou face au grand FC Valence, sa bête noire. Une rencontre dans laquelle un seul homme pouvait mettre tout le monde d'accord : l'immense Rivaldo.

Rivaldo : FC Barcelone – Valence (18 juin 2001)

18 juin 2001. Le Barça est au pied du mur et doit impérativement remporter son dernier match de Liga pour arracher une quatrième place synonyme de qualification pour la Ligue des champions. Les Catalans reçoivent leur bête noire : le FC Valence. Les Che, finalistes malheureux de la Champions League quelques jours plus tôt, possèdent l’une des meilleures défenses d’Europe et sont également dans l’obligation d’arracher au moins un match nul pour ne pas voir leurs adversaires du soir leur passer devant. Les Valenciens veulent surtout prolonger la dépression nerveuse catalane qui s’est installée depuis le départ de Luís Figo au Real et la nomination de Joan Gaspart à la présidence du club. Largué en championnat, éliminé en C1, le Barça n’a rien pour faire rêver. Son jeu est rachitique et sa philosophie de jeu est en berne. Pour ne rien arranger, Florentino Pérez a déjà son projet de Galacticos dans la tête et Zidane en point de mire. Le Barça, lui, a Richard Dutruel, Simão, Emmanuel Petit et Bolo Zenden. Dur.

Le seul rayon de soleil du club s’appelle alors Rivaldo. Paradoxalement, le Brésilien est à la fois la solution et le problème culé. Son individualisme divise autant que ses coups de génie enchantent le Camp Nou. Il est surtout le seul à répondre présent lors des grands rendez-vous. Le mec aux jambes arquées s’est ainsi érigé en sauveur des Blaugrana lors du Clásico, face à Leeds ou encore à San Siro. Il est à lui seul l’arbre qui cache une forêt en plein doute et en fin de cycle. Le match débute sous une pluie fine et, comme prévu, Rivaldo ouvre le score sur un coup franc sur lequel Canizares ne peut rien. Quelques minutes plus tard, Baraja égalise logiquement pour les visiteurs. Comme d’habitude, le Barça a du mal face aux Valenciens, qui gèrent tranquillement. Rivaldo, encore lui, parvient sur une nouvelle action individuelle à redonner l’avantage aux locaux. De retour des vestiaires, Baraja égalise de nouveau d’une tête plongeante. Richard Dutruel est aux fraises. La peur envahit tout un stade. Carles Rexach, l’ancien bras droit de Cruijff appelé en remplacement du vilain Serra Ferrer sur le banc de touche, ne réagit pas. Les pires présages semblent se confirmer. Ce Barça-là n’a pas le niveau des plus grands. Il est à l’image de son président : nerveux.

En tribunes, des mouchoirs blancs commencent à apparaître. Les murmures se transforment en sifflets. Overmars et Kluivert sont particulièrement ciblés. Pep Guardiola, transparent pour son dernier match avec le maillot du Barça, laisse sa place à Emmanuel Petit et sa queue de cheval. Évidemment, ça ne change rien. Valence se contente de contenir en repoussant tranquillement les timides offensives blaugrana. Le Barça est proche du fiasco et ne semble pas en mesure de réagir. À la 88e minute du match, Frank de Boer récupère un ballon anodin en milieu de terrain. Sa passe pour Rivaldo est toute moisie, mais le Brésilien, en dehors de la surface et dos au but, réussit tout de même à contrôler le cuir avec la poitrine, puis enchaîne avec une bicyclette de toute beauté contre laquelle Canizares ne peut rien. Un chef-d’œuvre. Une bouée de sauvetage surtout qui provoque l’hystérie du Camp Nou. En présidentielle, Joan Gaspart casse le protocole et devient fou de joie. Son Barça revient de loin. De très loin. Gaspart ne le sait pas encore, mais ce sera le seul moment d’euphorie de son mandat. Il faudra attendre deux longues années pour revoir une telle liesse au Camp Nou. Là encore, il s’agit d’un autre Brésilien, un certain Ronaldinho. Au contraire de Rivaldo, celui-là ne va pas éteindre les incendies, non. Il va les allumer. Pour le plus grand plaisir des socios. Et d’un Barça en pleine renaissance.

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Par Javier Prieto-Santos

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