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Bueno danse au rythme du Barça et de Valence

Par Robin Delorme, à Madrid
8 minutes
Bueno danse au rythme du Barça et de Valence

Victorieux sur le même score, Blaugrana et Chés sortent grandis de cette 27e journée de Liga. Un rythme que suivent également Real Madrid et FC Séville, mais pas l'Atlético. Alberto Bueno, quant à lui, est bien le seul concurrent de Messi en 2015.

L’équipe du week-end

Eibar et ses sept défaites consécutives s’attendaient à un long après-midi avec la réception du FC Barcelone, nouveau leader du championnat. 90 minutes plus tard, les Basques n’ont pas été déçus. La feuille de match avait pourtant de quoi donner du baume au cœur des locaux. Avec Mascherano, Alba, Dani Alves, Iniesta, Xavi et Mathieu au repos, forcé par les suspensions ou souhaité par Luis Enrique, l’équipe barcelonaise était mixte. Qu’importe, puisque Messi, brassard au biceps, s’est occupé de tout. Buteur au sang-froid sur penalty, puis d’une tête plongeante, la Pulga a repris à Cristiano Ronaldo la tête du classement du Pichichi sur des réalisations des plus portugaises. Surtout, cette victoire tout en maîtrise 2-0 conforte la place de leader des Catalans et leur permet de se tourner en toute quiétude vers une semaine décisive. De quoi faire dire à Luis Enrique et son discret optimisme que : « Nous arrivons au Clásico en tant que leaders et dans un parfait état » . Parfait, tout comme la 750e apparition de Xavi sous le maillot blaugrana.

Le Don Quichotte du week-end

« Que bueno, que rico, que lindo » : ce refrain est la nouvelle hype de l’Estadio de Vallecas. Ska-P de côté, le tube rayista du moment a pour lui un bilan en 2015 incroyable. Un bilan comptable qu’il a encore une fois fait gonfler cette fin de semaine face à Grenade. Aux commandes dès la première mi-temps et un pion de Córdoba, les Andalous ont longtemps retardé l’échéance. Oeir, portier formé à La Masia, a tout repoussé jusqu’à l’heure de jeu. Le moment choisi par Alberto Bueno pour égaliser d’un but d’opportuniste. Dans la foulée, le goleador madrilène, formé à la Fabrica, profite d’un centre rentrant de Kakuta pour le dévier au fond des filets. Un doublé qui lui permet d’atteindre les 9 pions en 2015 : un total que seul Lionel Messi dépasse (13). Indispensable pour l’équipe de Paco Jémez, il devient le meilleur buteur de l’histoire du Rayo Vallecano en Liga (26) et a inscrit les sept derniers buts des gars de Vallecas. Et ce, jusqu’à la 90e, et la réalisation de son comparse Embarba. « Je me réjouis d’être l’entraîneur d’un joueur qui aurait dû se retrouver dans de nombreuses équipes du haut de tableau, et dans peu de temps, il le fera » , s’est félicité son mentor chauve.

Vous avez raté Séville – Elche , et vous n’auriez pas dû

José Antonio Reyes se porte bien, merci pour lui. Capitaine d’un soir du navire sévillan, il a régalé le Sánchez-Pizjuán de quelques délicatesses techniques. La première, à la 18e, a déstabilisé deux adversaires et amené le penalty de l’ouverture du score de Bacca. En seconde période, à la récupération dans la surface, il donne le tournis à ses vis-à-vis, enchaîne crochets et petit pont pour finalement butter sur Tyton. Qu’importe, puisque les Palanganas menaient déjà 2-0 à la pause sur un second but de son goleador colombien, auteur de 16 pions en Liga. Versatile, l’équipe d’Unai Emery a troqué sa puissance physique, qui avait eu raison de Villarreal en huitièmes aller de Ligue Europa, pour de la finesse technique. Ever Banega et Denis Suárez, au diapason de leurs coéquipiers, ont ainsi pu régaler leurs aficionados. Tout comme Kevin Gameiro qui, en sortie de banc, a mis fin à tout suspense en inscrivant le but du 3-0 à la 81′ – c’est au passage sa cinquième réalisation en tant que remplaçant. À quatre points de l’Atlético, le FC Séville reste un concurrent crédible aux places en C1.

Le revenant du week-end

Mestalla l’attendait depuis le 8 février dernier et une blessure face à l’Espanyol. Lui désirait retrouver le chemin des filets, près de trois mois après sa dernière banderille sur la pelouse d’Ipurua. Ce vendredi, Paco Alcácer a réussi à combler ses aficionados et ses lignes de statistiques. Entré en jeu à la 71e minute du duel face au Deportivo La Corogne, la pointe valencienne n’a eu besoin que de quelques secondes pour satisfaire son monde. Sur un débordement de Feghouli, il traîne en bon renard face aux cages de Roberto et transforme l’offrande de l’Algérien en but du 2-0 définitif. Vainqueur de Galiciens joueurs et dominateurs durant le premier acte, le Valence de Nuno a récupéré la troisième place de Liga directement qualificative pour la Ligue des champions à la barbe de l’Atlético. Une joie inextinguible pour le peuple ché et son propriétaire, Peter Lim. Le retour de Paquito ne sera pas de trop, puisque son concurrent également en mal de buts, Negredo, s’est légèrement blessé lors de ce même match. Le seul bémol d’un Valence qui vogue des cieux espagnols vers ceux européens.

L’analyse définitive du week-end

L’Atlético devra batailler. Plus qu’une prévision, c’est désormais un fait. Accroché en infériorité numérique par l’Espanyol (voir ci-dessous), le tenant du titre en Liga a délaissé sa place sur le podium. Valence, patient et mature face au Deportivo, qui l’avait justement tenu en échec la semaine passée au Calderón (1-1), lui chipe son bien pour un petit point. Avec ce troisième nul consécutif, les Colchoneros font du surplace. Plus inquiétant encore que cette stagnation mathématique, le contenu : même dans une première période à 11 contre 11, les hommes du Cholo n’ont réussi à inquiéter Casilla que sur phase arrêtée. Une redite de leurs dernières sorties… Même le FC Séville, vainqueur sans forcer d’Elche, ne pointe plus qu’à quatre longueurs des Madrilènes. Bref, suite à week-end raté, ils devront vite se ressaisir. En danger en Europe, mal à l’aise en Liga, leur marge de manœuvre se réduit au fil des semaines. Une situation que Diego Simeone devra résoudre mardi, face au Bayer, puis samedi, face à Getafe. Aucun Matelassier n’en doute.

La polémique de la machine à café (con leche)

Iker ou Keylor ? Ancelotti n’a semble-t-il toujours pas choisi. « Le Clásico ? J’ai un doute au niveau du gardien » , avouait-il, sourire en coin, en conférence de presse post-victoire face à Levante (2-0). En alignant le portier de la sélection du Costa Rica face à son ancienne équipe, l’entraîneur italien a donné vie à de nombreuses spéculations. D’autant plus qu’il assurait pourtant samedi que « Casillas jouerait au Camp Nou » . Bref, un retournement de veste, ou tout simplement un poker menteur qui risque d’enclencher la machine à polémiques espagnole. Au chômage technique face aux Valenciens, Keylor Navas n’a, à défaut de convaincre, pas déçu. Tout le contraire d’un Iker encore une fois sifflé par le public du Bernabéu lors de son arrivée sur le pré pour l’échauffement – tout comme Carletto. De cette situation inextricable depuis la blessure à la main de San Iker à Mestalla il y a de ça deux ans, le Real Madrid n’en est toujours pas sorti. Et cette semaine ne devrait pas faire exception. Depuis Milan, Diego López rit jaune.

La décla du week-end

« Ici, il y a eu des entraîneurs avec plus de renommée et avec moins de résultats à qui on a tout pardonné » . De retour aux affaires à une semaine du Clásico, Sergio Ramos a également repris le chemin des micros. Cette fois, pas de pique contre le Barça, mais un uppercut envers son ancien mentor, José Mourinho. Carlo Ancelotti, lui, est toujours en poste. Pour une petite semaine encore.

Le slalom du week-end

40 mètres, 19 secondes, 5 adversaires, 2 petits ponts. En une remontée de balle un peu folle, Lionel Messi a rassuré toute l’industrie du Vine. Surtout, il a ridiculisé la moitié de la défense d’Eibar et rappelé, s’il le fallait encore, qu’il était bien le maître incontesté de 2015.

La frayeur du week-end

Dernière minute du premier acte, le Cornellà El-Prat retient son souffle. Sur un choc aérien et spectaculaire avec Miranda, Abraham retombe lourdement. La civière motorisée fait son entrée sur le pré, tandis que le milieu de terrain de l’Espanyol, inconscient, est entre les mains du toubib. Des vestiaires jusqu’à l’hôpital, la bonne nouvelle tombe : il ne souffre « que » d’un traumatisme crânien. Logiquement expulsé pour son coup de coude sous les cris de « assassin » , Miranda sera le premier à prendre des nouvelles du blessé. Et à se réjouir de ce « moindre mal » .

Et sinon, que pasa

Valence l’insubmersible. Avec leur succès face au Depor, les Chés font mieux que de conforter leur place en Champions. Leur bilan en 2015, de 26 points en 11 journées, est le meilleur en Espagne. Derrière Barcelone et son rythme de campeon. Cristiano Ronaldo n’a plus le coup franc. Face à Levante, CR7 n’a pas réussi à faire trembler les filets et laisse Messi seul en tête du classement des buteurs. Symbole de cette baisse de forme, ses ratés sur coup franc : lors de ses 54 dernières tentatives, il n’en a pas transformé une seule. Eibar, premier poteau. En 26 journées de Liga, les Basques n’avaient encore jamais touché du bois. C’est chose faite par l’intermédiaire de Federico Piovaccari, auteur de la seule action dangereuse face au Barça en toute fin de rencontre. L’Atlético, bloqué en déplacement. Avec un nouveau nul en Liga sur la pelouse de l’Espanyol, les Colchoneros ont égalé une bien triste série : cela faisait 10 ans qu’ils n’avaient pas marqué le moindre but lors de leurs quatre dernières visites. Aduriz, ce récidiviste. Aritz Aduriz, buteur sur penalty face au Celta, a grandement participé au nouveau succès des Leones. Mieux, avec son 19e pion de la saison, il est le meilleur buteur espagnol de la saison, devant Diego Costa. Costaud. Piqué, sur le podium. Seul titulaire inamovible de la défense barcelonaise, Piqué a glané sa 150e victoire en Liga sur la pelouse d’Eibar. À 27 ans, il est d’ailleurs le troisième joueur le plus précoce à atteindre cette barre, n’ayant attendu que 205 rencontres.

⇒ Résultats et classement de Liga

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