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Bielsa : « Le métier d’entraîneur, c’est corriger pour bien choisir »

Propos retranscrits par Antoine Donnarieix
Bielsa : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le métier d’entraîneur, c’est corriger pour bien choisir<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Depuis maintenant de nombreuses années, Marcelo Bielsa a choisi de ne plus accorder d’interview à la presse, par souci d’équité et de justice entre les médias. Par souci de justice et d’équité envers Marcelo Bielsa, So Foot publie les transcriptions in extenso de ses conférences de presse avec Leeds United. Cette semaine, Leeds accueille Birmingham City, toujours dans la peau du leader de Championship.

Marcelo, la forme à domicile est toujours importante pour qu’une équipe puisse réussir. Quel serait l’impact d’une nouvelle victoire contre Birmingham ? À chaque fois qu’une équipe de football professionnelle joue, la victoire est une forme d’obligation. Je n’imagine aucune répercussion particulière dans le cas où nous parvenions à gagner.

Des huit matchs joués par Birmingham, six d’entre eux se sont terminés sur des matchs nuls. Vous êtes en position de force, mais pensez-vous que ce match peut s’avérer difficile ? (Bielsa lève les sourcils.) Bon, c’est une équipe qui encaisse très peu de buts. Par essence, cela constitue déjà une difficulté. Leur quantité de buts encaissés ne correspond pas à leur place au classement. À partir de cette donnée, ce match doit être perçu comme une difficulté significative.

Que savez-vous sur Garry Monk, l’actuel entraîneur de Birmingham passé par Leeds ?Il a dirigé Leeds United à la septième place du championnat, et cela me paraît être une belle distinction pour n’importe quel entraîneur de la Premiership. C’est un technicien déjà passé par plusieurs équipes dans cette division et cela lui donne une précieuse expérience.

Tyler Roberts a inscrit deux buts dans le match en milieu de semaine (contre Preston North End, N.D.L.R.). Est-il une solution durable aux absences que vous avez dans le secteur offensif et pensez-vous que ces buts vont lui donner confiance ?
Pour un avant-centre, marquer donne toujours de la confiance. Lors des deux derniers matchs joués, il était souvent proche de la surface adverse. Il n’avait pas marqué contre Milwall, mais cette fois-ci, cela s’est concrétisé. Le plus important, c’est qu’il engendre des occasions de but. Et plus il va marquer, plus son importance grandira au sein de l’équipe.

Le club possède quinze joueurs et un groupe de cinq ou six joueurs qui méritent que je les conserve dans leur intégralité. Je ne voudrais changer mes joueurs pour rien au monde. Je crois que très peu d’équipes peuvent dire cela.

Le propriétaire du club avait annoncé vouloir terminer la saison parmi les six meilleures équipes. Pensez-vous que les attentes étaient exagérées vis-à-vis de Leeds ou étiez-vous conscient des capacités réelles de votre équipe ? (Il prend son temps.) De mon point de vue, il est impossible qu’un club avec autant d’histoire que celle de Leeds ne possèdent pas les ambitions d’accéder au niveau supérieur. (Bielsa lève la tête, puis observe le journaliste avec intensité.)

Merci.(Bielsa approuve poliment de la tête et affiche un large sourire.)

Étant donné que Birmingham concède peu de buts, pensez-vous adopter une tactique plus défensive ce week-end ? Je ne peux pas vous le dire à l’avance, mais il est clair que l’une des vertus de cette équipe est sa capacité à concéder peu de buts.

Avez-vous des nouvelles des blessés ? Vous nous aviez déjà fourni d’amples informations par le passé…Non, non. Aucun des joueurs dont nous avions parlé précédemment ne seront capables d’intégrer le groupe pour cette rencontre contre Birmingham.

Les propriétaires des 49ers de San Francisco, le club de football américain, sont actuellement présents à Leeds. Est-ce que vous vous inspirez d’autres sports que le football pour pratiquer votre jeu ?
(Long silence de réflexion.) Non, pas particulièrement. Parfois, des associations d’idées sont possibles quand vous voyez un autre sport. Le basket, le hockey, le volley, le rugby… Mais pouvoir maintenir un parallèle constant là-dessus, non.
Beaucoup d’éloges viennent de Mauricio Pochettino et Pep Guardiola en rapport avec votre travail. Quelles sont vos propres sources d’inspiration ? J’ai commencé à entraîner… (Bielsa marmonne des chiffres et récapitule.) Il y a trente-cinq ans ! À cette époque, j’étais très influencé par Jorge Griffa. Il m’a inculqué son savoir aux Newell’s Old Boys. Je n’ai pas pris part à son travail, j’ai simplement collaboré (sourire). Aussi, j’ai beaucoup observé le travail de Louis van Gaal.
Merci. (Bielsa approuve poliment de la tête et affiche un large sourire.)

Leeds a déjà joué huit matchs de championnat. Êtes-vous satisfait de la manière dont vos joueurs adoptent vos consignes ? Oui. Au-delà des caractéristiques des rivaux, notre équipe est parvenue à rester fidèle à des principes.

Mais êtes-vous impressionné par la vitesse avec laquelle ils intègrent ces préceptes ? L’assimilation d’un style ne se traduit pas uniquement par une méthode. Il y a une influence nécessaire au niveau des dispositions de chacune des individualités. Et au-delà du contenu, l’importance se situe au niveau de la persuasion même du joueur.

Vous avez dirigé de grands clubs et même des sélections nationales. Sans parler du niveau intrinsèque, mais plutôt de la faculté d’apprentissage, comment comparez-vous ce groupe que vous avez à Leeds par rapport aux autres équipes déjà dirigées ? En toute sincérité, le professionnalisme du joueur anglais est admirable. Mais ce que je vous dis n’est pas une nouveauté pour les Anglais, non ? (Il porte son regard sur le journaliste.) Vous savez déjà que les internationaux anglais sont des personnes sérieuses et responsables. Et je vais même globaliser ma réponse : je parle de tous les joueurs britanniques.

Pendant dix années, j’ai travaillé en tant que sélectionneur d’équipe nationale. Cela oblige à trouver des mécanismes pour que le transfert des principes soit intégré d’une manière plus rapide. Tous les entraîneurs n’ont pas à faire face à une telle situation.

En cela, il est très stimulant de développer des plans de travail. Enfin, il est important de souligner que je suis arrivé dans ce club dans des conditions idéales : d’une part, notre présaison était large, et d’autre part, la Coupe du monde nous a offert une longue période entre la fin de la saison et le début de la suivante afin de prendre des décisions sans précipitation. Autre chose : le club possède quinze joueurs et un groupe de cinq ou six joueurs qui, pour les évaluer de manière très synthétique, méritent que je les conserve dans leur intégralité. Je ne voudrais changer mes joueurs pour rien au monde. Je crois que très peu d’équipes peuvent dire cela. J’ai quinze joueurs inchangeables et cinq ou six jeunes en projection. Cela indique une bonne santé sportive de l’institution. De plus, la moyenne d’âge du groupe n’est pas haute.

Généralement, les entraîneurs nécessitent des mois, voire des années pour instaurer de nouvelles idées. L’impression que vous nous donnez, c’est que tout est en train de changer très vite, que les joueurs comprennent déjà ce nouveau style…

(Durant la traduction de la question, Bielsa s’est levé de sa chaise pour la reculer et s’installer plus confortablement. Il prend ses lunettes entre les mains avant de démarrer sa réponse.)

Je possède un avantage que tous les entraîneurs ne possèdent pas. Pendant dix années, j’ai travaillé en tant que sélectionneur d’équipe nationale. Cela oblige à trouver des mécanismes pour que le transfert des principes soit intégré d’une manière plus rapide. Un match de sélection nationale se prépare en deux jours, et vous avez en moyenne un match par mois à jouer. Tous les entraîneurs n’ont pas à faire face à une telle situation. Il est donc normal qu’un entraîneur n’apprenne pas à affronter des situations qu’il n’a pas à affronter. À ce niveau-là, je pense avoir l’avantage de savoir travailler dans un temps imparti. (Il nettoie ses lunettes pendant sa réponse.) Ajouté à cela, nous avons pu avoir une préparation de sept semaines, ce qui est énorme, puis un mois complet d’analyse avant cette fameuse pré-saison. Tous ses aspects sont des avantages.

Par rapport à vos débuts, voyez-vous une amélioration majeure ou mineure du niveau global de votre équipe ? Tout cela est instable, cyclique. Les matchs contre Swansea, Milwall et Middlesbrough apportent des éléments différents de ceux contre Norwich et Preston, car les productions sont différentes. Les problèmes que nous avons rencontrés contre Milwall ou Middlesbrough étaient très délicats à résoudre. En cela, nous ne pouvons pas affirmer que notre équipe soit consolidée. Nous avons encore des choses à démontrer pour prouver notre force. C’est un long cheminement, pas un sprint.
Merci.(Sourire de Bielsa.)

Quelle importance donnez-vous aux statistiques pour élaborer votre équipe, en match comme à l’entraînement ? Ici, nous avons à notre disposition plus d’informations que ce que nous sommes en capacité d’interpréter. Et nous recevons parfois tellement de données chiffrées que certaines peuvent nous amener à des conclusions, et d’autres à des conclusions contraires à celles que nous avions actées. Dès lors, l’entraîneur doit valoriser la statistique confirmée à travers ses yeux durant un match. Je crois que c’est la bonne façon de faire : il faut faire confiance à ce que l’on voit.

Mon idée est la suivante : moins vous usez de la parole, meilleur vous êtes en tant que coach.

En cela, il est important chez un entraîneur de reconnaître ses erreurs. Le métier d’entraîneur, c’est corriger pour bien choisir. Parce qu’après avoir passé la journée à faire des erreurs, vous finissez par prendre la bonne décision.

Étant donné votre rapidité d’exécution à transmettre vos consignes, apprendre l’anglais fait partie de vos priorités ou est-ce secondaire ? (Direct.) Non, c’est vraiment une priorité. Ce que je vais vous dire ne signifie pas qu’il est essentiel de maîtriser la langue anglaise. Mais mon idée est la suivante : moins vous usez de la parole, meilleur vous êtes en tant que coach. La communication ne se fait pas à travers les mots, mais via des ateliers que vous pratiquez durant l’entraînement. Quand une équipe assimile une habitude, ce n’est pas par l’usage réitéré de la parole, mais grâce à des faits pratiques qui permettent d’incorporer l’habitude en question.

Propos retranscrits par Antoine Donnarieix

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