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Bayern-Dortmund : un Klassiker 100 dessus dessous

Par Mathieu Rollinger
Bayern-Dortmund : un Klassiker 100 dessus dessous

L’épilogue de cette Bundesliga 2018-2019 pourrait bien s'écrire ce samedi, lors d'un centième classique de l’histoire. Pourtant, les dynamiques et les discours ne collent pas avec la distribution des rôles : l’éternel outsider du Borussia est un leader qui doute de ses capacités à tenir, quand l’ogre du Bayern est persuadé d'avoir la poigne nécessaire pour récupérer son trône.

Les apparences peuvent être parfois trompeuses, mais elle peuvent aussi raconter beaucoup de choses des équilibres. Bien que moins bien classé (à deux points derrière le BvB), le Bayern pense avoir déjà pris l’ascendant psychologique sur son rival, le Borussia Dortmund, avant d’entamer le dernier virage de la saison et ce qui sera le centième Klassiker de l’histoire de la BuLi. Pour les Munichois, tout est une question de « classe » . « Le BvB fait une très belle saison,(…)mais si on joue sur notre classe, on est la meilleure équipe d’Allemagne et on sera champions, assurait Niko Kovač dans Sport Bild. Mes joueurs ont joué un grand nombre de matchs comme celui-là. Dans ces moments-là, ils sont au maximum de leur concentration. » Comme si porter le costume de champion était quelque chose de naturel pour le Rekordmeister et qui siérait donc moins aux Borussen.

Munich, too much

Un discours qui pourrait révéler un trop plein de confiance, si ce n’est une pointe de condescendance, envers un adversaire qui n’a plus gagné en championnat dans la capitale bavaroise depuis cinq ans — le dernier match en date s’était soldé par un violent 6-0. « Quand on regarde les choses calmement, ce ne serait pas un scandale si on ne remportait pas le titre, concédait le coach du Bayern, en se rappelant sûrement que ses hommes s’étaient fait retourner au match aller (3-2). Mais on est des compétiteurs : on s’est battus, on avait neuf points de retard, personne n’aurait misé un centime sur nous. Mais on est revenus. » Voilà la principale raison des Bavarois de gonfler les pectoraux : sur la phase retour, ce sont bien eux qui engrangent les points, avec dans leur viseur des Schwarzgelben pouvant moins se reposer sur l’euphorie des premières semaines de compétition et pêchant loin de leurs bases (2 victoires, 2 nuls, 1 défaite). Comme si l’avance que ces derniers ont pu compter à un moment n’était due qu’à la méforme du sextuple champion en titre au début de saison. Une période où le Bayern balbutiait, ne trouvait pas d’alternative au duo vieillissant Ribéry-Robben, et était obligé de menacer son nouveau coach Niko Kovač. Mais aujourd’hui, tout serait donc différent. Ou plutôt revenu à la normale.

Un constat que pourraient presque partager les gars de la Ruhr, restant sur leurs gardes avant de faire ce voyage à l’Allianz Arena. Michael Zorc, directeur sportif du BvB et recordman des participations au Klassiker en tant que joueur, assure dans Kicker que le Bayern « est clairement favori pour le titre » et qu’une victoire de Dortmund à Munich serait « une énorme sensation » . Et « même en cas de résultat positif, le titre ne serait pas dans la poche » . Mais cette modestie affichée pourrait aussi être un stratagème de la part des dirigeants, histoire d’évacuer un peu la pression. Car Dortmund est loin d’être au fond du trou. C’est le sentiment d’Ottmar Hitzfeld, le seul entraîneur à avoir remporté la Bundesliga et la Ligue des champions avec les deux clubs allemands, pour qui le succès obtenu samedi dernier contre Wolfsburg (2-0), dans le temps additionnel sur un doublé de Paco Alcácer, est significatif. « Ces deux buts tardifs valent plus que 1000 mots de l’entraîneur » , affirme le sage. Un avis que partage Mario Götze. « À l’extérieur, nous avons aussi des qualités et nous sommes toujours dangereux jusqu’à la 95e minute, commente l’attaquant du BvB. Le Bayern a beaucoup de qualités. Au cours des dernières années, nous n’étions pas en forme avant d’aborder ces duels et cela avait des répercussions sur les résultats. Cette fois-ci, la situation est différente. Nous avons laissé ces souvenirs derrière nous et on sait que tout est possible. Nous aborderons ce match avec un état d’esprit différent. » Fini de servir de victimes expiatoires.

Le coup de bluff de Dortmund ?

Le Borussia a une autre carte dans son jeu : il a conscience que ce Topspiel, aussi important soit-il, n’est pas non plus crucial dans la lutte pour le titre. Tout simplement, parce qu’il y a six journées à disputer derrière ça et qu’il faudra assurer contre des équipes plus modestes. « J’ai trop de respect pour les autres échéances, continue Zorc. Après tout, nous savons où nous avons laissé nos points en route jusqu’à présent : contre des adversaires qui sont plus faibles sur le papier. » Le genre de situation où le Bayern Munich n’est pas toujours impérial lui non plus. La preuve cette semaine avec le quart de final de Pokal, où les hommes de Kovač ont dû batailler pour venir à bout de Heidenheim. Réduits à dix, les Rouges ont vu les pensionnaires de 2. Bundesliga recoller à 4-4, grâce notamment au triplé de l’ancien de Munich 1860 Robert Glatzer, et ont dû s’en remettre au meilleur buteur du pays, Robert Lewandowski, pour se qualifier (5-4).

Le buteur polonais ne sait pas s’il croisera ce samedi Paco Alcácer, son dauphin au classement (19 pions contre 16), mais ce n’est pas pour autant que la défense bavaroise sera sereine. C’est en partie ce secteur qui a été pointé du doigt après l’élimination en Ligue des champions contre Liverpool. C’est aussi dans ce secteur que les recruteurs bavarois se sont particulièrement activés. Neuer et Alaba sont incertains (malgré l’optimisme du staff), ce qui fait dire à Kovač qu’ « attaquer, c’est de l’art, défendre, c’est de l’artisanat. » En face, Lucien Favre devra lui se passer d’Abdou Diallo et Hachraf Hakimi. Un plateau qui devrait forcément appeler à une orgie offensive et pourrait profiter in fine aux visiteurs. Il y a au bout du compte un premier titre national à conquérir depuis 2012. Peut-être l’année ou jamais, tant cette saison reste, malgré les déclarations, une saison de transition pour les Bavarois. Piolets et crampons sont sortis, les coéquipiers de Marco Reus ont « encore des montagnes à gravir » et c’est par la face nord qu’il faudra attaquer celle qu’ils auront devant leurs yeux.

Par Mathieu Rollinger

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