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Bahlouli, un meneur dans le désert

Par Chris Diamantaire
Bahlouli, un meneur dans le désert

Deux ans et demi après que son prophète a pris la route, le bahloulisme peine encore à conquérir le monde. Mais les plus fervents de ses croyants font toujours vivre la flamme.

Tous les philosophes de comptoir vous le diront : une religion est une secte qui a réussi. Le bahloulisme n’en est pas encore arrivé à ce stade, loin de là. À vrai dire, le stade du professionnalisme a été à peine franchi. Depuis son départ de l’Olympique lyonnais à l’été 2015, l’élégant meneur de jeu a disputé seulement vingt-quatre matchs toutes compétions confondues. Pire, il n’en a démarré que huit, la plupart en coupes. Pourtant, comme tout prophète, il a visité du pays, jouant sous les ordres de Leonardo Jardim à Monaco et ceux de Franck Passi et Marcelo Bielsa à Lille. À Liège, lors du second semestre 2016 ? Définitivement libre, il n’a joué sous les ordres de personne. Partout, il a laissé cette même trace : celle d’un beau joueur amateur. Son principal fait d’armes à l’ASM ? Un but incroyable depuis le rond central, à la lyonnaise, contre… Mont-de-Marsan, avec la réserve. Mais aussi des blessures, beaucoup de blessures et une feuille de stats A4 où il surpassait de loin ses collègues au pourcentage de masse graisseuse. Ceci est son corps, livré pour vous. Une vidéo qui fait le tour du monde, une photo qui fait le tour de l’Hexagone, une chose est sûre : Bahlouli sait faire parler de lui, comme tout bon prophète.

Le feu de Campos

« Je suis pas un bon comptable, mais je vaux des millions et c’est déjà un bon début » , pouffait le plus brillant des rappeurs français quand Farès n’était encore qu’un enfant. Des millions, Monaco en a investi quatre sur lui, Lille aussi. Derrière cette cote intacte, un homme, dont on a du mal à évaluer la balance entre la part de cynisme et celle de romantisme qui le constituent : Luis Campos. Le chef de file des scouts portugais, en première ligne du chaos actuel qui règne chez les Dogues, n’a jamais cessé de croire en Farès Bahlouli. De tous les milieux offensifs qu’il avait ramenés au club de la Principauté lors du rocambolesque mercato estival 2015, il n’en a rapatrié qu’un à Lille.

Chaque fois qu’on l’interroge à son sujet, il a les yeux qui brillent, comme s’il avait vu le messie : « C’est un talent pur, un numéro 10 à l’ancienne. Tous ceux qui aiment le football spectaculaire l’aimeront. Après, il faut qu’il devienne un joueur un peu plus moderne. » Charmé par les prestations de Bahlouli au Tournoi de Toulon 2015, il n’a cessé depuis de le couver, alors qu’il traîne une réputation d’intransigeance, comme il le confiait à France Football en 2016 : « Dans le travail, mon niveau d’exigence est tel qu’il ne permet pas de zone de confort. Quotidiennement, j’ai imposé une mentalité de gagnant dans le vestiaire de Monaco. J’ai même parfois été très dur avec certains joueurs. » Pourtant, il s’est attaché à Farès comme à un rêve d’enfant. Loin des chiffres froids, des mouvements d’effectifs incessants et des guerres de pouvoir qui animent son quotidien, il s’est offert une fenêtre de liberté, d’amour pur et désintéressé : croire au bahloulisme.

La foi, patrie des douleurs

Il est vrai que les signes divins persistent. Si le milieu offensif n’a pas fait de miracle depuis le début de la saison, les chiffres chauds parlent pour lui : il n’était sur le terrain au coup d’envoi d’aucune des huit défaites du LOSC, mais il était bien titulaire lors des victoires face à Metz, Saint-Étienne et lors de la qualification contre Valenciennes en Coupe de la Ligue. Et Lille menait bien 1-0 à Amiens avec Bahlouli dans ses rangs, avant de rejouer sans lui et de perdre 3-0 et Bielsa. Ni un hasard ni une réalité scientifique, juste la preuve de son existence. Ce mercredi soir, il foulera l’herbe lyonnaise, où tout a commencé, sentira la terre comme Russell Crowe avant une grande bataille. Dans les travées de l’arène seront acculés les plus nobles des croyants, prêts à subir les moqueries et quolibets, à devenir des martyrs du bahloulisme. Dans dix ans, le 10 de leur cœur traînera peut-être son ossature lourde à Niort ou Créteil, une bête étrange aura rayé son auréole et tout sera devenu trop réel. Et alors ?

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