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Ander Herrera, le délaissé

Par Paul Piquard
Ander Herrera, le délaissé

Débarqué à Manchester United l'été dernier pour 36 millions d'euros, Ander Herrera doit pour l'instant prendre son mal en patience. Pourtant, le Basque a toutes les qualités pour s'intégrer au projet de Louis van Gaal. Analyse d'une énigme.

Le 27 juin 2014, alors que la Coupe du monde bat son plein au Brésil, Manchester United confirme son premier transfert du mercato avec l’officialisation de la venue d’Ander Herrera, qui, non sélectionné par Vicente del Bosque, a eu la chance d’échapper au naufrage espagnol. Mais voilà, de nature si discrète, le natif de Bilbao voit soudainement sa tête s’afficher en Une de toutes les pages sport britanniques. Tête de proue du mercato mancunien à une époque où personne n’imagine voir débarquer Di María et Falcao dans un club non qualifié pour la Ligue des champions, Herrera débarque à Carrington avec une étiquette de 36 millions d’euros, somme déboursée par les Red Devils pour payer le montant de sa clause libératoire à Bilbao, réputé difficile en affaires. Révélé à la face de l’Angleterre lors de la double confrontation face aux Mancuniens en huitièmes de finale de la Ligue Europa en mars 2012, le milieu formé à Saragosse et façonné par Bielsa au Pays basque devait apporter une touche technique manquant cruellement au milieu des Red Devils la saison passée. Polyvalent, Herrera le discret se décrit dans une interview donnée au Guardian comme « un travailleur. J’aime avoir le ballon, être disponible. J’essaie de jouer et de défendre. Je suis agressif. Si le manager me veut devant la défense, pas de problème. S’il me veut en numéro 10, cela me va aussi. En latéral droit, pas de problème non plus, même si mes qualités sont : être disponible, distribuer, construire » .

Un mariage idéal, et des questions

Des qualités techniques et une polyvalence doublée d’une intelligence tactique rare, pour celui qui fait partie de ces joueurs dont le football est la passion première, avant d’être un gagne-pain : « J’ai regardé beaucoup de football. Vraiment beaucoup. La saison dernière, j’ai vu des matchs vraiment spéciaux. De la deuxième division, la Copa Libertadores, le championnat brésilien, le championnat argentin. J’adore. (…) Je ne sais pas si ma perspective est différente parce que mon père jouait, mais j’ai toujours admiré les footballeurs : des joueurs de deuxième division, et même de Segunda B. » En effet, très jeune, le petit Ander est déjà confronté à l’analyse tactique par son père, Pedro Maria, alors directeur général du Real Zaragoza : « Il allait aux matchs et me téléphonait pour me dire : « Regarde lui, lui et lui. » J’avais 12 ou 13 ans et je prenais des notes. Et je lui faisais mon rapport :« J’ai aimé le numéro 7, je n’ai pas trop aimé lui, ni lui… » »

Bref, entre Herrera et Van Gaal, tout semblait être réuni pour célébrer une union naturelle, et surtout sans accrocs. Pourtant, depuis le début de saison, le Basque ne joue pas, ou très peu. 14 apparitions en Premier League au total, dont 8 petites titularisations, pour un total de 798 minutes jouées en championnat. Presque deux fois moins que Juan Mata, qui a, lui, passé 1480 minutes sur le rectangle vert. Dur, pour un type qui s’est privé de Ligue des champions pour rejoindre Manchester. C’est là où les choix de Van Gaal interrogent. Le Batave, intransigeant, qui déclarait en début de mois qu’ « il devait comparer Herrera avec des joueurs comme Rooney ou Mata, par exemple, donc c’est difficile. Il doit s’améliorer » . Or, Mata depuis son arrivée il y a un an n’est plus que l’ombre de lui-même. A contrario, Herrera est pratiquement toujours décisif lorsqu’il est aligné d’entrée, comme en témoignent ses 3 buts et 3 passes décisives en huit titularisations en championnat.

La solution évidente ?

Surtout, dans le système de Van Gaal, Di María ou Mata, lorsqu’ils sont alignés, ne présentent absolument aucune garantie dans le repli défensif, trop souvent laissé au seul Blind, obligé de fournir un travail monstrueux à la récupération. Or, Herrera permettrait à la fois de stabiliser le milieu en phase défensive, et de conserver le ballon, un art où il excelle par exemple bien plus que Fellaini. Bref, le Basque est le joueur idéal pour assurer le fameux liant entre la défense et l’attaque. Un rôle qui, depuis le début d’année, est confié à Wayne Rooney, mal à l’aise dans cet exercice et qui a mis 560 minutes avant de cadrer son premier tir en 2015, soit plus de six matchs. Avec la confirmation de l’absence de Van Persie pour un mois, Rooney est en balance avec Falcao pour occuper une place sur le front de l’attaque. Avant le match de Cup face à Preston, Van Gaal déclarait : « Je suis d’accord pour dire que Rooney est meilleur en attaque, mais si je le mets là-haut, j’ai un problème au milieu. » Depuis, le petit milieu basque a été aligné deux fois, et a marqué à chaque fois. Et si, pour Manchester United, la réponse se nommait simplement Herrera ?

Par Paul Piquard

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