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Amauri, la renaissance

Par Eric Maggiori
Amauri, la renaissance

Critiqué, oublié, dégradé… Amauri aurait pu sombrer et s'exiler au Brésil, ou dans un club de Serie B. Mais l'ancien attaquant de la Juve a su rebondir à Parme, où il retrouve son meilleur niveau dans un collectif qui joue pour lui. Décryptage.

Une carrière ne tient parfois pas à grand-chose. Amauri Carvalho de Oliveira est peut-être le mieux placé pour en parler. Nous sommes le 21 mai 2008. La Juventus officialise l’arrivée de l’attaquant pour la somme astronomique de 22,8 millions d’euros. Trop ? Non. Car à l’époque, Amauri est en feu. Le joueur vient de réaliser une saison énorme à Palerme, avec 15 buts inscrits en championnat. Il a alors 28 ans, semble au sommet de sa forme, et est promis à un avenir radieux dans le club turinois. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Après avoir connu des hauts et des bas à Turin, avec en point d’orgue une convocation en équipe nationale d’Italie le 10 août 2010, Amauri est poussé vers la sortie. Il est d’abord prêté à Parme, où il réalise de belles choses. Six mois où il se remet en confiance, avec toujours comme objectif de s’imposer à Turin. Malheureusement, lorsqu’il revient, la Juve a changé de coach. Antonio Conte est arrivé et, autant le dire, il ne mise absolument pas sur l’attaquant. Des mois de galère commencent. Une saison blanche, quasiment, et puis un nouveau départ à Parme. Alors qu’il aurait pu ne jamais se relever, Amauri est en train de redevenir celui que l’on a connu à Palerme. À bientôt 34 ans, l’homme aux cheveux frisés n’a pas dit son dernier mot.

Bête noire du Milan AC

Ce week-end, Amauri aurait encore pu être l’homme providentiel de Parme. Mais ce coup-ci, l’attaquant a buté sur un gardien bien décidé à ne pas flancher. Mattia Perin a en effet réalisé deux parades de très grande classe face à l’attaquant, le privant de son 7e but cette saison en Serie A. Pas de quoi entraver sa confiance. Amauri évolue actuellement dans une équipe en pleine bourre. Parme n’a plus perdu en championnat depuis début novembre, et vient d’aligner 17 matchs sans la moindre défaite. 17 matchs au cours desquels Amauri s’est régalé. Dernier exemple en date il y a huit jours. Sur la pelouse du Milan AC, il inscrit un but splendide, une Madjer délicieuse sur un centre de Schelotto, et participe ainsi à la victoire 4-2 des Parmesans.

D’ailleurs, les supporters du Milan AC vont finir par vraiment le détester. Car il n’en est pas à son premier coup d’essai face aux Rossoneri. Le 7 avril 2012, à la 89e minute d’un choc entre le Milan AC et la Fiorentina, il inscrit le but de la victoire pour la formation viola (1-2). Un but capital, puisqu’il permet à la Juventus de prendre, seule, la tête de la Serie A, et de filer vers son premier Scudetto post-Calciopoli. En 2008, c’est déjà face au Milan qu’il réalise son meilleur match sous le maillot de la Juve, en claquant un doublé lors d’une victoire 4-2 des Bianconeri. Et en 2006, il marque son premier but à San Siro, pour un succès 2-0 de Palerme face au Milan AC d’Ancelotti. Fin de la parenthèse.

Amauri a aujourd’hui retrouvé la confiance à Parme, grâce notamment à un système tactique mis en place par Donadoni qui valorise ses capacités. Il est régulièrement aligné au centre d’un trio offensif composé de Cassano et Schelotto (ou Biabiany), deux joueurs ayant pour vocation d’évoluer sur les côtés, et d’offrir caviar sur caviar à celui qui occupe la position de pilier de l’attaque. Et forcément, cela fonctionne. Talonnades, têtes, reprises acrobatiques : Amauri tente beaucoup, car il sait que le collectif est derrière lui. À l’inverse de sa période turinoise, où chaque occasion ratée lui était reprochée, jusqu’à lui faire perdre toute confiance.

Une pensée pour l’Europe, et pour le Brésil

Turin. La Juve. Le passé douloureux toquera à la porte dans quelques heures. À 20h45, Parme est attendu sur la pelouse du Juventus Stadium. Une pelouse qu’Amauri n’a jamais eu la chance de fouler pour un match officiel. La Juve a inauguré ce stade en août 2011. Or, d’août 2011 à janvier 2012, Amauri est mis hors du groupe par Antonio Conte. Pas la moindre minute disputée, rien. Le joueur n’a jamais vraiment compris. Il a simplement compris qu’il devait partir. Deux ans plus tard, c’est avec une équipe qui peut nourrir de belles ambitions qu’il revient dans le Piémont. Parme n’a plus perdu depuis le 2 novembre 2011. C’était à domicile, contre… la Juve. Une défaite 1-0 sur un but de Paul Pogba. De ce match, Amauri garde un goût amer. En début de seconde période, alors que le score est de 0-0, il se crée la plus grosse occasion du match. Biabiany déboule sur le côté droit et centre fort devant le but. Amauri se jette au premier poteau et tente sa spéciale : la Madjer. Le geste est loupé et l’attaquant ne trouve pas le cadre. Derrière, Pogba marque et la Juve s’impose.

À ce moment-là de la saison, Amauri n’avait pas encore marqué le moindre but et manquait de confiance. Mais il a persévéré. Il a bossé. Et, à partir du mois de janvier, il a commencé à planter des pions avec régularité. Six, en tout, en onze matchs, le plus décisif face à l’Udinese pour un succès 1-0. Le buteur a désormais des objectifs clairs dans son viseur. Car les quatre prochaines rencontres ont de quoi donner des sueurs froides aux supporters parmesans. Ce soir, la Juve. Dimanche, la Lazio. Mercredi prochain, la Roma. Lundi suivant, le Napoli. Un cycle de la mort, où il va falloir compter sur le meilleur Amauri pour espérer faire des gros coups et continuer de rêver d’Europe. L’Italo-Brésilien ne s’est fixé aucune limite. « Je n’ai plus joué la Coupe d’Europe depuis près de quatre ans. Je veux la disputer avec Parme, une équipe où je sens que tout est possible » a-t-il affirmé au terme de la victoire à San Siro la semaine dernière. L’Europe, et, forcément, une petite pensée pour le Mondial. Lui, le Brésilien naturalisé italien, n’aurait pas plus grand rêve que d’aller disputer la Coupe du monde avec la Nazionale au Brésil. Il est loin de faire partie de la liste de Prandelli, mais qui sait… Fabio Borini s’est bien retrouvé à l’Euro 2012, hein…

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