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Alphonso Davies, un Canuck au Bayern

Par Adrien Candau
Alphonso Davies, un Canuck au Bayern

Transfert le plus cher de l'histoire de la MLS, le Canadien Alphonso Davies a coûté 22 millions de dollars au Bayern et posera ses valises du côté de Munich en janvier prochain. Il y a 17 ans, il voyait pourtant le jour à Buduburam, un camp de réfugiés au Ghana, où ses parents avaient émigré pour fuir les violences de la guerre civile libérienne.

Il aura fallu un concours assez improbable de circonstances pour le voir en arriver là. À même pas 18 piges, Alphonso Davies a déjà pas mal bourlingué. Le Ghana, le Canada et bientôt l’Allemagne, alors qu’il a officialisé il y a quelques jours sa signature au Bayern Munich. Une histoire de voyages, d’immigration et d’intégration, qui prend source à la fin des années 90, au Liberia.

« La seule manière de survivre, c’était d’avoir des armes à feu »

En 1999, une seconde guerre civile éclate au pays de George Weah, après celle qui avait secoué le Liberia au début de la décennie. Un groupe rebelle – les Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) – prolifère à la frontière guinéenne et engage des combats contre le pouvoir. Une deuxième faction rebelle – Le Mouvement pour la démocratie au Liberia (Model) – prend elle aussi forme dans le sud. L’étau se referme alors progressivement sur le président Charles Taylor, qui perd peu à peu le contrôle de nombreux territoires. Monrovia, la capitale, où résident les parents de Davies, s’embrase. « La seule manière de survivre, c’était d’avoir des armes à feu » , relate Debeah, le père d’Alphonso. « Quand vous alliez quelque part, il fallait passer au dessus des cadavres pour trouver de la nourriture. C’était très, très dur, confirme Victoria, la mère. La seule façon de s’en sortir, c’était de partir. » Partir comme ces centaines de milliers de réfugiés libériens qui décident de s’exiler pour fuir les violences intérieures. Les parents d’Alphonso quittent alors le Liberia pour le Ghana, et se retrouvent à Buduburam, un camp de réfugiés situé à une quarantaine de kilomètres de la capitale, Accra. C’est là que naît Alphonso. «  On était en sécurité là-bas mais c’était dur d’y vivre, il fallait payer pour tout : nourriture, eau… » , relate papa Davies. Le jeune Alphonso passera les cinq premières années de sa vie dans ce camp. Avant d’émigrer avec sa famille direction le Canada, pour tenter de repartir sur de nouvelles bases.

The immigrant

La suite est une histoire de talent précoce et de rencontres fortuites. Terre traditionnelle d’immigration, avec un cinquième de sa population née à l’étranger, le Canada n’est pas du genre à laisser à poil ses expatriés. Notamment dans le domaine du sport. À cinq piges, Davies, dont la famille s’est installée à Edmonton, au sud-ouest du pays, intègre Free Footie, un programme d’aide destiné aux enfants défavorisés qui n’ont pas les moyens de se payer une licence ou des équipements sportifs. Il intègre alors le club local des Edmonton Strikers. C’est là qu’il fait la rencontre de son mentor et futur agent, Nick Huoseh. Ce formateur le conduit aux entraînements et lui sert de père de substitution en l’accueillant volontiers chez lui, alors que les parents, contraints d’enchaîner les boulots précaires à des heures parfois tardives, doivent souvent s’absenter du domicile familial. « Il m’a élevé comme si j’étais de son sang, explique aujourd’hui Alphonso. Il m’a aidé par rapport à tout ce dont nous avions besoin, c’était un excellent mentor. Je pense que nous avons tous les deux parcouru un long chemin. »

Das Wunderkind

Pour le reste, le môme n’a pas besoin d’aide dès qu’il touche un ballon. Quel qu’il soit. «  C’est le genre de gamin avec un talent purement inné, explique Melissa Guzzo, une ancienne professeur de sport de Davies au Canada. Dès qu’il s’essayait à un sport, n’importe quelle discipline, il était au dessus. » Gaucher, très rapide, doté d’une excellente frappe de balle, le milieu offensif sourit beaucoup, parle peu et bien et ne râle presque jamais. À 14 ans, il grille toutes les étapes et signe déjà à Vancouver, aux Whitecaps, un club de MLS. Il évolue quelques mois avec la réserve avant d’entrer en 2016 dans la cour des grands, en Major League Soccer, devenant le premier joueur né dans les années 2000 à débuter dans le championnat professionnel américain. La suite coule de source. Davies obtient la nationalité canadienne, effectue des débuts tonitruants en sélection, avec qui il finit meilleur buteur de la Gold Cup en 2017 et attire les convoitises d’une tripotée de gros clubs européens.

Manchester United et Liverpool sont sur le coup, mais c’est finalement le Bayern qui convainc le Canuck de quitter l’Amérique pour l’Allemagne. «  L’allemand ? Pour l’instant, je n’en parle pas un mot » , se marre le teenager. Bonne nouvelle pour le futur Wunderkind du Bayern : il disposera encore de quelques mois pour s’initier à la langue de Goethe, puisqu’il devra d’abord aller avec son club au bout de l’actuelle saison de MLS, qui prend fin le 28 octobre, avant d’être transféré le 1er janvier prochain au Bayern. Alphonso Davies a connu des déménagements moins joyeux.

Par Adrien Candau

Tous propos issus de ESPN.com et du Guardian

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