Mais c'est aussi un footballeur professionnel, puisqu'il vient de signer un contrat de deux ans avec Montpellier. Surtout, l'ancien numéro 5 du PSG quitte le club de la capitale avec un titre de champion, mais aussi une certaine amertume en bouche. Il ne s'en cache pas. « Je quitte le Paris Saint-Germain parce qu'il ne veut pas de moi, avait-il confié sur Sky Sports. Ce fut une bonne expérience pour moi d'être dans cette équipe qui a remporté le championnat. Montpellier sera fantastique pour moi. J'aurai plus de possibilités de jouer là-bas. » Il faut dire que son passage dans la capitale n'aura pas résisté à la venue de QSI. Recruté par Antoine Kombouaré - qui l'avait déjà eu sous ses ordres à Valenciennes - dans les dernières heures du mercato d'été de 2010, le gaucher aura tenu la distance une saison et demie. En janvier 2011, l'arrivée de Maxwell va le contraindre à l'exil. Sur le banc dans un premier temps. En tribunes par la suite. L'an passé, il ne jouera que deux matchs de Ligue 1 : Brest et Lorient. Des matchs en mousse, puisque le PSG était déjà sacré. Mais le geste de Carlo Ancelotti de faire jouer l'ensemble de ses troupes était avant tout motivé par une certaine idée de la méritocratie plus que par le talent. Tiéné n'a jamais existé sportivement dans l'esprit de l'Italien. Clair, net et précis.
L'un des derniers rescapés
Mine de rien, en dépit d'un poste de cadre au sein de la sélection ivoirienne, Tiéné n'aura jamais été un titulaire indiscutable dans la capitale. Son apport se faisait plus ressentir en dehors du pré où, comme Nicolas Douchez, il apportait une certaine bonne humeur au sein du vestiaire, que sur le terrain. C'est bien simple, sportivement, l'aventure parisienne de l'Ivoirien se résume à deux matchs. Son seul et unique but d'abord, à Dijon en mars 2012 (victoire 1-2) et, surtout, son café crème pour Javier Pastore un soir de septembre 2012 sur la pelouse de la Mosson (tiens, tiens). Ce soir-là, l'Argentin balance une reprise de volée toute sucrée dans les filets de Jourdren suite à un centre du numéro 5 parisien. Le reste est plus anecdotique. Tiéné, c'est un défenseur humain. Le mec au marquage aléatoire et aux performances souvent sans relief. À la fin, l'homme était devenu une sorte de mascotte. Pas une semaine ne passait sans une petite blague sur le sort du joueur. C'était presque touchant.
Au final, le départ de Tiéné du PSG est tout sauf une surprise. Au cœur de l'hiver, déjà, le joueur se confiait dans les colonnes du Parisien sur sa situation de troisième latéral gauche du club (derrière Maxwell et Armand) : « Je le vis mal, très mal. Il n'y a pas vraiment de concurrence. Au début, j'étais confiant. J'étais certain qu'on me donnerait ma chance. C'est pour ça que je suis resté. Je ne comprends pas pourquoi je ne joue pas. J'y croyais... J'ai refusé des offres de Turquie et une de West Bromwich Albion. J'étais tellement persuadé que ça tournerait. J'aurais gagné plus d'argent en Angleterre. » En dépit d'une certaine déception, l'homme ne va jamais pourrir le vestiaire ni reparler dans la presse. Il encaisse, s'entraîne avec tout le monde, puis rentre chez lui le week-end regarder les copains à la télévision ou en tribunes. Cette aventure sportive n'est pas la sienne. Pas grave, il prend ce qu'il peut. Comme à Lyon où, le PSG sacré, il est l'un des premiers à faire la fête jusqu'au petit matin. Avec ce départ conjugué à celui de Sylvain Armand, le club de la capitale vient de perdre deux joueurs d'un autre temps. Ce temps où le PSG se félicitait d'une saison avec une victoire en Coupe de France et une huitième place en championnat. Ce temps où le club de la capitale se battait jusqu'aux dernières heures du mercato pour arracher le latéral gauche de Valenciennes. Aujourd'hui, Siaka Tiéné a décidé d'emmener sa garde-robe dans le Sud. Pas certain qu'il ait laissé des souvenirs impérissables dans la capitale, mais les puristes se souviendront de lui. Forcément. On n'oublie pas un sourire. Jamais.
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Par Mathieu Faure
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