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Pochettino, l’appel du large

Par Mathieu Faure
Pochettino, l’appel du large

Même si les résultats comptables sont brillants avant d’aller défier Manchester City, le PSG de Mauricio Pochettino ne fait pas rêver. Pis, il agace. Et l'avenir du coach argentin, arrivé en janvier dernier, pourrait vite s’écrire loin du Parc des Princes tant les rumeurs d'un départ vers Manchester United se font insistantes après celles de l’été dernier le renvoyant à Tottenham. D’autant que dans le même temps, le nom de Zinédine Zidane rôde dans les couloirs de Doha et que l’Argentin, en deux récentes interviews, a salement amoché son club. Paris, ton univers impitoyable.

Tout devrait aller bien dans le meilleur des mondes du PSG : Lionel Messi joue avec Neymar et Kylian Mbappé sur le front de l’attaque, le club est largement leader de Ligue 1 et toujours invaincu en Ligue des champions, il possède des latéraux jeunes et modernes, Marco Verratti est marié, Mauro Icardi est abonné au compte de sa femme, Wanda, sur Instagram, et la guerre des goals n’a jamais éclaté. Et puis finalement, comme le PSG reste le PSG, pendant que Thomas Tuchel marche sur la Premier League avec un Thiago Silva étincelant, Mauricio Pochettino, sous contrat jusqu’en 2023, n’est plus aussi certain de passer Noël dans la capitale. La raison ? Les bruits qui courent. Partout. Toujours. Tout le temps. C’est simple, depuis le limogeage d’Ole-Gunnar Solskjær de Manchester United, tous les journaux britanniques sans exception ont fait part d’un fort intérêt réciproque entre Mauricio Pochettino et MU. Et comme à son habitude, le coach argentin laisse dire, laisse faire, laisse parler, laisse pisser. C’était déjà le cas cet été quand, alors qu’il s’était subitement mis en mode avion, de nombreux bruits de couloir, relayés dans la presse par des canaux assez proches du coach, faisaient état d’un remariage entre Tottenham et l’Argentin.

Les coachs changent, les problèmes restent

C’est donc la deuxième fois qu’une vague de rumeurs envoie l’Argentin en Premier League en moins de six mois. Une fois, on peut parler de hasard. D’anecdote. De rumeur. Deux fois, ça commence à tiquer. Surtout quand cette deuxième vague – c’est la mode en ce moment, les vagues – s’accompagne de deux éléments nouveaux. Le premier, c’est le nom de Zinédine Zidane. L’ancien coach du Real Madrid, avec lequel il a réalisé le three-peat en C1 entre 2016 et 2018, est toujours sans banc de touche, et son nom plaît énormément à Doha, et depuis longtemps. Le second élément nouveau du dossier concerne la communication de Pochettino. Jusqu’ici, l’ancien capitaine du PSG se contentait d’enfoncer des portes ouvertes quand un micro se présentait face à lui. Mais depuis quelques semaines, l’homme a changé de braquet. Sans doute que le bordel permanent au club – souvent pointé du doigt par ses prédécesseurs – commence à lui faire vriller le cerveau. L’homme, qui vit toujours à l’hôtel depuis janvier alors que sa famille est restée à Londres, donne l’impression d’en avoir déjà ras la casquette de l’organisation parisienne (autrement dit, de la gestion sportive, politique et médiatique du duo Leonardo-Nasser al-Khelaïfi). Au PSG, les coachs changent, les soucis systémiques restent. À croire que le club est incapable de laisser un entraîneur, de renom ou pas, travailler dans une forme de sérénité.

Leonardo pointé du doigt

Peu avant la dernière trêve internationale, Pochettino avait pour la première fois balancé une pierre dans le jardin de Leonardo quand on l’avait interrogé sur le peu de temps de jeu donné aux jeunes du cru – Simons, Michut – alors qu’un prochain exode se profile à l’horizon, notamment sur la génération 2004. « On a une explication, il y a 33 joueurs dans l’équipe. Ce n’est pas l’idéal pour un jeune joueur de s’entraîner avec le groupe pro après les matchs des U19. Cette possibilité n’existe pas pour le moment. » Autrement dit : mon directeur sportif n’a pas été capable de se séparer d’éléments mis au placard (Kurzawa, Rico, Rafinha, Draxler, Danilo) et je n’ai pas de place pour les jeunes. C’est la première fois que l’Argentin pointe publiquement du doigt la politique sportive de son club. Le mercato, voilà un sujet qui avait déjà crispé, publiquement, Thomas Tuchel vis-à-vis de Leonardo avec la fin que l’on connaît…

La remarque de Pochettino aurait pu passer inaperçue si, par la suite, le coach n’avait pas remis une pièce dans la machine à travers deux entretiens accordés à L’Équipe puis au Guardian. À chaque fois, l’Argentin a fait passer l’idée que le banc du Paris-SG était un endroit, si ce n’est toxique, du moins où il était difficile de s’épanouir avec ses propres idées. « On n’est pas venus nous chercher pour bâtir un projet, en nous demandant de quoi on avait besoin pour développer nos idées. On est arrivés pour nous adapter et pour gagner, avec la structure et les caractéristiques des joueurs », lance-t-il dans L’Équipe. Ou comment se renier en une phrase et donner la sensation que son travail se résume à du team building. Au PSG, on ne peut pas mettre en place ses idées, on n’a pas le temps ni les conditions pour le faire. Dans le Guardian, le coach en a rajouté une couche sur le projet parisien : « Le plus simple pour nous aurait été d’attendre un autre projet, un projet normal, sans pression et de construire quelque chose à long terme. Mais nous sommes courageux et nous aimons les défis. Cela nous fait grandir. » Tout en précisant la nature du projet parisien sous QSI : « Il s’agit de gagner. C’est complètement différent d’un autre projet. Quand j’ai accepté le poste, je savais que si vous jouez bien et que vous ne gagnez pas, il n’y a rien à faire. » Alors que le bilan comptable est réussi, Pochettino sait qu’il marche sur un fil : « Nous apprécions cette période, mais nous savons que la ligne est très mince. Vous pouvez être aux anges un jour et, le lendemain, vous pouvez être au plus bas. C’est ainsi que vit ce type de clubs. » Et concernant les rumeurs qui l’envoyaient à Tottenham cet été ? Il a une explication à son silence : « Mais quand on ne crée pas les choses, pourquoi dirais-je quelque chose ? Je n’ai pas besoin de clarifier les choses. Bien sûr, j’ai tout écouté. Mais, oui… ça n’est jamais arrivé. »

L’ennui permanent

En quelques semaines, l’homme s’est protégé. Si l’on s’ennuie au stade, c’est parce que le projet parisien est trop complexe. Il faut gagner. Tout le temps. Tout de suite. En ajoutant des stars à des stars tout en ayant l’obligation de faire jouer tous les joyaux de la couronne, car, dans le même temps, il faut que ça brille. Et puis il faut composer avec Leonardo, avec Nasser, avec l’adjoint de Leonardo, avec les sélections nationales, avec la vie sentimentale de Mauro Icardi, avec les rumeurs, avec la Ligue 1, avec la presse, avec les réseaux sociaux. Bref, Maurice a déjà ses excuses s’il venait à quitter le navire. En étant tout à fait honnête, il est clair que le PSG représente un banc à la fois extrêmement enviable, mais tout aussi toxique quand on est entraîneur de football. C’est un bordel permanent qui ne donne pas l’impression d’apprendre de ses erreurs. Mais il semble évident, aussi, que ce mariage qui avait tout pour matcher sur le papier entre Mauricio Pochettino et le PSG semble voué à l’échec. Pour le moment, entre l’Argentin et bon nombre de suiveurs du PSG, il n’y a pas d’amour. Pas de liens. Pas de sentiments. Oui Maurice, on est entre nous, alors on peut se dire les choses : on se fait chier. Ce n’est pas entièrement de ta faute. Mais un peu quand même.

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Par Mathieu Faure

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