- Ligue 1
- J37
- Montpellier/Lille (1-0)
Montpellier au bout de la nuit…
Dans un match crispé par l’enjeu, Montpellier a privé Lille de son titre (1-0) grâce à un but dans l’extra-time de Aït-Fana. Il lui suffira d’un nul à Auxerre, la semaine prochaine, pour gagner son premier titre de champion…
Montpellier – Lille : 1-0 But: Aït-Fana (90+4e) pour le MHSC.
Neuf mois à un jour près. La durée d’une gestation. Le temps de la digestion pour comprendre que Montpellier jouerait le titre cette saison. A Villeneuve d’Ascq, en cette mi-août, on croyait à un accident de parcours du champion de France encore en rodage, à une conjonction des astres bien agencée pour les Héraultais. Et puis chemin faisant, Montpellier s’est découvert, s’est construit une équipe. Même la défaite à domicile contre Paris (0-3) au tout début de l’automne n’a pas eu les effets dévastateurs redoutés. On pensait que la formation de René Girard allait bien finir par interrompre sa marche en avant. Le match au Parc contre le PSG (2-2), qu’elle aurait dû gagner, allait prouver que non. Depuis, le onze pailladin joue comme un champion en puissance.
Les deux équipes paraissent tendues par l’enjeu en cette première mi-temps. Les homeboys de Loulou semblent laisser le ballon aux Nordistes. Peu d’occasions, si ce n’est un contre initié par Stambouli, qui lance dans l’espace Souleymane Camara. L’avant effectue un centre en retrait pour Cabella. Presque parfait, puisque Debuchy est sur la trajectoire et repousse le danger (16e). Autre moment fort : sur un excellent travail côté gauche de John Utaka, Giroud se débat à l’aile et offre un caviar à Saihi, but grand ouvert, qui ouvre trop son pied. Au-dessus (23e). Au fil du temps, les deux formations, qui jouent encore le titre, se dérident quelque peu. Basa est impérial, il fait regretter les nombreux mois où il a été absent sur blessure. Le jeu lillois est quelque peu stérile. Seul Pedretti se crée une occasion mais il bute sur Jourdren (31e). Le match s’excite. Stambouli envoie une mine au-dessus mais rien n’est marqué avant la pause.
Le coup de la panne
Avant même que la seconde période ne reprenne, problème électrique, le PSG a déjà ouvert le score. Le LOSC appuie ; coup-franc de Payet, à côté (49e). En guise de réponse, un centre au cordeau de Bocaly trouve Giroud –timing parfait, détente idoine- coup de chaudron somptueux sous la transversale- et Landreau qui s’envole et dévie en corner. Majestueux mais toujours pas de but (54e). Les Héraultais sont plus agressifs, avec l’évolution du score au Parc (3-0), ils n’ont plus l’avantage du goal-average. Cabella arme aux abords de la surface et Landreau veille (61e) ; Yanga-Mbiwa envoie au-dessus à la suite d’un corner (63e). Le score du Parc semble transcender les belligérants à la Mosson. Hazard, qui veut laisser le maximum de traces à la postérité de la Ligue 1, s’embrase, se débarrasse de Stambouli et de Yanga-Mbiwa qui le déséquilibrent à vingt mètres du but. L’international belge frappe le coup-franc mais Jourdren se détend, magnifique (68e).
Montpellier ne doit surtout pas perdre, sans quoi il n’aurait plus son destin entre ses pieds. Les mecs de Girard semblent hésiter entre forcer la décision et attendre pour voir, pour mieux contrer. Roux et Cole sont entrés, eux. Rudi Garcia veut forcer le destin. Utaka envoie une frappe au-dessus (75e). Les supporters montpelliérains, crispés à l’extrême, sifflent lors d’une longue séquence un peu spatiale où les Lillois se passent la balle au milieu de terrain, comme s’ils voulaient tenir le résultat. Les locaux semblent avoir résolu leur dilemme, ils attendent les champions de France en quadrillant leur demi-terrain, prompts ensuite à jouer les contres le cas échéant. Un coup-franc des locaux atterrit sur l’épaule d’Hilton mais Mickael Landreau se déploie de nouveau (82e). On s’achemine lentement vers un nul qui oblige les Montpelliérains à gagner dimanche en huit à Auxerre, quand Giroud déboule sur le côté gauche. Il est rattrapé malgré tout par Chedjou qu’il efface, on s’attend à ce qu’il frappe mais il redresse pour Aït-Fana qui envoie le ballon dans le but vide (90e +4). Toute la Mosson, tout Montpellier, tout l’Hérault, tout le Languedoc-Roussillon est en flamme. Depuis neuf mois, c’est maintenant ou jamais…
Par Rico Rizzitelli