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L’autre crise grecque
En marge de la crise économique qui ébranle le pays, le football grec s'est embourbé dans une sale histoire de paris illégaux...
Panique sur la Grèce. Depuis plusieurs mois, le pays est frappé par une grave crise budgétaire, qui semble l’entraîner inexorablement vers la faillite et fait vaciller l’ensemble du système monétaire européen. La Grèce en galère, on l’a bien compris, tant sa situation économique fait quasi quotidiennement la une de l’actualité depuis maintenant plusieurs mois. En marge de cet inquiétant marasme, le football n’échappe pas à la dépression. Face au devenir économique et financier d’un pays et de ses habitants, l’état du ballon rond apparaît certes comme anecdotique, mais il faut quand même rappeler qu’on parle là du sport numéro un, suivi sur place par une palanquée de supporters fanatiques. Or, les fans ne peuvent même plus compter sur leur stade fétiche comme échappatoire des ennuis du quotidien.
Comme chez le voisin turc, le football grec a connu un été agité, très agité. Les médias locaux ont même donné un petit nom à la vaste affaire de paris illégaux révélée par les enquêteurs de l’UEFA : le Koriopolis, un cousin hellène du Calciopoli italien. Car c’est bien l’instance européenne de football dirigée par Platoche qui a publié fin juin un rapport mettant en cause le comportement de plusieurs dizaines de dirigeants, de joueurs, d’agents et d’arbitres de la D1 et de la D2, ainsi qu’un haut gradé de la police locale. Parmi les personnes suspectées de mouiller dans l’illégalité, on retrouve quelques gros poissons tels que Vangelis Marinakis, président de la Ligue, président et propriétaire de l’Olympiacos, le champion sortant, ainsi que l’international grec de l’Olympiakos Avraam Papadopoulos. Athanasios Kanellopoulos et Kostas Mendrinos, respectivement ancien président et ancien joueur de l’Olympiakos, tous deux aujourd’hui en place à l’Aris Salonique, sont également sur la liste des accusés, tout comme Giorgos Georgiadis, le sélectionneur des Espoirs grecs.
L’Olympiakos s’en tire
Au total, quarante et un matchs de la saison 2009-2010 sont pointés du doigt. Les enquêteurs disposeraient d’écoutes téléphoniques, qui prouveraient le trucage de certains matchs par des joueurs et des arbitres, ainsi que diverses fraudes et autres activités criminelles, menaces and co. Si l’Olympiakos Le Pirée, par son statut de club le plus populaire du pays, a été le premier la cible des médias découvrant l’ampleur du scandale, il s’est avéré qu’au final, ce sont deux formations bien plus modestes qui se sont retrouvées au cœur de cette vilaine affaire : l’Olympiakos Volos et Kavala. Achilleas Beos, le propriétaire du premier, et Giannis Papakostas, coach de Kavala au moment des faits, sont, d’après les enquêteurs, les chefs de file du réseau de paris illégaux. Résultat, les deux clubs ont été administrativement relégués en août en championnat régional. L’Olympiakos Volos, qui était également en lice en Ligue Europa (et devait affronter le PSG en août) a bien évidemment été également exclu de la compétition. En revanche, l’Olympiakos Le Pirée de Vangelis Marinakis s’en sort, tout comme d’autres clubs suspectés, Asteras Tripolis et Corfou.
Le début de l’exercice 2011-2012 a été perturbé par cette sale affaire. Ainsi, la décision d’exclure Volos et Kavala ayant eu lieu seulement fin août, ces deux clubs n’ont pas été remplacés en Superleague, qui se joue donc exceptionnellement cette saison à quatorze au lieu de seize. Par conséquent, on y voit toujours assez peu clair après un mois de compétition. L’Olympiakos par exemple, qui devait débuter sa saison en affrontant les deux formations exclues, accuse un retard de deux matchs sur la normale. C’est actuellement le PAOK Salonique qui occupe seul la tête du classement, devant le Panathinaikos (qui compte un match en moins), Panionios, Panetolikos et l’Olympiakos (deux matchs en moins). La vie continue. Presque normalement.
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