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Inter, un été révolutionnaire?

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Inter, un été révolutionnaire?

Après avoir tout raflé pendant quatre années, l'Inter Milan a marqué cette saison un petit coup d'arrêt. Peu actif depuis la fin du championnat, Moratti se tâte. Doit-il tout chambouler pour lancer un nouveau cycle ou seulement apporter quelques petites modifications à un effectif qui a la gagne dans son ADN ?

Comment faire mieux que la perfection ? C’est un peu la question qu’a dû se poser Massimo Moratti, président de l’Inter Milan, au terme de la fabuleuse année 2010 vécue par son équipe. Scudetto, Coupe d’Italie, Ligue des Champions, Supercoupe d’Italie, Mondial des Clubs : les Nerazzurri ont (presque) tout raflé, comme jamais dans la centenaire histoire du club. Du coup, difficile d’enchaîner. Malgré deux trophées glanés (fruits de la saison précédente), le passage post-mourinhesque de Benitez s’est avéré un échec. Dès le mois de janvier, Moratti doit changer ses plans. Après avoir viré le coach espagnol, le patron interiste remet les clefs de son œuvre à Leonardo, chef transfuge. L’Inter retrouve des couleurs, commence une remontée épique au classement, mais se vautre monumentalement lors du choc face au Milan AC (3-0). La même semaine, les Nerazzurri, tenants du titre, se font corriger à domicile par Schalke 04 en Ligue des Champions (2-5). « La semaine maudite » , comme la définira, en fin de saison, Leonardo. Plus qu’une semaine maudite, il semble que l’Inter subisse le contrecoup de l’année précédente. Quelques joueurs-clefs peinent à assurer le même rendement (Milito en tête, mais aussi, parfois, Julio Cesar, Maicon et Lucio) et les nouveaux arrivants n’affichent pas une stabilité à toute épreuve (Ranocchia). Malgré cela, l’Inter termine la saison à la deuxième place, et remporte pour la deuxième fois d’affilée la Coupe d’Italie. Difficile, en se basant sur ces données, de parler de saison ratée.

Un mercato dépendant de Leo

Pourtant, impossible de nier que le peuple interiste s’attendait à une autre issue. Quintuple champion d’Italie, l’Inter était devenue, depuis Calciopoli, le monstre invincible de la Serie A. La Roma, son plus fidèle adversaire, en sait quelque chose, tant sa vitrine serait mieux garnie si les Nerazzurri avaient été moins performants. Mais tout règne a une fin. Ruminant sa jalousie pendant de longs mois, le Milan AC a fini par reprendre le contrôle de la ville, et du pays. Pour l’Inter, cela sent clairement la fin de cycle. Et pourtant, rien ne laisse entrevoir, pour le moment, une totale révolution. Évidemment, beaucoup dépendra, dans un premier temps, du choix de Leonardo. Si Leo avait résolument affiché son intention de rester, afin de pouvoir commencer une vraie préparation au mois de juillet, les sirènes du PSG pourraient le faire changer d’avis. Selon la presse italienne, le coach serait sur le point de dire oui aux Qataris, et aurait même déjà fait part de ses intentions à son président. Un président qui, par conséquent, a sondé le terrain auprès de Marcelo Bielsa pour prendre la suite du Brésilien. Moratti a les idées claires, et ne souhaite pas se lancer dans des stratégies de mercato avant de connaître le nom de celui qui s’assiéra sur le banc de l’Inter. Raisonnable.

Des cadres sur le départ ?

De fait, tant que ce point-là n’aura pas été réglé, l’effectif 2011-12 demeurera un véritable point d’interrogation. Seule conviction au beau milieu de cette intrigue : il y aura du mouvement, tant sur le front des départs que des arrivées, même si le patron nie tout bouleversement. « L’équipe est forte, ce serait dommage de la démonter. Nous ferons le nécessaire pour rajeunir en partie la formation. Quelles retouches ? Nous verrons » affirmait-il y a quelques jours. Reste à savoir, donc, qui sera concerné. Et là, c’est la grande inconnue. Un jour, Sneijder déclare sa flamme à l’Inter. Le lendemain, il est annoncé à Manchester, City et United. Milito est évoqué au Genoa, et même à Naples. Pourtant, il Principe n’a qu’une envie : effacer la saison négative qu’il vient de vivre. Maicon est donné partant depuis un an vers le Real Madrid. À un moment donné, cela va bien finir par se faire. Même histoire pour Julio Cesar, un temps pressenti à l’AS Roma. En gros, tous les cadres sont dans la même charrette. Ou presque.

Les prunes, les jeunes, les stars

De fait, l’Inter repart avec au moins une certitude. Samuel Eto’o. Le Camerounais vient peut-être de réaliser la plus belle saison de sa carrière sur le plan personnel, battant son record de buts. Buteur dans toutes les finales, seul joueur capable de maintenir la tête hors de l’eau pendant l’hiver, Fils a régalé. Et heureusement pour l’Inter. Au terme de la victorieuse finale de la Coupe d’Italie, Eto’o est catégorique : « Bien sûr, je serai là l’an prochain. Je veux continuer à gagner avec cette équipe » . C’est dit. En plus de l’avant-centre, les dirigeants semblent intentionnés à miser sur une nouvelle ligne verte. Parmi eux, Pazzini, partenaire idéal pour Eto’o, Nagatomo, le Japonais qui mange des prunes salées, Ranocchia, avec un peu plus de poils au menton, ou encore Mariga, qui n’a pas encore confirmé les très bonnes choses entrevues à Parme.

À cela pourrait s’ajouter la « génération 91 », les Stevanovic, Alibec, Nwankwo et autres Obi, qui, s’ils ne partent pas en prêt, pourraient régulièrement intégrer l’équipe première. Si le coach mystère se décide à les faire jouer. À tous ces noms viendront évidemment s’ajouter ceux de quelques stars. Car c’est un péché mignon : Moratti aime les vedettes. Et lorsqu’il s’agit de jouer au petit jeu du Fantacalcio, l’Inter répond présente. Pastore, Alexis Sanchez, Tevez, Sergio Ramos, Modric, Robben, Fabregas, Hazard : à en croire les rumeurs, l’Inter va se constituer une All-Star Team pour septembre prochain. Néanmoins, les tifosi ne sont pas dupes. Aussi bien armée financièrement soit-elle, l’Inter n’a pas la puissance économique d’un Manchester City, et n’a pas les moyens de faire venir une colonie de joueurs à gros salaires. Un, oui. Deux, oui aussi. Plus, ce sera compliqué. A moins que les anciens ne décident d’eux-mêmes de libérer la place, entraînant ainsi, paradoxalement, la révolution non-désirée par le président.

Eric Maggiori

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