- Mais qu’est-ce qu’ils footent?
Christophe Branlard, simple flic
Christophe Branlard n’a pas de notule wikipedia à son nom. Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de carrière. « J’ai quand même joué avec Franck Priou, Joël Tiéhi et Éric Durand » , dit-il. Juste. Ancien attaquant du Stade Poitevin Football – « On est montés deux fois d’affilée avec Ferdinand Coly dans l’équipe, jusqu’à se retrouver en deuxième division. On avait aussi éliminé Monaco en Coupe de France. » – Branlard a en effet secoué Martigues durant trois matchs, lors de la saison 1997-98. Un nul et deux défaites (7-3 à Lille et 4-1 à Sochaux), mais aussi un but marqué pour 214 minutes de présence sur le pré, soit un ratio tout sauf dégueulasse. Même si, en vérité, ce n’est pas tellement pour cela qu’il faut s’intéresser à Christophe Branlard, qui a d’ailleurs arrêté le football amateur il n’y a pas longtemps parce que « ce n’est plus comme avant, il n’y a plus d’investissement de la part des joueurs » . Pourquoi Branlard, alors ? Tout simplement parce que Christophe Branlard, aujourd’hui, est policier.
Nommé gardien de la paix en août 2009, l’ancien attaquant veille actuellement sur Buxerolles, ses 10 080 habitants, son église et son complexe cinématographique. « Vu que je n’étais pas un grand joueur et que je n’ai pas eu une très longue carrière, il fallait forcément que je me reconvertisse dans quelque chose. Alors je suis entré à la mairie de Buxerolles en commençant par travailler dans le monde associatif et les trucs comme ça, puis des policiers municipaux m’ont donné envie de passer le concours pour intégrer leur service » , explique-t-il. C’est donc dans cette banlieue du Grand Poitiers, qui abrite le mythique stade de la Pépinière, que Christophe Branlard promène chaque jour son tonfa et sa bombe lacrymogène. Un attirail dont il n’a pour l’instant « jamais eu l’occasion » de se servir : « Ici, c’est pas des cités, c’est calme. Le maire estime même qu’il n’est pas nécessaire de nous équiper d’un revolver. » Ne pas croire pour autant que tout est rose dans la vie du flic de Buxerolles. Comme les arbitres dans son ancienne vie, Christophe Branlard doit composer avec l’agacement des contrevenants. « Lors des verbalisations, il y a toujours de l’agressivité verbale, les gens rechignent. Je ne me suis jamais fait insulter, mais je me doute que cela doit arriver lorsque j’ai le dos tourné » , concède-t-il. Qu’importe, le bilan est globalement positif : « Sur le terrain, je donnais toujours le maximum, mais je n’avais pas un caractère de leader. Dans mon nouveau métier, en revanche, j’ai appris à me faire respecter. J’ai beaucoup progressé dans ce domaine. » Parole de flic.
Par Mathias Edwards