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Baston à Bollène

Par Aymeric Le Gall, avec Quentin Blandin
Baston à Bollène

Le péage de Bollène, sur l'autoroute A7, dans le Vaucluse a été hier le théâtre d'un violent affrontement entre ultras marseillais et lyonnais. Cette fois-ci, il n'y avait pas de casseurs extérieurs...

Une sévère bagarre a opposé des ultras marseillais des South Winners et lyonnais du Kop Virage Nord, hier en milieu d’après-midi sur l’autoroute A7, au niveau du péage de Bollène. Le sous-préfet du Vaucluse André Carava résume les faits : « Des bus conduisant 100 à 150 supporters de Lyon qui se dirigeaient vers Nice ont fait demi-tour à la hauteur du péage autoroutier de Bollène, au moment où ils ont appris le report du match Nice-OL. A cet endroit, ils ont rencontré de manière tout à fait fortuite un bus et un minibus conduisant 80 supporters de l’OM à Saint-Étienne. Sans que l’on sache véritablement la raison, un bon nombre de supporters de deux équipes en sont venus aux mains. » Selon une source citée par plusieurs médias, des canettes et divers projectiles, mais aussi des battes de base-ball, auraient été utilisés par les belligérants. Les vitres du bus des « South Winners » ont été brisées, de même que certaines d’un bus lyonnais.

Le bilan de ces affrontements, très violents selon les sources présentes sur les lieux, fait état de dix-sept blessés (la plupart Lyonnais), dont deux graves « souffrant respectivement d’un traumatisme facial et d’une fracture d’une hanche » rapporte Le Progrès. En effet, à la fin des incidents, un supporter de l’OL se serait fait renverser par un mini-bus transportant des membres des Winners. Rien ne permet encore de dire si cet acte était prémédité ou s’il s’agissait d’un accident faisant suite à la panique générale qui s’était emparée des deux camps. « Il y a eu une bousculade avec des véhicules au milieu, sans que l’on sache quel véhicule est en cause. Un des protagonistes a été renversé. On ne sait pas si c’est par un bus ou un véhicule qui se trouvait à cet endroit au mauvais moment. Le calme est revenu quand une soixantaine de gendarmes sont arrivés sur les lieux » , a précisé le sous-préfet Carava.

L’OL et l’OM réagissent

Toujours selon Le Progrès, les supporters marseillais auraient quitté les lieux avant l’arrivée des renforts de gendarmerie. Mais leurs bus auraient été interceptés au niveau de Portes-lès-Valence (Drôme). Deux personnes ont ensuite été placées en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie du peloton autoroutier de Malataverne (Drôme). Neuf autres Marseillais ont quant à eux été entendus en audition libre. Les forces de l’ordre ont procédé à des contrôles d’identité auprès de 105 supporters lyonnais. Des boulons auraient été retrouvés dans les bus rhodaniens. « En charge de l’enquête, les gendarmes vont exploiter les photos et vidéos recueillies sur les lieux des incidents, notamment auprès des supporteurs lyonnais, ainsi que les images de vidéoprotection du péage autoroutier afin d’établir les responsabilités de chacun » , explique le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet.

Dans la foulée, le club de Jean-Michel Aulas a publié un communiqué déplorant ces violences et indiquant que le club allait se porter partie civile dans cette affaire du fait de la « gravité des faits et des blessures » . Les dirigeants marseillais ont également réagi rapidement et mis en ligne un communiqué au contenu similaire annonçant que l’OM allait se porter partie civile « pour établir toute la vérité et dégager les responsabilités » .

Les deux camps se renvoient la balle

Du côté des deux groupes ultras impliqués dans ces violences, chacun rejette la responsabilité de l’affrontement sur l’autre, dans la grande tradition des ultras qui admettent volontiers s’être « défendus » mais peinent à reconnaître qu’ils attaquent parfois. Le responsable des South Winners, Rachid Zeroual, affirme que son groupe est tombé dans un guet-apens préparé par les Lyonnais. « Les Winners sont montés à Bollène pour récupérer des gars qui venaient avec nous à Saint-Étienne. Au péage, un car de Lyonnais les attendait. Ils ont surgi et se sont jetés sur le car des Winners, explique-t-il sur RMC. Ils ont cassé les rétros, les essuie-glaces, le pare-brise, des vitres… Ça s’est fini par des affrontements. Il y a des blessés légers chez nous. Malheureusement, il y a des blessés graves de l’autre côté. Il est arrivé un deuxième car des Winners et un minibus. Les Lyonnais ont eu aussi des renforts. Il y avait 150 ou 200 Lyonnais. Ça me fait penser à un guet-apens. » Le responsable des Winners dit espérer « que la justice fera son travail correctement » , avant de déplorer ce triste événement qui risque de ternir encore un peu une image des Ultras déjà peu glorieuse en France auprès des médias et du monde politique: « Après ce qu’il y a eu à Paris (au Trocadéro, lundi, ndlr), on s’en serait bien passé. Je pense qu’on portera plainte. Ça commence à me gonfler. Ce n’est plus du sport. Ça me fatigue. » Les South Winners publieront un communiqué officiel ce dimanche mais ils ont déjà tenu à préciser, sur le compte Twitter de leur association, qu’ils « n’ont pas eu d’autres choix que de se défendre pour la sécurité de [leurs] supporters dans le bus. »

Dans le camp d’en face, la déception est la même mais le constat diffère, l’accent étant mis sur les provocations marseillaises. « On était sur la route pour descendre à Nice, raconte Yohan, un supporter lyonnais, à RMC Sport. On a appris sur la route que le match était reporté à dimanche. Un bus a pris la sortie Bollène pour faire demi-tour. Dans la file d’attente du péage, notre bus a été doublé par un bus de supporters marseillais. Tout le monde a tapé sur les vitres, des deux côtés. On a pu voir que les Marseillais avaient des lames, des espèces de couteaux. On a passé le péage. Tout le monde est descendu et il y a eu une bagarre. Il n’y a pas eu de guet-apens, de bagarre organisée. Ce n’est pas vrai. C’est vraiment une rencontre fortuite. » Ce même supporter s’est dit « en état de choc » après avoir vu l’un des bus de l’OM « percuter délibérément des supporters lyonnais. » . L’enquête devrait permettre de faire la lumière sur le déroulement exact de ces incidents.

Les autorités publiques et sportives veulent renforcer la sécurité

En attendant, Pierre-Henry Brandet, a annoncé que « Manuel Valls condamne ces graves incidents qui montrent que le football est encore malade. » Il a ajouté que « des mesures d’interdictions administratives de stade seront prises dans les prochains jours à l’encontre de ceux qui se sont livrés à ces violences » . Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de Football Professionnel, a lui souligné que « ces affrontements entre associations de supporteurs pourtant reconnues sont intolérables et nous obligent malheureusement à réfléchir avec le ministre de l’Intérieur à de nouvelles mesures de restrictions, voire d’interdictions, aux déplacements de supporteurs. »

Les violences de Bollène risquent donc d’avoir pour effet de renforcer la politique répressive autour des matches de football. Et les ultras marseillais et lyonnais n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes. En effet, les responsables des groupes ultras se plaignent régulièrement d’une répression exagérée à leur encontre et d’un traitement médiatique injuste à leur égard. Ils n’ont pas toujours tort sur ces points, mais pour que leur image change, il faudrait qu’ils commencent par prendre leurs responsabilités et leurs distances avec la violence. A en croire de nombreux ultras, les autorités publiques et sportives voudraient les faire disparaître d’ici l’Euro 2016. Ce qui est certain, c’est que certains ultras creusent eux-mêmes la tombe de leur « mouvement » avec des incidents comme ceux d’hier.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Aymeric Le Gall, avec Quentin Blandin

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