Turk attak !
La Suisse s’est qualifiée pour la Coupe du monde allemande contre une sélection turque des mauvais jours au terme d’une soirée chaotique.
Le président (suisse) de la FIFA, Sepp Blatter, a sévèrement condamné, mecredi soir, les incidents survenus après la défaite libératrice (4-2) des helvètes, à Istanbul : « Le fair-play a été littéralement foulé aux pieds » , a-t-il déploré jeudi à Zurich, en annonçant que la commission de discipline de l’institution suprême du foot international allait se saisir du dossier et envisageait quelques sanctions hautement symboliques. Une déclaration dont la syntaxe laisse certes à désirer. Au delà du passionnel, il devrait préalablement réfléchir plus judicieusement à sa rhétorique : s’il y en a un qui a été foulé aux pieds au cours de cette nuit mouvementée, c’est bien ce pauvre auxerrois de Grichting qui s’est retrouvé hospitalisé avec les burnes dans les protège-tibias. Canal urinaire perforé. Moins exaltant qu’un film de boules sur Canal. Prends ton mal en patience, petit suisse, et contemple l’horloge égrainant les longues heures d’abstinence qui te sont promises ! 7 à 10 jours d’arrêt de travail. Il a toutefois pu rejoindre Zurich (et sa femme) avec ses coéquipiers. La Turquie se retrouve donc dans de sales draps au lendemain d’une nuit cauchemardesque et risque très gros : une exclusion pure et simple des éliminatoires de la Coupe du monde 2010.
« Fou de rage » , le petit technocrate à la jovialité pestilentielle a fermement condamné le « traitement irrespectueux » infligé à la délégation chocolatière dès son arrivée en Turquie : « Ce qui s’est passé après le match est une violation grave des règles du fair-play, c’est exactement le contraire du fair-play » , a souligné, répétitif, Sepp Blatter avant de rajouter : « Si les joueurs d’une équipe qui gagne un match ne peuvent pas fêter leur victoire sur place et doivent s’enfuir comme des voleurs, c’est que quelque chose ne va pas. C’est indigne du football ! » Pas l’esprit Coubertin, les turcs ! Les joueurs de l’équipe helvète et sa délégation ont effectivement dû courir comme des dératés vers les vestiaires, au coup de sifflet final, pour éviter de se faire lyncher par l’encadrement de l’équipe de l’ancien empire ottoman, surexcité.
La FIFA ne dispose encore d’aucun rapport officiel à ce sujet. Ces incidents vont être soumis à la commission de discipline de la FIFA, présidée président par (le suisse) Marcel Mathier.Ces travaux doivent impérativement être achevés avant le 9 décembre prochain, date du tirage des groupes du Mondial 2006, à Leipzig, en Allemagne. Le panel des sanctions mis à la disposition de la FIFA s’étend du simple avertissement à l’exclusion du pays incriminé de la Coupe du monde de football.
Le porte-parole (suisse) de la FIFA, Andreas Herren, a rappelé que la Turquie avait déjà reçu des avertissements et des amendes de 10.000 et 20.000 francs suisses, conséquence du comportement de ses spectateurs lors des rencontres de qualification contre l’Ukraine et la Grèce. Et la nationalité (suisse) des dirigeants des hautes instances de la FIFA augure d’une bien faible indulgence de leur part vis-à-vis du pays sauvageon. Si en plus, les turcs réussissent à se faire exclure sportivement de l’Europe du foot, c’est quasiment foutu pour leur adhésion à l’Europe.
FS
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