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Top 100 : Humiliations suprêmes (de 50 à 41)

Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron

Parfois, on pose le pied sur un carré vert sans avoir conscience que l'on va en sortir en ayant perdu un peu de nous-mêmes. En voici 100 exemples, avec à chaque fois un tortionnaire et une ou plusieurs victimes. Un top pour public averti.

#50 - Kerlon « l’otarie » Moura Souza

Brésil – Colombie U17 (3-1)

13 avril 2005, Championnat CONMEBOL U17

Au milieu des années 2000, période de naissance et de floraison de YouTube et donc des vidéos virales sur internet, Kerlon Moura Souza est très rapidement devenu une sensation du web grâce à un dribble unique : il levait le ballon à niveau de sa tête et le faisait rebondir sur son crâne pendant qu’il parcourait les défenses adverses. Baptisé « drible da foquinha » , ou « dribble de l’otarie » en VF, ce geste avait le don de mettre complètement hors d’eux ses adversaires à tous les coups. Comme lors de ce match de championnat CONMEBOL U17 en 2005, lors duquel le numéro 15 colombien n’a pas trouvé meilleure solution pour l’arrêter que de lui mettre un énorme middle-kick dans le bas ventre.

Un cas isolé ? En 2007, lors d’un match contre l’Atlético Mineiro avec Cruzeiro, Kerlon récidive et se fait violemment tamponner par Dyego Rocha Coelho, qui écopera de 4 mois de suspension pour son geste. Bref, Kerlon aimait provoquer ses défenseurs. Mais il n’était pas non plus une tête brûlée. Dans une interview accordée à ESPN Brésil en 2016, il raconte son bref passage à l’Inter : « J’ai fait une pré-saison avec l’Inter de Mourinho, mais je n’ai pas osé tenter le dribble parce que les gars là-bas étaient tous très grands et forts. Si Materazzi m’avait mis un tampon, je me serais envolé ! »

Heureusement pour lui, d’autres se sont chargés de faire vivre son héritage sur les grandes pelouses européennes. Comme Nani, qui avait reproduit le geste en 2008 dans son propre camp, alors que Manchester United menait 4 à 0 contre Arsenal, humiliant complètement ce pauvre Justin Hoyte.

Taux d’humiliation : 200%. Un geste pensé uniquement pour ridiculiser son adversaire. Une telle insolence, ça se savoure et ça s’applaudit des nageoires.

#49 - Garrincha sur Nílton Santos

10 juin 1953, entraînement du Botafogo

Flamengo, Vasco de Gama, Fluminense : ce n’est pas un CV, mais les noms des clubs ayant déjà refusé Mané Garrincha au moment où l’attaquant de 19 ans se présente au centre d’entraînement du Botafogo de Futebol e Regatas pour un nouveau test, ce mercredi du mois de juin 1953. Face à lui, Nílton Santos, arrière gauche de la Seleção qui deviendra une référence absolue à son poste. Mais ce jour-là, il ne peut rien. L’homme à la jambe droite trop courte fait de son vis-à-vis sa chose, l’effaçant à de multiples reprises en lui glissant même le cuir entre les jambes : « Il m’a fait danser dans tous les sens, racontera Santos. Je leur ai dit de l’engager tout de suite et de le mettre dans l’équipe titulaire. Je ne voulais plus jamais avoir à l’affronter. » C’est peu dire que le défenseur ne regrettera jamais ce pari.

Taux d’humiliation : 2%, comme le nombre de Coupes du monde qu’iront chercher ensemble les deux hommes avec leur pays. Et parce que Nílton Santos a la chance d’avoir joué bien avant que Youtube n’existe.

#48 - Dean Saunders sur Paul Musselwhite

Sheffield United – Port Vale (2-1)

28 mars 1998, Football League First Division (J37)

Cinquième meilleur buteur de la sélection du pays de Galles, Dean Saunders a également à son actif d’avoir peut-être inventé le trolling football lors de cette saison 1997-1998 de D2 britannique. En revoyant la séquence durant laquelle le pauvre Paul Musselwhite (petite légende locale) illustre à sa façon l’expression « avoir bon dos » , c’est la vivacité d’esprit de l’attaquant de Sheffield qui saute aux yeux. À moins que ce filou ait en fait tout manigancé, lui qui avoua l’avoir déjà « fait à l’entraînement » . Qu’y a-t-il de pire pour un dernier rempart que de se faire humilier de la sorte ? Certainement la punchline qui suit : « Le derrière du gardien était si grand que je ne pouvais pas le manquer. »

Taux d’humiliation : 78%, plus jamais Musselwhite ne tourna le dos à qui que ce soit après ça.

#47 - Fernando Belluschi sur Diogo Valente

Coimbra – Porto (0-1)

30 octobre 2010, Liga ZON Sagres (J9)

Une bonne humiliation, c’est aussi une humiliation qui sait se servir de son environnement à son avantage. Par exemple, quand le Dragõe Fernando Belluschi a parfaitement utilisé la pluie diluvienne qui s’abattait sur Coimbra pour claquer un combo sombrero-petit pont sur ce pauvre Diogo Valente, qui n’avait franchement rien demandé. A-dap-ta-bi-li-té, c’est le maître mot.

Taux d’humiliation : 71%, une humiliation pareille ET des chaussettes gorgées d’eau, Diogo a vraiment dû passer une soirée de merde.

#46 - Le Ney sur Anderson Nunes

Santos – Botafogo FC (3-0)

23 janvier 2013, championnat de São Paulo (J2)

(La dinguerie à partir de 6:28 sur la vidéo)

Si Neymar en agace certains depuis son arrivée en Europe, ce n’est rien à côté de ce qu’était capable de faire le crack de Mogi das Cruzes lorsqu’il s’éclatait encore dans son pays natal et infantilisait les pères de famille à la chaîne chaque week-end. Carlos César en a notamment fait les frais un jour de masterclass face à l’Atlético Mineiro, mais c’est loin d’être le seul. Demandez à Anderson Nunes quelle sensation il a ressentie lorsque Junior, au top de son insolence ce 24 janvier 2013, a littéralement inventé un geste face à lui, le laissant sur le mode hors service. Personne ne lui en voudra en le voyant baisser les armes lors de la séquence suivante, tout aussi succulente.

Taux d’humiliation : 104%. C’est trop, tout simplement.

#45 - Le petit pont de Prieto rompt le genou de Battaglia

CA Independiente – Boca Juniors (3-0)

6 décembre 2000, tournoi d’ouverture de Primera División (J14)

Infliger un petit pont à un adversaire se limite normalement à le blesser moralement. Mais Livio Prieto a poussé le vice bien plus loin. Son « caño » sur Sebastian Battaglia est si soudain que le joueur de Boca perd complètement ses appuis jusqu’à se rompre les ligaments croisés du genou droit. Le summum de l’humiliation.

Taux d’humiliation : 100%. Et c’est encore meilleur avec des images aussi dégueulasses que la blessure de Battaglia.

#44 - Stéphane Sessègnon face à trois Lensois

PSG – Lens (2-0)

14 janvier 2009, quarts de finale de Coupe de la Ligue

Quand un joueur va s’enfermer au poteau de corner adverse à la 89e minute alors que son équipe mène 1-0, ça ne laisse généralement rien présager de bon pour le football. Et, parfois, des situations les plus improbables surgit le génie. Ce soir de janvier 2009, pris en sandwich entre le coin du camp adverse et trois joueurs lensois, Stéphane Sessègnon a invoqué le Cuauhtémoc Blanco qui sommeillait en lui et nous a sorti une espèce de coup du crapaud-double contact complètement dingue. Éric Chelle, Geoffrey Doumeng et Nenad Kovačević ne comprennent toujours pas comment le Béninois a réussi à leur échapper. À savourer ici vu des tribunes.

Taux d’humiliation : 83%. Complètement inacceptable de se prendre ça à trois contre un, messieurs.

#43 - Messi sur Almunia

Barça – Arsenal (3-1)

8 mars 2011, huitièmes de finale retour de C1

Comme s’il avait décidé de calmer tout le monde, encore. Comme si son quadruplé un an plus tôt face à ces Gunners n’avait pas déjà été assez humiliant. Comme si la victoire des ouailles de Wenger à l’aller avait réveillé la bête. Comme si la Pulga n’avait besoin que d’une dizaine de centimètres de marge de manœuvre pour faire d’un homme ganté sa chose. Manuel Almunia était certainement aux anges de pouvoir entrer dans la lumière du Camp Nou après 20 minutes de jeu à la suite de la blessure de Wojciech Szczęsny, lors de ce huitième retour de Ligue des champions. Enfin ça, c’était avant cette 45e minute.

Taux d’humiliation : 193%, comme le nombre de centimètres du portier espagnol quand il ne finit pas sur les fesses.

#42 - Le second but de Maradona contre l'Angleterre

Argentine – Angleterre (2-1)

22 juin 1986, quarts de finale de Coupe du monde

Tout a été dit sur ce but, souvent qualifié de « but du siècle » . Pour les Anglais, l’humiliation est totale. Quatre minutes seulement après avoir posé « la main de Dieu » sur la rencontre, le génie argentin anticipe les critiques en mettant tout le monde d’accord. Après avoir récupéré le ballon dans sa moitié de terrain, il s’offre un rush de 60 mètres en 10 secondes, durant lequel il élimine cinq Anglais : Beardsley, Reid, Butcher deux fois, Fenwick et enfin Shilton, le gardien. Comble de l’humiliation, El Diez saluera après la rencontre le fair-play des Anglais : « Je ne pense pas que j’aurais pu le faire contre une autre équipe, parce qu’elles ont toutes pour habitude de me mettre à terre. Les Anglais sont probablement les plus nobles du monde. » Ouch.

Taux d’humiliation : 114 580%, comme le nombre de spectateurs présents au stade Azteca ce jour-là. Les veinards.

#41 - Okocha contre Karlsruhe

Eintracht Frankfurt – Karlsruher SC (3-1)

31 août 1993, BuLi (J5)

Lorsque Klaus Toppmöller décide de remplacer Jan Furtok par le jeune Jay-Jay Okocha à la 66e minute, il est probablement loin de se douter que c’est le diable qu’il vient de lâcher sur la pelouse du Waldstadion. Ce qu’il sait, en revanche, c’est qu’il a une situation à renverser, Edgar Schmitt venant d’égaliser pour les visiteurs. Dix minutes plus tard, le double J sert le but du 2-1 à Uwe Bein. Puis, dix autres minutes plus tard (l’homme aime le 10), le Nigérian de 20 ans s’offre un mambo endiablé avec Oliver Kahn et toute la défense des gars du Bade-Wurtemberg. Un battle dont il sort évidemment vainqueur, couchant au passage deux adversaires. Murder on the dancefloor.

Taux d’humiliation : 100%. « Et ça, j’achète ! »

Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron

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