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Top 100 : Humiliations suprêmes (de 20 à 11)

Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron

Parfois, on pose le pied sur un carré vert sans avoir conscience que l'on va en sortir en ayant perdu un peu de nous-mêmes. En voici 100 exemples, avec à chaque fois un tortionnaire et une ou plusieurs victimes. Un top pour public averti.

#20 - La célébration d'Adebayor contre Arsenal

Manchester City – Arsenal (4-2)

12 septembre 2009, Premier League (J15)

En septembre 2009, Emmanuel Adebayor affronte pour la première fois Arsenal, son ex-club. Et c’est peu dire que l’homme est revanchard. Après avoir inscrit le troisième but de City, le Togolais traverse le terrain pour célébrer devant les fans des Gunners. Laissons-le raconter la suite : « Même si j’avais dû payer deux millions d’euros, par rapport à ce que j’ai vécu, je l’aurais fait quand même. Je n’allais pas rester là, à entendre 5 000 personnes insulter ma famille, alors qu’elle n’avait rien à voir là-dedans. Sur le moment, j’avais l’impression de faire 20 kilos, alors qu’avant ce match, j’en pesais 2000. Quand je commence à courir, Wright-Phillips essaye de m’attraper. Lui, comme il est petit, avec un petit coup d’épaule, je l’ai mis loin. Puis, il y a eu Gareth Barry, très lent, une feinte de corps, c’était fini. Kolo Touré était dans le rond central, il a compris qu’il fallait me laisser faire. Quand je glisse sur les genoux, et que j’écarte les bras face aux supporters, j’ai l’impression d’être intouchable. Les gens me jetaient n’importe quoi : des téléphones, des bouteilles d’eau… Je n’ai jamais bougé la tête, tout me passait à côté. Fiou, fiou, comme dans les films! C’est magnifique cette sensation d’être en prison depuis des années et qu’on te dit : « Mon frère, prends la porte et sors. Maintenant, tu es libre. » C’est ce que j’ai ressenti, une délivrance. »

Taux d’humiliation : 6%, comme l’âge auquel Sheyi Emmanuel Adebayor a appris à marcher dans une église.

#19 - Yoann Gourcuff face au Paris Saint-Germain

Bordeaux – PSG (4-0)

11 janvier 2009, Ligue 1 (J20)

Il se raconte que lors de nuits de pleine lune, Sylvain Armand et Sammy Traoré se réveillent en sueur, tremblant de fièvre. Plus de dix ans après les faits, le souvenir de ces cinq touches de balle de Yo Gourcuff au sein de la surface parisienne hante leurs nuits. Puis ils se rassurent en regardant la une de L’Équipe du surlendemain. « Le successeur » , avec le beau Yoann à l’affiche, et Zidane en arrière-plan. Et il se rendorment du sommeil du juste. Yoann Gourcuff loupera 106 matchs sur blessure, après ce but.

Taux d’humiliation : 5,4 milliards%, soit le trou de la sécurité sociale.

#18 - Ronaldo sur Luca Marchegiani

Lazio – Inter (0-3)

6 mai 1998, finale de C3

(L’action à partir de 00:35 dans la vidéo)

Les amoureux du Ronaldo brésilien citeront pour la plupart ce match de dingue contre la Lazio en 1998 comme LA plus grosse performance individuelle de la carrière de R9. Et il y inscrira naturellement un but resté dans toutes les mémoires : parfaitement lancé par Moriero, il arrive devant Marchegiani, le regarde droit dans les yeux avec calme et… PAF. En une demi-seconde, double feinte de corps, crochet extérieur, gardien sur le cul, but. Quel joueur.

Taux d’humiliation : 3%, comme le nombre de buts inscrits par l’Inter ce soir-là, mais AUSSI comme le nombre de buts que mangera le Brésil du même Ronaldo deux mois plus tard au Stade de France. CHAMPIONS DU MONDE.

#17 - Suárez sur David Luiz

PSG – Barça (1-3)

15 avril 2015, quart de finale aller de C1

Vous connaissez le dicton : « Tu m’y prends une fois, tu es une fripouille. Tu m’y prends deux fois, je suis une andouille. » Ce soir d’avril 2015 au Parc des Princes, David Luiz s’y est fait prendre deux fois par Luis Suárez, et les deux fois, c’était lui l’andouille.

Taux d’humiliation : Un petit pont qui mène à un but, c’est 70% automatiquement. Donc 140%.

#16 - Carlos Vela contre San José

Los Angeles FC – San Jose Earthquakes (4-0)

21 août 2019, MLS (J26)

Les fans de Carlos Vela – ils existent à n’en pas douter – n’auront jamais été totalement comblés, malgré le joli passage de leur protégé à la Real Sociedad. Mais quand il leur arrive d’avoir un coup de mou, ils peuvent toujours se rappeler les quelques sucreries disséminées ici et là par la patte gauche mexicaine au cours de sa carrière. Par exemple en MLS, dimension propice à transformer les bons joueurs en magiciens, Vela soigne en ce moment même ses stats et brise des carrières. Au milieu de la défense des Earthquakes de San José, rien ne semble pouvoir s’opposer à lui. Pas même la pitié.

Taux d’humiliation : 87%, comme le pourcentage du talent de ce bonhomme resté inexploité. Et pour le 4-0 final à la fin de ce massacre.

#15 - Bale sur Bartra

Real – Barça (1-2)

16 avril 2014, finale de la Copa del Rey

Avant de devenir un joueur un peu ringard qui retient plus l’attention pour ses parties de golf que pour ses exploits sur le terrain, Gareth Bale a mis fin à quelques carrières de défenseurs dans ses belles années. En tête du classement des pauvres diables qu’il a détruits d’un coup de rein, restera à tout jamais Marc Bartra. En 2014, le bon Marc est encore un jeune espoir de 23 ans qui tente de faire son trou au Barça. Puis, 85e minute de la finale de la Coupe du Roi, il se mange un grand pont de l’espace par le feu follet gallois, qui pousse le ballon 40 mètres plus loin, sort du terrain pour contourner Bartra, récupère le ballon et s’en va marquer le but de la victoire.

Taux d’humiliation : 93%, comme la stat de vitesse de Bale dans FIFA 14. Celle de Bartra ? 67.

#14 - Le double contact de Benzema contre l'Atlético

Atlético – Real (2-1)

10 mai 2017, demi-finales retour de Ligue des champions

Défaits 3-0 à l’aller, les Colchoneros ont cru à une remontada face à leurs pires voisins, en menant 2-0 au quart d’heure de jeu. C’était compter sans Rim’K, qui ne connaît ni barreaux, ni barrières, ni frontières. Double contact entre la ligne de touche et le maillot rayé comme le maillot de l’Argentine de Savić, centre en retrait pour Kroos, parade d’Oblak, but d’Isco. Le Real demeure le prince de la ville.

Taux d’humiliation : 113%. Fout la merde.

#13 - Robben contre l'Espagne

Espagne-Pays-Bas (1-5)

13 juin 2014, phase de groupes de la Coupe du monde (J1)

Celui qui raconte le mieux cette humiliation sous les yeux du monde, c’est encore Omar da Fonseca. « Regardez Robben ! À j’sais pas, 80 minutes, il part avec 2, 3, 4 mètres derrière par rapport à Ramos, il va venir à la hauteur, il va venir lui faire l’amour sans préliminaires, laisser la carte de visite, parce que ce qu’il lui a fait avec Casillas, c’est incroyable ! »

Taux d’humiliation : Alors. 80 (la minute à laquelle a été inscrit le but) x 5 (le nombre de buts encaissés par l’Espagne ce soir-là) x 10 (le numéro de Robben) x 15 (celui de Ramos) x 6 (le nombre de touches de balle de Robben avant la frappe) – 1 (le but de l’Espagne, bon, quand même). Je pose 2, je retiens 6… 359 999%. Ça fait peut-être un peu beaucoup là, non ?

#12 - Grafite contre le Bayern

Wolfsburg – Bayern (5-1)

4 avril 2009, BuLi (J26)

Ça semble fou à imaginer aujourd’hui, mais la Bundesliga n’a pas toujours été cette dictature contrôlée par un ogre de Bavière ; en 2008-2009 par exemple, c’est le Wolfsburg de Grafite et Edin Džeko qui faisait la loi. Et quoi de mieux que ce 4 avril 2009 pour symboliser cette année dantesque de domination des Wölfe sur le Bayern ? Pas besoin de rappeler le score final de cette partie quand une action suffit : un Grafite – dans une forme irréelle – qui prend les choses en main, ouvre la défense du Rekordmeister en deux et conclut avec une douceur et un dédain légendaires. À ce moment-là, c’est Andreas Ottl qui finit le plus ridiculisé. Mais c’est toute une institution qui ressort souillée.

Taux d’humiliation : 28% comme le nombre de pions inscrits par le Brésilien lors de cet exercice. En 25 parties de BuLi.

#11 - Berbatov sur Ospina

Monaco – Nice (1-0)

20 avril 2014, Ligue 1 (J34)

La Ligue 1 a-t-elle vraiment profité de Dimitar Berbatov quand elle le pouvait encore ? En tous les cas, David Ospina a pu observer de près l’artiste, et il s’en souvient certainement. Il y a tout Berbatov dans ce bijou : la finesse, l’arrogance, le talent, la nonchalance, le calme, l’insolence, l’efficacité. Et l’adversaire lentement ramené à son piteux rang de simple mortel, qui n’a plus qu’à se mettre les mains sur les hanches. Doux et brutal à la fois : c’est peut-être ça, la définition d’une humiliation.

Taux d’humiliation : 70%, comme le pourcentage d’hommes qui seraient touchés à un moment de leur vie par la calvitie. Ici aussi, on est sur quelque chose de doux et brutal.

Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron

Propos d'Emmanuel Adebayor recueillis par Ronan Boscher et Gad Messika, et issus du So Foot #151.

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