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Top 10 : Les Imposteurs
Ça y est, l'Espagne a remporté la Coupe du Monde, ce qui a enfin mis un terme à un mois de bruits insupportables : les vuvuzelas et ceux qui profitent du Mondial pour parler de football alors qu'ils feraient mieux de la fermer.
Les filles
Celles qui passent devant la télé pendant un match de PES en disant « Oh ça va, tu peux mettre pause » . Normalement, elles détestent les sabots en cuir et le foot mais là, c’était à la mode. Donc, elles « kiffaient follement Gourkuff » même si, il faut bien l’avouer, ça fait beaucoup trop de « f » pour une phrase sensée. D’autant plus que Gourcuff est gay. Bien sûr que si, elles l’ont lu dans Public. Et puis, bon, quand l’équipe de France a perdu – ce qui est normal, ce n’est qu’une équipe de losers – il a fallu trouver d’autres beaux gosses à supporter. Au Brésil, par exemple. Eux, ils sont bons, ça se voit dans les pubs. La séléça…quoi ? Ouais, l’équipe de Ronaldo, quoi.
Le poulpe
Celui qui s’appelle Paul et qui choisit des boîtes dans un aquarium allemand. Qu’est-ce que ça lui a rapporté, finalement ? En tout cas, pas les 19 850,16 € qu’il aurait gagnés grâce à ses pronostics s’il avait choisi de parier, en ne misant ne serait-ce que 20€. Non, à la place, il a récolté quelques Unes, des calculs de statistiques, le soulèvement de la PETA et des menaces de friture. Joli. Allez, on va laisser tout le monde croire que Paul est un devin et on ne va surtout pas se demander ce qui s’est passé dans la tête du premier qui s’est dit « Tiens, si on demandait au poulpe quelle équipe il voit gagner ? » .
Les journalistes sportives
Celles qui ne sont ni journalistes, ni sportives. Fraîchement débarquées de chez Elite, certaines croient qu’apprendre à lire un prompteur revient à comprendre un schéma tactique. C’est faux. La preuve par leur prononciation de quelques noms de joueurs exotiques. D’autres, un peu moins belles, essaient de compenser leur manque de classe par une hystérie footballistique déplacée, photos et autographes post-interviews à l’appui. Elles ne sont là que pour donner du crédit à une volonté de « girlysation » d’une presse sportive à la recherche d’un nouveau public, voire d’un public tout court.
Les présentateurs de télé-réalité
Ceux qui passent de l’extinction de flambeaux sur une île déserte à l’élimination de flambeurs sur des plateaux futuristes. Et encore, ils nous ont épargnés les faux clichés sur l’Afrique tels le tapis en zèbre et les feuilles de bananier. Bref, ils balancent des scoops sortis de nulle part où pas loin, prenant toujours soin de préciser qu’il s’agit d’ « une information à prendre avec des pincettes » comme si ça voulait dire quelque chose et comme si ça justifiait l’absence de vérification. Ils sont le symbole, finalement, de la porte ouverte à tout et surtout à n’importe quoi.
Les internautes
Ceux qui se croient le relais des médias. Eux n’en ont à rien à faire de ces histoires de pincettes. Ils partagent directement de leur clavier Azerty ou T9 des infos qui se rapprochent plus de la rumeur que de la news sans vérifier leurs sources, trop occupés à user et abuser de tous les jeux de mots possibles et (in)imaginables avec « poulpe » . En 140 caractères, on n’a pas la place de mettre « il paraît » . Tout va vite, très vite et ils montent en mayonnaise la mauvaise vinaigrette allégée. Un miracle, ok, mais un miracle dégueulasse.
[page]Alain Finkielfraut
Celui qui ne devait pas être contre l’idée du karcher. Il profite depuis 15 ans des loisirs populaires comme le football pour tenter de faire passer des messages graves via des phrases pleines de figures de style. Cette année, ça n’a pas loupé : « L’esprit de la cité qui se laisse dévorer par l’esprit des cités » (juin 2010). C’était joli jusqu’à « caillera » . Après, Alain Fin…frink…finkrif… le philosophe est complètement parti en vrille. Ça parlait de mafia, de caïds, de Boumsong mais jamais de football.
Les enfants
Ceux qui courent autour de la table basse en criant, exprès pour renverser les bières. Ils veulent vous mettre de la peinture sur le visage et prennent la coupe du monde pour une fête qui dure un mois. Pourquoi ? Un, parce qu’ils ont enfin une excuse pour se coucher tard et deux, parce qu’ils ne comprennent absolument rien. Les entendre clamer « Allez les Bleus ! Ils sont trop forts » devant la pub pour le Crédit Agricole, c’était marrant. Devant Portugal-Corée du Nord, ce fut pénible. Devant la défaite face à l’Afrique du sud, ça a été un mobile. Ce qui sort de la bouche des enfants n’est que naïveté. Et depuis Voltaire et son Candide, tout le monde sait que la naïveté n’a rien à voir avec la vérité.
Roselyne Bachelot
Celle qui dit avoir fait pleurer les joueurs. A cause de la couleur de son rouge à lèvres, peut-être… Et, avec elle, tous ceux qui ont voulu nous faire croire que le footballeur était devenu le symbole ultime du nationalisme, comme si Patrice Evra allait remplacer Evelyne Thomas dans le corps de Marianne.
Les petits commerçants
Ceux qui considèrent votre entrée dans leur boutique comme une invitation à un débat sans fin sur le salaire astronomique de ceux qui, finalement, ne font que taper dans un ballon quand d’autres triment toute leur vie et galèrent quand même. Ils ont exactement zéro argument valable et se contentent, du coup, de récupérer ceux de la presse qu’ils lisent, voire qu’ils vendent. Et qu’ils dénigrent, bien entendu. Parce que tout ça n’est la faute que des journalistes. Voilà, ça fera 4,60€.
Les faux supporters
Ceux qui ont pour hobby de se trouver des nouvelles nationalités. D’ailleurs, selon un sondage qui aurait pu exister, 75% des Français sont devenus Allemands et/ou Hollandais entre le 11 juin et le 11 juillet 2010. Après cette date, 89% ont tenu a rappeler qu’ils étaient allés à Barcelone en vacances, une fois, et aimaient bien le chorizo. Sans compter les comparaisons avec 98, la Coupe du Monde, la vraie. Dans la même famille, on trouve ceux qui font du vélo uniquement pendant le Tour de France.
Bonus : Franck Leboeuf, Christian Jeanpierre, Raymond Domenech, Rama Yade, Eric Zemmour, Marine Le Pen, Sylvain Wiltord pour l’ensemble de leur œuvre.
Noémie Pennacino
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