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Top 10 : Je suis revenu en Ligue 1

Par Jérémie Baron
8 minutes
Top 10 : Je suis revenu en Ligue 1

Ça y est, Alexandre Lacazette est de retour en Ligue 1, dans le championnat qui l'a vu naître. Et ce n'est évidemment pas le premier à renouer avec l'Hexagone après avoir fait le tour à l'étranger. En voici un top dix 100% trentenaires, garanti sans Didier Drogba, truffé de pas mal de flops, teinté d'une grosse touche lyonnaise et saupoudré d'un soupçon d'Espagne.

Fabien Barthez en 2004

En trois ans à l’OM, Fabien Barthez a connu des péripéties, de la C1 soulevée à Munich à la Division 2 en passant par l’affaire VA-OM. Alors quand il revient dans la cité phocéenne, après quatre ans en Premier League du côté de Manchester United, c’est pour faire les choses en grand : il entraîne le départ de Vedran Runje, n’encaisse que deux buts en huit matchs de C3 pour emmener Marseille en finale de Coupe de l’UEFA (avec un pipi resté légendaire face à l’Inter) et est expulsé sur la dernière marche face à Valence, juste avant la pause. La saison suivante, lors d’un amical musclé (et arrêté à la 80e) contre le Wydad Casablanca, le divin chauve se voit accuser d’un crachat sur l’arbitre Abdellah El Achiri et sera suspendu six mois – plus dix travaux d’intérêt général – par la commission de discipline de la FFF, pour revenir en octobre et se chauffer avant un Mondial 2006 légendaire. La suite pour « Fabulous Fab’ » , ce sera un cauchemar à Nantes entre janvier et avril 2007 et une fin de carrière dans la foulée.


Claude Makélélé & Ludovic Giuly en 2008

À l’été 2008, ce sont deux internationaux français ayant quitté la Ligue 1 depuis belle lurette que le Paris Saint-Germain attrape dans ses filets (à défaut de faire venir Lilian Thuram à qui l’on a détecté une anomalie cardiaque). D’abord Ludovic Giuly (quelques jours après son 32e anniversaire), qui a garni son armoire à trophées au Barça avant de se faire pousser dehors par un certain Leo Messi et de découvrir la Serie A à la Roma. Puis Claude Makélélé (35 piges et tout frais retraité international) qui, en dix ans pile exilé à l’étranger entre le Celta de Vigo, le Real et Chelsea, a réinventé le poste de milieu de terrain défensif, fait partie d’équipes légendaires et laissé une trace indélébile, en Espagne puis en Angleterre. Ces deux-là feront deux finales de Coupe de France – dont l’une remportée – avec Paname et porteront le maillot parisien jusqu’en 2011, puis Giuly prolongera le plaisir à Monaco puis Lorient, et Makélélé, maître de l’entrejeu parisien jusqu’au bout, restera au club en tant que conseiller sportif, puis entraîneur adjoint.


Fernando Morientes (& Gabriel Heinze) en 2009

Avant 2009, Fernando Morientes n’avait fait qu’une seule saison en France, mais elle avait marqué les esprits : 19 pions en 40 matchs toutes compétitions confondues, avec l’AS Monaco version 2003-2004 de Didier Deschamps, et surtout 9 banderilles et 3 offrandes en 12 matchs de C1, lors d’une campagne qui voit les Monégasques se hisser jusqu’en finale. Alors cinq ans plus tard, à l’été 2009 au cœur d’un mercato clinquant (Lucho González, Souleymane Diawara, mais aussi Gabriel Heinze et Édouard Cissé, autres revenants), l’OM tente un coup et fait revenir « el Moro » (33 ans) dans notre championnat, gratuitement en provenance de Valence. Sur la fin, barré par Mamadou Niang, Brandão ou encore Bakari Koné, le buteur espagnol n’apparaîtra que douze fois en Ligue 1 (quatre titularisations) et quatre en C1 (une titularisation… face au Real), signera sa seule réalisation lors d’une défaite à Valenciennes fin septembre, et ne participera que très relativement à la conquête du titre de champion (aucune apparition après février), avec également zéro minute de jeu en Coupe de la Ligue, elle aussi soulevée par les Olympiens. Finir là-dessus, on a déjà vu mieux.


Steed Malbranque en 2011 2012

Trois semaines : c’est le laps de temps durant lequel Steed Malbranque a été un joueur de l’AS Saint-Étienne (pour 26 minutes de jeu face à l’OM), lui qui s’était posé dans le Forez en septembre 2011 après dix ans en Premier League (Fulham, Tottenham, Sunderland). « J’ai résilié avec l’ASSE, car je n’avais pas de plaisir aux entraînements, lâche-t-il alors à l’antenne de RMC. Si je n’avais plus de plaisir, ça ne servait à rien de rester au club. Ce n’est pas mon genre de m’asseoir dans un coin et de toucher mon chèque à la fin du mois. » Plus habitué au gnangnan de la Ligue 1 après sa décennie anglaise, le milieu né en Belgique met près d’un an à retrouver un club et se pose à… Lyon, là où tout a commencé et où il restera quatre nouvelles saisons avant le déclin à 36 printemps.


Éric Abidal en 2013

Bien avant ses frasques extrasportives, Éric Abidal a également été ce vétéran en fin de parcours s’offrant un retour dans son club formateur, juste avant ses 34 berges, deux ans après la déclaration de sa tumeur au foie et une année après sa greffe. Auteur d’une saison canon brassard au bras aux côtés de l’autre papy Ricardo Carvalho alors qu’on le pensait cramé, Abidal regoûte même à l’équipe de France, lors de sa pige monégasque, jusqu’à la catastrophe en Ukraine en novembre. À partir de février, le défenseur n’est plus dans le coup et glisse rapidement sur le banc avant de s’envoler terminer sa carrière lors d’une dernière saison à l’Olympiakos.


Djibril Cissé en 2014

En tant que rock star, Djibril Cissé en est déjà à son deuxième come back en L1 lorsqu’il pose le pied à Bastia en 2014 après avoir sillonné l’Europe (Sunderland, Panathinaïkos, Lazio, QPR, Kouban Krasnodar) et le Qatar (Al-Gharafa SC) à la sortie de son passage marseillais. Le temps d’une saison et demie sur l’Île de Beauté avant de partir en préretraite, l’attaquant-DJ rend quelques services (deux buts et trois passes dé en quinze matchs la première demi-saison, douze apparitions et quatre pions en coupes, dont un doublé contre Auxerre, la deuxième saison), montre qu’il a encore une sacrée frappe de balle et claque une volée d’anthologie à Furiani, face à Sochaux, trois mois après son arrivée. Ça valait bien des saltos, même à 32 piges.


Mathieu Valbuena en 2015

Le retour dans l’élite française qui a certainement créé le plus gros tremblement de terre, dans le mauvais sens du terme. Rarement les supporters de l’OM se sont sentis autant trahis que lorsque Petit Vélo, après une pige d’un an au Dynamo Moscou, a reposé les pieds en France en signant dans l’autre Olympique contre six millions. Vincent Labrune avait décidé de retirer le numéro 28 de Valbuena pour ses huit saisons passées au club ? Le président marseillais fait machine arrière dans la foulée de ce transfert, à la veille du retour du milieu de terrain au Vélodrome. Lors de cet Olympico du 20 septembre 2015 (1-1), l’international français subit un traitement d’anthologie : sifflets, insultes, la tristement culte marionnette le représentant pendu à une potence, sans oublier le découpage de Romain Alessandrini qui vaudra à ce dernier un rouge dès la 44e minute. Après deux saisons de plutôt bonne facture dans le Rhône (dont la campagne de C3 2017), l’ancien du FC Libourne-Saint-Seurin filera s’éclater à l’Olympiakos, lui aussi.


Florent Malouda en 2017

Trabzonspor (Turquie), FC Metz, Delhi Dynamos (Inde), Wadi Degla (Égypte), FC Differdange (Luxembourg) : la fin de carrière de Florent Malouda ressemble plus au parcours de Mathias Coureur qu’à celui de Florent Malouda lui-même. Au milieu de tout ça, il y a donc eu ce retour en France, du côté de la Moselle, après une baston avec son entraîneur Vahid Halilhodžić qui l’avait fortement motivé à quitter Trabzon, et avec la présence de Robert Duverne pour le convaincre de signer du côté de Saint-Symphorien. Avec les Grenats, l’ex-dynamiteur des Blues apparaît 31 fois toutes compétitions confondues, signe trois buts et cinq passes dé, mais ne peut empêcher la descente immédiate du promu (malgré trois succès lors de ses trois premiers matchs), dix-neuvième du championnat à huit points du premier non-relégable. Son contrat n’étant renouvelé qu’en cas de maintien, Malouda plie bagage et ne reviendra plus en Ligue 1. Ce ne sera pas son dernier fiasco.


Bafétimbi Gomis en 2016

Quand il revient au pays après avoir fait le tour de la question à Swansea, Bafé Gomis vient pour boucler la boucle. Il avait signé à Lyon, rival de l’AS Saint-Étienne, en quittant son club formateur ? Le voilà débarquant à Marseille, rival de l’OL, histoire de confirmer que sa carrière n’a pas vraiment de cohérence sur le plan du cœur. À 31 ans, Gomis est au top de sa forme et va signer dans le club de son cœur (le vrai, cette fois) ce qui représentera à l’époque le meilleur exercice de sa carrière : 20 pions en 31 matchs (plus un en Coupe de la Ligue) brassard olympien au bras, un triplé contre Montpellier, deux doublés contre Rennes et Nantes, et le top 5 de l’élite retrouvé pour le club provençal après un exercice précédent terminé dans le ventre mou. Après cette belle histoire néanmoins marquée par son agression par des supporters, tout se terminera en eau de boudin avec le départ du meilleur ami de Pierre Ménès pour le remplacer par Kóstas Mítroglou : «  Je n’ai pas senti cette réelle envie de travailler avec moi, et on ne me donnait que deux ans de contrat, lâche-t-il dans Var-Matin. Je n’ai pas compris. Galatasaray m’a acheté 2,5 millions. Sans faire de comparaison avec lui, ils ont acheté un attaquant 15 millions, avec un salaire qui doit être équivalent au mien. » L’air est sans doute plus doux en Turquie et en Arabie saoudite.


Loïc Rémy en 2018

Après sept ans et demi entre la Premier League (QPR, Newcastle, Chelsea) et la Liga (Las Palmas, Getafe), il fallait bien que Loïc Rémy revienne dans le championnat où il s’était révélé au tournant des années 2000-2010 entre Lyon, Lens, Nice et Marseille. Avec le trentenaire et les autres arrivants de l’été 2018 (José Fonte, Jonathan Bamba, Zeki Çelik, Jonathan Ikoné), le LOSC se redresse nettement après avoir frôlé la relégation : une saison deuxième (lors de laquelle Rémy assiste à l’émergence de Rafael Leão), une saison quatrième, avec sept puis quatorze pions claqués (toutes compétitions confondues) pour le vétéran de Rillieux-la-Pape. Important dans le vestiaire des Dogues, Rémy est néanmoins déjà parti en Turquie au moment où Christophe Galtier emmène Lille au titre de champion l’an passé. Aujourd’hui, après Çaykur Rizespor, Lolo gambade encore du côté de l’Adana Demirspor.


Auraient également pu faire partie de cette liste : Bixente Lizarazu, Sylvain Wiltord, Younès Belhanda, Stéphane Mbia, Bruno Cheyrou, Anthony Modeste, Jonathan Zebina, Olivier Kapo, Jérémie Aliadière…

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