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  • Mort de Raymond Poulidor

Top 10 : Éternels deuxièmes

Par Éric Maggiori, Maxime Brigand, Clément Gavard et Mathieu Rollinger
Top 10 : Éternels deuxièmes

Raymond Poulidor s'est éteint ce 13 novembre 2019. Magnifique coureur cycliste français des années 1960-1970, « Poupou » gardera à jamais l'image de l'éternel second du Tour de France, compétition qu'il n'a jamais remportée, mais dont il détient le record de podiums. L'occasion de rendre hommage à ceux qui, comme lui, ont très souvent croqué dans la médaille d'argent.

AS Roma, années 2000-2010

En 2001, l’AS Roma remporte le troisième Scudetto de son histoire. Un titre attendu depuis 1983. Or, les tifosi giallorossi ne s’imaginaient certainement pas, à ce moment là, que leur équipe allait devenir le Raimondo Poulidori de la Serie A. En effet, depuis ce sacre de 2001, la Roma a terminé… neuf fois deuxième du championnat, sur 18 éditions. Soit 50%. Surtout, la bande à Totti a eu le malheur de toujours se retrouver au coude-à-coude avec une équipe imprenable sur le long terme : d’abord la Juve de Lippi, brièvement le Milan d’Ancelotti, puis l’Inter post-Calciopoli (d’abord de Mancini, puis de Mourinho) et enfin la Juventus de Conte et d’Allegri. En 2010, la Roma s’est même retrouvée première à quatre journées de la fin, tapant l’Inter lors de la confrontation directe, et s’écroulant inexplicablement lors d’un match maudit au stadio Olimpico contre la Sampdoria de Cassano et Pazzini. Et en 2013-2014, la Roma de Rudi Garcia commence sa saison par dix victoires consécutives. Elle terminera la saison à 85 points, à… 17 longueurs de la Juve, qui pète le record de points cette année. Forcément. Et trois ans plus tard, en 2017, Spalletti fait encore mieux avec 87 points (record de points dans l’histoire de la Roma), mais la Juve fait toujours mieux, avec 91. Maledizione !


Fiorentina, années 1950

1956 est une année historique pour la Fiorentina. C’est en effet la date du premier Scudetto de l’histoire du club, remporté haut la main avec 12 points d’avance sur l’AC Milan (alors que la victoire ne valait que deux points, à l’époque). Cette équipe, entraînée par Fulvio Bernardini et dont les stars se nomment Magnini, Chiappella ou encore Cervato, a alors, semble-t-il, le potentiel pour régner sur la Botte pendant quelques années. Sauf qu’au lieu d’aller décrocher d’autres titres, la Fiorentina va terminer consécutivement… quatre fois deuxième. L’année suivant son Scudetto, elle fait même pire : elle finit deuxième de Serie A derrière l’AC Milan et s’incline en finale de C1 contre le Real Madrid de Kopa et Di Stéfano. L’année d’après, en 1958, rebelote : deuxième de Serie A et défaite en finale de Coupe d’Italie contre la Lazio. Et malgré l’arrivée de Kurt Hamrin en 1958 (qui deviendra le meilleur buteur de l’histoire de la formation viola, jusqu’à un certain Batistuta), la Fiorentina terminera à nouveau deuxième en 1959 (derrière Milan) et 1960 (derrière la Juve). Et perdra évidemment en finale de Coupe d’Italie 1960. On est perfectionniste, ou on ne l’est pas.


Bayer Leverkusen, à vie

Un jour de colère, Klaus Toppmöller, finaliste de la Ligue des champions 2002 et type qui connaît quand même deux-trois choses en coup de gueule, a révélé le secret derrière le silence qui entoure le destin du Bayer Leverkusen : « Cette équipe n’a pas de lobby, c’est tout. » Pas faux, mais triste vérité : ce club ne fait pas bander, cette ville ne fait pas rêver et cela s’explique. Facilement, même. Il y a d’abord le fait qu’on parle ici de l’équipe de l’usine Bayer, ce qui est moyennement apprécié en Allemagne. Et il y a surtout ça, ce truc, qui traîne dans l’air : ce club est maudit, condamné à ne quasiment jamais toucher le moindre trophée, et est donc incapable de faire lever les foules. On connaît l’histoire, le Bayer Leverkusen est devenu au fil du temps Neverkusen et il n’existe peut-être pas beaucoup mieux que l’ancien club de l’immense Tranquillo Barnetta pour rendre hommage à « Poupou » : 2e en 1997, 2e en 1999, 2e en 2000, 2e en 2002, 2e en 2011, deux défaites en finale de Pokal (bon, une victoire quand même, en 1993), une autre en finale de la C1 2002. D’ailleurs, difficile de faire mieux que cette saison 2001-2002, où le Bayer avait perdu en quelques semaines la Bundesliga (en terminant à un point du Bayern), la Pokal (défaite en finale face au Schalke de Huub Stevens et Victor Agali, 4-2) et donc une finale européenne sur une volée de cinglé de Zizou. Second couteau, pour la vie.


Liverpool, années 2007-2018

Allez, allons-y. 2008-2009 ? 2e, 86 points. 2011-2012 ? Finale perdue de FA Cup face à Chelsea (2-1), et, éclaircie, victoire en finale de la League Cup aux tirs au but contre les mêmes Blues. Encore ? 2013-2014 : 2e, 84 points. 2015-2016 : défaite en finale de la League Cup, défaite en finale de C3. 2017-2018 : défaite en finale de C1. 2018-2019 : 2e de Premier League avec… 97 points et une seule défaite (!). Puis, la deuxième éclaircie : la victoire en finale de la Ligue des champions face à Tottenham (2-0). Si les années 2000 ont vu les Reds croquer quelques médailles (2 FA Cup, 3 League Cup, 1 C1, 1 C3), elles ont aussi pas mal vu Liverpool se vautrer – surtout sur la période 2007-2018. Voilà surtout maintenant près de 30 ans qu’Anfield attend de célébrer un titre de champion. On connaît la musique : et si cette année, c’était la bonne pour Poolidor ?


Slavia Prague, années 1997-2007

Slavia, ça vient. Si, la plupart du temps, les couronnes nationales se sont partagées entre les deux colosses de Prague lors des premières années du championnat de Tchéquie, c’est le Slavia qui a le plus souffert de l’ouverture à la concurrence. En effet, le Slovan Liberec et Baník Ostrava sont venus mettre leur grain de sel au début des années 2000, laissant les Červenobílí à sept reprises sur la deuxième marche. 1997, 1998, 2000, 2001, 2003, 2005, 2007, voilà pour une belle série de frustration, qui débute étrangement avec le départ de Vladimír Šmicer au RC Lens. Revenu sur le devant de la scène ces dernières saisons, le Slavia peut surtout se consoler en comptant les titres de vice-champion du Sparta ces dernières années : sept sur les douze dernières années (mais entrecoupées de 2 titres de champion).


Étoile rouge de Belgrade, années 2008-2013

Si le ratio était positif sous le régime communiste (19 titres de champion, 9 de vice-champion), l’Étoile rouge de Belgrade a plus souvent déchanté dans son histoire moderne. De là à regretter la dictature ? Peut-être pas, mais toujours est-il que l’équipe de l’armée s’est ramassée à cinq reprises entre 2008 et 2013, avec seulement deux petites coupes de Serbie pour garder le rythme. Costaud, surtout quand c’est pour dérouler le tapis rouge à son meilleur rival : le Partizan, sextuple champion sur la période. Il ne fallait peut-être pas laisser filer Vladimir Stojković chez le voisin…


Nîmes Olympique, années 1950-1962

En 1950, le Nîmes Olympique fait une entrée fracassante dans l’élite du football français. Un premier match de D1 le 27 août, un premier succès le 10 septembre et une place de leader à deux journées de la fin. Le début de la gloire pour les Crocodiles, mais aussi des regrets. Cette saison-là, le club gardois rate le titre pour un point et glisse à la cinquième place. L’équipe se stabilise en première division, puis tutoie encore une fois les sommets à la fin de la décennie. Sauf que Nîmes ne parvient pas à faire chuter le grand Reims de Jonquet, Piantoni ou Fontaine, se contentant d’une place de dauphin trois années d’affilée (1958, 1959, 1960).

La malédiction de la deuxième place ne se limite pas au championnat : les Gardois disputent leurs deux premières finales de Coupe de France en 1958 et 1961, pour deux défaites contre Reims (1-3) et Sedan (1-3), et s’inclinent également dans le Challenge des champions – l’équivalent du Trophée des champions – en novembre 1958, toujours contre Reims (2-1). Le dernier coup de grâce intervient en 1962 : leader de D1 à l’aube de l’ultime journée, Nîmes s’incline sur le terrain du Stade français (0-1), modeste treizième, et se fait doubler par Reims et le Racing. Un homme pour incarner cette période faste et frustrante : Kader Firoud, joueur nîmois de 1948 à 1954, puis entraîneur de 1955 à 1962. Aujourd’hui, le natif d’Oran est toujours le vice-recordman de matchs dirigés en D1 française (783) derrière Guy Roux. Décidément.


Young Boys Berne, années 2004-2017

À partir des années 1950, les Young Boys prennent l’habitude de croquer au moins un petit trophée national dans chaque décennie. Sauf que dans les années 2000, les Jeunes Garçons de Berne peuvent se poser des questions : le dernier titre de champion de Suisse remonte à 1986 et le dernier trophée à 1987, avec la Coupe de Suisse. La première division devient la Super League en 2004, et le club bernois doit lever les yeux pour contempler le FC Bâle et le FC Zürich se goinfrer de trophées (14 à eux deux), pendant qu’il échoue à sept reprises sur la deuxième marche du classement entre 2004 et 2017. La chanson est la même en coupe nationale : trois défaites en finale (2006, 2009, 2018), et puis c’est tout. Heureusement, les Young Boys peuvent prendre leur revanche grâce au boulot d’Adi Hütter, entraîneur de 2015 à 2018, et à la continuité assurée par Gerardo Soane la saison dernière, en décrochant le titre de champion de Suisse ces deux dernières années. L’effet Guillaume Hoarau.

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