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Top 10 : Espoirs perdus du Portugal

Par Mathieu Faure
5 minutes
Top 10 : Espoirs perdus du Portugal

Pour un Cristiano Ronaldo, combien d'escroqueries ? Une chiée. C'est la magie du football portugais. Capable de sortir 45 joueurs par an pour ne garder que les meilleurs. Qu'arrive-t-il aux autres ? Début de réponse.

1 – Hugo Viana

Meilleur jeune européen à 19 piges, plus gros gâchis du football portugais dix ans plus tard. Hugo Viana a fait du grand écart sa spécialité. Kidnappé par Newcastle au Sporting avant son vingtième anniversaire, le numéro 10 lusitanien était censé prendre la succession de Rui Costa dans les cœurs. Un milieu créateur, cajoleur, charmant. Au lieu de ça, Hugo n’a jamais supporté la pression. Il fait actuellement les beaux jours de Braga. Dans un stade où les virages sont un rocher.

2 – Ricardo Quaresma

L’extérieur du pied le plus connu d’Europe affiche le parcours d’un mec parti trop fort, trop tôt : Sporting, Barcelone, Porto, Inter, Chelsea, Beşiktaş. Six clubs, cinq pays, on a beau essayer toutes les combinaisons mathématiques possibles, le résultat est sans équivoque : Ricardo met beaucoup trop de gel.

3 – Hugo Leal

9,1 millions d’euros déboursés par le PSG pour s’attacher les protège-tibias coupés du Portugais de 21 ans. On est en 2001 et la rumeur affirme que le milieu de terrain de l’Atlético a un Emmanuel Petit dans chaque orteil. Plutôt beau gosse, Hugo Leal se met le Parc des Princes dans la poche avant même son premier match. Une fois ses premiers pas sur les prés français, la rumeur ne fait plus le poids face à la triste réalité sportive. Hugo est une escroquerie implantée dans un corps de top modèle. En trois saisons parisiennes, il fera naître une célèbre théorie : « Après un bon match, Hugo se blesse systématiquement. » Hugo Leal ne s’est pas beaucoup blessé. Vie de merde.

4 – Manuel Fernandes

Voici l’histoire d’un joueur surnommé très tôt Manélélé en comparaison avec Makelélé. Pour le style de jeu, pas pour l’anatomie phallique. C’est peu dire si le jeune milieu de terrain est attendu au pays. Formé à la belle école du Benfica au début des années 2000, Manuel Fernandes part très vite se mesurer avec les gros sacs de Premier League. À 20 piges, il arrive à Portsmouth. Un raté. Il se loupera également à Everton et, à un degré moindre, en Espagne où son passage à Valence n’est pas une franche réussite. Actuellement en vol géostationnaire à Beşiktaş, on a l’impression que l’ancien monstre lisboète est en fin de carrière. Il n’a que 26 piges.

5 – Emilio Peixe

1991, Emilio vole vers sa majorité. Il n’a pas encore ce petite bide qu’il traîne actuellement avec les U16 portugais. Il est même plutôt beau. Balle au pied, le milieu de terrain met le monde à ses pieds lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans de laquelle il repart avec le Ballon d’Or. Au Sporting, son club formateur, on se dit qu’avec Luís Figo – l’autre merveille locale – l’avenir s’annonce radieux. Mais Emilio ne confirme pas. Il stagne. Trop protégé, sans doute. On se dit qu’un départ vers l’étranger sera révélateur. À 24 ans, il part pour Seville où il explosera en vol. Le début de la fin. Peixe ne retrouvera jamais son niveau de 1991. Il terminera son supplice à Leiria, dans l’indifférence la plus totale. Sur sa cheminée, son Ballon d’Or U20 se sent bien seul.

6 – Dani

Plutôt handsome dans sa jeunesse, l’avant-centre a tenté de faire illusion très tôt. Après deux saisons encourageantes au Sporting et à West Ham, le jeune Portugais débarque à l’Ajax. On est en 1996 et le club des Lanciers est une machine à sortir des cracks. À la même époque, Kluivert, Davids, Kanu et Litmanen passent leurs mercredis à déboîter l’Europe. Dani arrive dans ce n’importe quoi footballistique et se mange en beauté. Pas au niveau. Son pion contre l’Atlético Madrid lors du quart de finale de C1 en 1997 n’y changera rien. Dani tombe dans l’oubli. Il tire sa révérence en 2003. À 27 ans. Triste.

7 – Ricardo Vaz Tê

Quand il était môme, Ricardo jouait à la baballe avec Nani dans un club de quartier. Alors que le futur ailier de United prend la route du Sporting, Ricardo choisit l’exil anglais et atterrit à Bolton. Dans le nord de l’Angleterre, on se vante d’avoir déniché une perle. Un ailier surpuissant capable de tout casser sur un coup de rein. À 18 piges, le tank fait ses débuts en PL et l’histoire sent bon le succès, le pognon et les ralentis YouTube. Neuf ans plus tard, Ricardo s’est perdu au gré de choix douteux (Panionios, Barnsley) et ne mérite même pas un reportage Téléfoot.

8 – Agostinho

13 clubs dans sa carrière. 4 matches au PSG sous le gouvernement Luis Fernandez II. Voilà qui résume assez bien la carrière de cet ailier gauche. C’est con, parce qu’à 17 ans, le gaucher fait les beaux jours de Guimarães. Le club est trop petit pour contenir son talent. Il se barre en Espagne. Au Real Madrid. De la Maison Blanche, il ne verra que l’équipe B. La marche était trop haute. Ce premier échec plombera sa carrière. Il enchaînera ensuite les taules quelconques (Malaga, Las Palmas, Salamanca, Moreirense, Poli Ejido, etc.) tout en gardant le sourire. Un mec bien.

9 – Paulo Sérgio

Un autre ailier portugais de poche qui s’est mangé un mur à la sortie de l’adolescence. 1m65 au garrot, des cannes de feu et un instinct de buteur aiguisé (meilleur buteur de l’Euro des U19 en 2003). Au départ, Paulo Sérgio a de quoi séduire les scouts étrangers. Sauf que le gros talent n’a rien dans la tronche. De ses multiples prêts (cinq au total), il ne retiendra rien. Le Sporting – décidément un sacré centre de formation – décide de s’en séparer sans lui avoir laissé l’honneur de porter une seule fois la liquette verte et blanche. À 28 ans, Paulo Sérgio jouera l’année prochaine à Limassol. Ouais, à Chypre.

10 – Yannick Djaló

C’est l’histoire d’un mec qui signe à Nice le dernier jour du mercato. Son fax arrive à minuit trois. Trois minutes trop tard. Il a mis six mois avant de retrouver un club. S’entraînant entre la Côte d’Azur et le Portugal. Avant cet épisode, Djalo devait être l’attaquant que tout le Portugal attendait. Aujourd’hui, le pays attend tranquillement sa retraite. On a le temps, il n’a que 26 ans.

Les notes d’Arsenal-Monaco

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