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Tongo Doumbia : « Al-Ain, une équipe de fous à lier »

Propos recueillis par Andrea Chazy
Tongo Doumbia : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Al-Ain, une équipe de fous à lier<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Passé par Rennes, Valenciennes et surtout Toulouse, c'est à Al-Ain que Tongo Doumbia continue son petit bonhomme de chemin. À 29 ans, l'international malien explique à qui veut l'entendre que venir aux Émirats n'était pas seulement un choix financier. La preuve : il joue ce soir la finale de la Coupe du monde des clubs face au Real Madrid de Luka Modrić. Une belle récompense après quelques années galère.

Il y a un an et demi, tu terminais dans le ventre mou avec Toulouse et aujourd’hui, tu te retrouves en finale de la Coupe du monde des clubs face au Real Madrid. On peut appeler ça un grand écart ?Pire qu’un grand écart, même. Il y a un an et demi, effectivement, je terminais dans le ventre mou, mais un peu avant encore, j’étais opéré du dos. (une hernie discale, N.D.L.R.) C’était compliqué, mais aujourd’hui, je peux dire que l’histoire est belle.

Qu’est-ce qui t’avait poussé à quitter Toulouse à l’été 2017 ?J’arrivais en fin de cycle, j’avais passé des moments difficiles après mon opération, ma blessure. J’avais besoin de changer d’environnement.

Est-ce que tu penses que ta condamnation a pu décourager certains clubs à te recruter ? (huit mois de prison ferme et 10 000 euros d’amende pour délits routiers, commuée en une simple amende assortie d’un port de bracelet électronique et des travaux d’intérêt général, N.D.L.R.)

Je peux t’assurer qu’en ce moment, mon téléphone sonne tous les jours et que tout le monde a oublié cette histoire de conduite sans permis.

Bien sûr. Mais en soi, je n’ai pas non plus fait de folies. Oui, ok, j’ai été condamné pour conduite sans permis. Mais de là à ce qu’on me prenne pour je ne sais pas quoi… Il y a des clubs qui avaient préparé des offres, et qui l’ont retiré à cause de ça. Mais c’est là où aujourd’hui, l’histoire est belle. Je peux t’assurer qu’en ce moment, mon téléphone sonne tous les jours et que tout le monde a oublié cette histoire.

Cet épisode t’a changé ?Oui, énormément. La condamnation, puis l’opération qui a suivi dans la foulée, je remercie Dieu tous les jours de m’avoir fait vivre cela. C’est moche, c’est triste, mais tu apprends. Tu deviens plus mûr. Tu vois qui est là pour toi ou pas dans ces moments-là. Tu ne répètes pas les erreurs, je sais que je ne les ferais plus jamais aujourd’hui. Tous les coachs me prédisaient une vraie carrière, mais ils m’avaient mis en garde. Et ils avaient tous raison, notamment (Frédéric) Antonetti, mon premier coach en pro. Il croyait dur comme fer en moi, et m’avait dit : « Tongo, fais attention à ton entourage, à la fête, évite tel ou tel endroit. »

Il avait ciblé dès ton premier contrat pro que tu pouvais avoir un entourage néfaste à ta carrière ?Il savait que je venais d’un quartier. Pour faire une carrière, il faut bien manger, bien dormir, avoir une bonne récupération. Avant, tout cela, je le faisais, mais par intermittence. J’étais jeune, je ne pensais pas à tout ça. Je me croyais invincible. Jusqu’à ce que tu commences à avoir des petits pépins. T’es obligé de te prendre un mur pour le comprendre. Aujourd’hui, je suis un homme meilleur, plus pro. Je n’ai que 29 ans, je peux rebondir partout.

Après Toulouse, tu es parti au Dinamo Zagreb où tu n’es resté qu’un an. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?Essentiellement, le style de vie des pays de l’Est. Le train de vie n’était pas simple. Je suis musulman et c’était compliqué de trouver de la viande halal, ma femme ne parle que le français… Ce sont des détails, mais qui compliquent tout. Sportivement, les six premiers mois, je marchais sur l’eau. La deuxième partie de saison était plus compliquée, j’ai commencé à avoir des petites blessures. Il y a eu le titre au bout, quand même, mais mes performances n’étaient plus les mêmes, car je jouais avec des douleurs.

Fin octobre, tu rejoins donc Al-Ain. Tu t’attendais à vivre des moments comme celui-là ?Déjà, je suis venu ici en sachant qu’on allait jouer la Coupe du monde des clubs en tant que club hôte de la compétition. Après, de là à me dire qu’on irait en finale, on y croyait, mais personne ne nous voyait là. Pour tout le monde, on allait se faire gifler dès le premier match. Finalement, on a tenu tête à River Plate en demies et on est là.

River Plate en demies, c’est le plus gros match que tu as joué dans ta carrière ?Non, j’ai quand même joué contre l’Atlético (avec Rennes en 2011, N.D.L.R.), ce qui était un beau match. Mais c’est vrai que c’est sans conteste l’un des plus gros. Tu fais un vrai match, contre une équipe qui vient de gagner la Libertadores et qui est censé te mettre 3-0 ou 4-0. En plus, c’était à domicile dans notre stade. Al-Ain, c’est le plus gros club aux Émirats et depuis la demi-finale, ça a pris une autre ampleur. On est devenu le premier club émirati à accéder à la finale, ce qui fait que tout le monde y croit maintenant.

Les gens font la fête dans la rue ?

Après la demie, dans la rue, c’était comme si on avait gagné la finale ! Ça klaxonnait, c’était la folie !

Ah bah après la demie, dans la rue, c’était comme si on avait gagné la finale ! Ça klaxonnait, c’était la folie ! Après, on n’a pas pu trop juger la ferveur, car comme on est en tournoi, on doit aller directement à l’hôtel.

Que vous a dit le coach après ce match ?Il était super content, mais il faut dire qu’on a une équipe de fous à lier ! On fait beaucoup d’efforts. On prend du plaisir, on est une bande de potes. Au début du tournoi, il nous disait que c’était du bonus, de nous faire plaisir ! Quand il faut aller à la guerre, tout le monde donne tout.

Souvent pourtant, quand on voit un joueur partir dans le Golfe, c’est pour prendre un gros chèque ou prendre des vacances…Mais moi-même, je pensais comme ça avant d’y aller. Mais pas du tout ! J’ai été très agréablement surpris en arrivant ici. On le voit aujourd’hui avec nos performances en Coupe du monde des clubs, personne n’est largué.

C’était un choix financier Al-Ain, à la base ?Pas forcément. Avant de signer ici, j’ai eu des propositions de clubs de Ligue 1, etc. Je voulais jouer d’autres trucs, voir autre chose. La Coupe du monde des clubs, par exemple, ce n’est pas tout le monde qui peut se targuer de l’avoir jouée une fois dans sa vie. Après, on ne va pas se mentir non plus, évidemment que l’aspect financier a compté aussi. Mais quand l’aspect sportif et financier sont là, il ne faut pas réfléchir trop longtemps !

Parlons de ton équipe. Qui sont les personnalités à suivre ?Il y a un Brésilien, Caio, qui est un super bon joueur et un leader technique. Marcus Berg, tu connais. C’est le leader d’attaque et celui qui marque le plus de buts en championnat. Et puis, Ibrahim Diaky qui a fait presque toute sa carrière ici, et qui est le véritable leader dans le vestiaire. Quand il parle, tout le monde l’écoute.

Aujourd’hui, c’est le Real Madrid qui se présente face à vous. Vous arrivez à y croire, un peu ?Déjà, il faut s’amuser. Personne ne nous voyait là. Après, nous sommes des compétiteurs. Bien sûr qu’on a envie de battre le Real. C’est censé être une marche vraiment au-dessus, nous on n’a pas de pression. Ils doivent nous gifler, mais si on peut gagner, on ne va pas dire non ! Si j’entre sur le terrain en acceptant d’ores et déjà de me faire gifler, ça ne sert à rien d’y aller. Sur un match, tout est possible. Si on perd, ce sera normal, et si on gagne, on va choquer toute la planète !

Tu as un rêve ?Je rêve tous les jours. En ce moment ? Je ne rêve que de la Coupe du monde des clubs.

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