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They are back !

Par Ugo Bocchi
They are back !

Après l’épisode pour le moins mouvementé de 98, Marseille reçoit un nouveau match de l’Angleterre. Et clairement, la cité phocéenne avait beau être prévenue, difficile de lutter contre la vague anglaise.

Queen Victoria Pub, quai de Rive-Neuve, Marseille, à 10h50. Ils sont déjà plusieurs dizaines à descendre leur(s) pinte(s) de blonde, assis en terrasse. Pas encore saouls, mais déjà bien entamés. Petit à petit, des chants commencent à résonner. Ils oscillent entre « Jamie Vardy’s on fire » , les « ten german bombers » et les « in-gerland » , avec tout de même une petite préférence pour celui concernant le bonhomme de Leicester.

L’alcool monte. Les tee-shirts tombent. La faim disparaît. Le soleil tape de plus en plus. Les crèmes solaires, achetées quelques jours plus tôt en pharmacie, s’étalent. Ils arrivent du Pharo, de la Joliette, de Notre-Dame, du cours d’Estienne-d’Orves… Ils sont maintenant une bonne centaine. Sans prévenir, l’ambiance monte encore d’un cran. Les CRS se joignent aussi à la fête. Les passants filment. Mine de rien, ça commence à faire du monde. Une bouteille de bière est lancée en l’air. Les autres répondent par des gaz lacrymogènes. Les chants gentillets sont remplacés par des refrains plus agressifs : « On déteste les français ! » La fête est terminée. Place au n’importe quoi.

Summer is coming !

Et ça a duré comme ça un bon bout de temps. Au moins jusqu’à une heure du matin. Deux soirs d’affilée. Les uns remettent la faute sur les autres. Les autres font de même avec les uns. Les deux camps filment toutes les scènes pour pouvoir se justifier a posteriori. Quoi qu’il en soit, tard dans la nuit, Marseille ne ressemble plus à grand-chose. Le chaos. Le Vieux-Port est un Woodstock urbain. Au milieu de tout ça cohabitent des Anglais toujours aussi chauds, des forces de l’ordre tantôt passives, tantôt actives, des Marseillais venus faire la fête, des Marseillais un peu plus virulents parqués quelques centaines de mètres plus loin et des Russes discrets, mais aux coudes solides. Et toutes les vingt minutes environ, les CRS font la circulation. Les Anglais bougent de bar en bar, prennent d’assaut les terrasses, sans forcément prévenir, au grand dam des commerçants de la ville. Car Marseille avait beau être prévenue, les Anglais arrivent toujours à surprendre. Autour de la fan zone ou du Vélodrome, dans toute la ville, les commerçants ont souvent pris leurs précautions, mais c’est bien au Vieux-Port que les supporters ont pris leurs quartiers. Comme il y a 18 ans.

Un mauvais souvenir pour la plupart. Mais aujourd’hui, même après deux jours et deux nuits agités, par d’alarmisme pour autant : « On improvise tout le temps. Pendant ce genre de compétition, on ne fait pas notre boulot normalement. C’est de l’événementiel, et du coup, on fait toujours en fonction de la situation. Et puis, ils ne nous veulent pas de mal à nous, les bars ou restaurants » , explique Yazid du Beau Rivage, avant de balayer sa terrasse de dizaines de verres en plastique. Même constat, quelques centaines de mètre plus bas au Ô quinze bar. Lycia raconte : « On fait confiance aux gens, à la sécurité, à la police. » En gros, ils laissent venir, ils servent, tant pis si des chaises volent, et puis ils arrêtent quand ils sentent que ça va trop loin. Ils prennent la température en temps réel. Lycia se souvient notamment qu’en 98, son bar avait servi d’issue de secours à pas mal de passants et qu’ils avaient réussi à sécuriser tout le monde, sans forcément prévoir. Donc, pas question de fermer, ni de se prendre la tête, et surtout, pas question de boycotter les Anglais : « Ce sont de bons clients, généralement. »

Terrasses interdites ?

Dire qu’il y a quelques jours, on se demandait si les terrasses pourraient être ouvertes ou non, à Marseille… C’est finalement une réponse ultime à cette polémique. Un peu par défaut, mais une réponse quand même. Et une réponse claire et nette. Les gérants de bar et restaurants ne sont plus vraiment préoccupés par « l’argument sécurité qui sert d’alibi à des fins commerciales » . En fait, ils ne se doutaient pas que la situation pourrait presque se retourner contre eux. Certains se sont retrouvés à sec, quand d’autres n’ont pas envie de « trop sécher » les Anglais.

Il est tard. Les chants se font de plus en plus discrets. Les voix, cassées, ne portent plus. Certains vomissent dans le port, d’autres font la sieste. Et puis finalement, ce sont les CRS qui mettent fin, encore une fois à coups de « tear gaz » , à la soirée des derniers courageux. Ils prennent finalement, à contre-cœur, la direction de leur hôtel. Il faut bien dormir à un moment donné. Et ce sont bien eux, les hôteliers, les seuls commerçants marseillais à ne pas trop se plaindre de l’enthousiasme, parfois débordant, de nos amis britanniques. Encore que…

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