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  • AS Roma/Milan AC

Roma-Milan, départ pour l’Europe

Eric Maggiori
5 minutes
Roma-Milan, départ pour l’Europe

Ce soir, l’AS Roma, sixième, accueille le Milan AC, septième. Une confrontation entre deux équipes qui sont plutôt sur une bonne dynamique, et qui ont tout intérêt à ne pas perdre si elles ne veulent pas voir le train pour l’Europe s’éloigner.

Roma-Milan. L’histoire de deux équipes qui n’ont, comme qui dirait, plus de temps à perdre. Trop de points laissés en route, trop d’erreurs défensives qui ont coûté cher dans le classement. Oui. La Roma et le Milan AC, quelque part, se ressemblent. Du moins, leur début de saison a quelque chose de similaire. Une saison commencée au ralenti, avec des défaites assez inexplicables, et puis un mieux. Une vraie embellie, de part et d’autre, qui se confirme sur les statistiques : 12 points sur 15 pris par la Roma lors des cinq dernières journées, 13, sur la même période, pour le Milan AC. Au classement, cela donne une Roma sixième, avec 29 points, et un Milan qui talonne, à 27. Ce soir, donc, les Milanais ont, pour la première fois cette saison, la possibilité d’intégrer le Top 6, à savoir les places qualificatives pour l’Europe. Un petit exploit, lorsque l’on sait qu’il y a encore quelques semaines, notamment après une défaite à domicile contre la Fiorentina, les joueurs d’Allegri étaient à quelques points de la zone de relégation. Même son de cloche pour la Roma. Les hommes de Zeman, après la défaite lors du derby face à la Lazio, semblaient totalement largués. Mais grâce à quelques matchs bien maîtrisés, et notamment une superbe victoire face à la Fiorentina, les Giallorossi se sont relancés. Les tifosi attendent désormais une victoire face au Milan AC, chose qui n’est plus arrivé au stadio Olimpico depuis mars 2008. Un jour où Kaká, Ludovic Giuly et Vučinić avaient marqué. Une autre époque.

Pas la meilleure attaque, pas la pire défense

La semaine dernière, la Roma a toutefois chuté sur la pelouse du Chievo (1-0), après quatre succès de rang. Une défaite difficile à avaler pour les Romains, puisque l’arbitre, le toujours catastrophique monsieur Bergonzi, leur a refusé deux pénaltys, avant d’accorder, avec la complicité de son juge de ligne, le but décisif du Chievo, entaché d’une position de hors-jeu. Les Giallorossi ont préféré ne pas commenter, Totti se contentant de dire ironiquement que « s’il parlait, ils allaient le suspendre » . Sage Francesco. Mais le résultat n’entrave en rien l’enthousiasme des joueurs de Zeman, même si la prestation à Vérone a été un brin en dessous de ce qui avait été affiché lors des rencontres précédentes. Des rencontres où la Roma avait parfois joué aux antipodes de ce que demande habituellement le coach tchèque. À savoir, une victoire 1-0 à Pescara, ou 2-0 face au Torino. Des scores pas franchement « zémaniens » . En même temps, on aura beau dire ce que l’on veut, la Roma vante tout de même la deuxième meilleure attaque de Serie A (un but de moins que la Juve qui compte cependant un match en plus), et la quatrième pire défense du championnat, derrière Pescara, Cagliari et le Genoa.

Toutefois, on a l’impression que, depuis un derby catastrophique, Zeman a tenté de changer légèrement de méthode. Plus de prudence, même si la Roma continue d’afficher un jeu offensif et plaisant à voir. De fait, le peuple commençait à gronder, et le technicien, qui a bien senti qu’il ne jouissait pas d’une immunité totale, a voulu engranger des points. Chose qu’il a fait, son équipe n’étant aujourd’hui qu’à quatre longueurs de la rivale Lazio, qui campe la troisième place, qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Dans cette équipe romaine, le phare s’appelle, encore et toujours, Francesco Totti. Le Capitaine a admis il y a quelques jours avoir « perdu 5 kilos » , ce qui se ressent évidemment sur ses prestations. Lors du match contre la Fiorentina, on l’a vu courir partout, marquer des buts, offrir des passes décisives. Bref, un Totti de 20 ans, et non pas de 36. Face aux Milanais, il devrait être aligné aux côtés d’Osvaldo et Lamela, un trio qui pèse 22 buts, cette saison, en Serie A. Prends ça, le Pharaon.

17 points de retard sur la Juve

Le Pharaon, justement. Venons en à lui et à sa crête. Stephan El Shaarawy est véritablement la grosse révélation de ce début de saison en Italie. Il mène le classement des buteurs, avec 14 réalisations en 17 journées. Drôle, lorsque l’on pense que Massimo Ambrosini lui avait promis de lui payer ses vacances s’il marquait plus de 8 buts sur l’ensemble de la saison. Grâce à lui, le Milan AC n’a pas sombré au moment où il était au plus mal, et surtout, Massimiliano Allegri n’a pas été viré. Le coach est pourtant passé tout près du limogeage à deux reprises (face au Genoa et à Palerme), mais a toujours été sauvé par son attaquant. Après avoir touché le fond, Milan va donc mieux, sur tous les points. L’attaque fonctionne (11 buts marqués sur les trois dernières journées), la défense commence enfin à trouver ses marques, et les joueurs hors de forme, à l’instar de Nocerino, Boateng ou Robinho, retrouvent petit à petit leur niveau. Toutefois, on a encore du mal à parler d’objectifs bien précis du côté de Milanello. Pour le Scudetto, tout le monde a bien compris que c’était plié. La Juve est, depuis hier soir, à 17 points, et resterait à 14 même en cas de succès ce soir. Ce qui est évidemment beaucoup trop conséquent pour penser pouvoir inquiéter les joueurs d’Antonio Conte.

En revanche, pour ce qui est de la qualification en Ligue des champions, Milan veut désormais y croire dur comme fer. La zone C1 n’est qu’à six unités, et Allegri, poussé par les hautes instances milanaises (Berlu et Galliani), pense que son équipe peut y arriver. Ce sera tout de même compliqué, vu la rude concurrence de l’Inter, la Lazio, le Napoli, la Fiorentina et donc, la Roma. Une Roma que les Milanais vont affronter ce soir avec une équipe « type » . Nocerino, Robinho, Boateng et El Shaarawy devraient tous être alignés, pour un secteur offensif qui n’a rien à envier à celui de son adversaire du soir. Quant à la défense, c’est à nouveau le quartet De Sciglio, Yepes, Mexès (retour au stadio Olimpico) et Constant qui devrait s’y coller. Une ligne pour le moins surprenante, qui peut faire venir quelques sueurs froides aux tifosi rossoneri, surtout lorsque l’on imagine que ce sont eux qui vont se retrouver face à Messi au mois de février. On n’en est pas encore là. Ce soir, Milan est à Rome. Et Milan est à Rome pour gagner. Plus facile à dire qu’à faire?

Dans cet article :
Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki
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Eric Maggiori

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