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  • Un jour, un transfert
  • Épisode 17

Robert Jarni à Coventry : 48 heures chrono

Par Maxime Renaudet
Robert Jarni à Coventry : 48 heures chrono

Cet été pendant le mercato, So Foot revient chaque jour de la semaine sur un transfert ayant marqué son époque à sa manière. Pour ce 17e épisode, direction le mois d’août 1998, lors duquel Robert Jarni, convoité après un Mondial français réussi avec la Croatie, signe à la surprise générale à Coventry City. Sauf que le latéral gauche s’enfuira au Real Madrid 48h après son arrivée dans les West Midlands.

En cet après-midi d’août 1998, le soleil inonde le dernier match de présaison de Coventry City, qui reçoit l’Espanyol Barcelone de Samuel Eto’o, Mauricio Pochettino et Iván Helguera. Dans les tribunes de Highfield Road, les regards se tournent moins vers la pelouse qu’en direction de la tribune présidentielle où détonne un beau brun caché derrière ses lunettes de soleil. Il s’agit de Robert Jarni, aka Croazia Express depuis qu’ISS Pro Evolution Soccer l’a jugé aussi rapide que Tijani Babangida. À l’aube de ses 30 berges et après un Mondial 1998 qui l’a rendu pourtant hype, celui qui s’est révélé à Bari en 1991 va s’engager à Coventry pour quatre ans, moyennant 2,6 millions de livres. Une nouvelle excitante pour les supporters des Sky Blues, qui espèrent que le coach Gordon Strachan alignera le latéral gauche croate dès la semaine suivante pour la réception de Chelsea lors de la 1re journée de Premier League. Mais deux jours plus tard, après avoir échangé par téléphone avec son compatriote Davor Šuker et rencontré le président du Real Madrid Lorenzo Sanz dans un pub-restaurant de Marbella, le champion d’Italie 1995 avec la Juventus pose un lapin à Coventry et file à l’anglaise.

« Ma famille était opposée au déménagement en Angleterre »

Mais pourquoi avoir transité quelques jours par Coventry, qui venait de terminer 11e de Premier League, avant de s’engager au Real ? Première hypothèse émise par la presse britannique : son épouse Sandra ne voulait pas quitter l’Espagne pour le fin fond des West Midlands, visiblement moins glamours que l’Andalousie. La seconde : le Real Betis Balompié, où il jouait depuis 1995 et son départ de la Juventus, souhaitait se débarrasser de lui après l’ouverture de deux procédures disciplinaires à son encontre, soi-disant pour avoir simulé des blessures et pour être parti en Croatie avant la fin de la saison 1997-1998. Mais le Betis ne voulant pas renforcer le Real Madrid de Guus Hiddink, Coventry aurait agi comme un tiers permettant aux Merengues de recruter l’un des rares joueurs à être passé du Torino à la Juventus. Une théorie jugée légèrement conspirationniste à l’époque, mais selon laquelle les Sky Blues auraient empoché 1 million de livres grâce à ce tour de passe-passe, avant d’investir la somme dans l’achat de l’arrière droit de Crystal Palace Marc Edworthy.

Seulement voilà, d’après le principal intéressé, qui le réaffirmera à SoFoot en 2017, il n’aurait pas paraphé de contrat avec le club anglais. « Gordon Strachan voulait que je signe à Coventry. Il aimait la façon dont je jouais, il appréciait mes performances en Liga et avec l’équipe nationale, mais après avoir reçu une offre du Real Madrid, j’ai décidé de signer pour eux à la place, expliquait-il au quotidien écossais The Herald Sport, avant de faire allusion à l’autre hypothèse évoquée en août 1998. Je ne dirais pas que c’était la décision de ma femme, mais une décision familiale, car ma famille était opposée au déménagement en Angleterre. Nous avions de jeunes enfants, ma fille était à l’école primaire en Espagne, et nous préférions y rester plutôt que de déménager en Angleterre. J’ai été honnête à ce sujet, et quand je l’ai dit à Strachan, il a compris. » Tout l’inverse des supporters de Coventry, médusés par ce bad move improbable. Ils s’en remettront vite en s’apercevant que cette volte-face ne sera pas couronnée de succès, car il quittera Madrid dès l’été suivant. Il s’exilera à Las Palmas, pensionnaire de Segunda División, avec qui il connaîtra la montée en Liga, puis à nouveau le banc. Avant de s’embrouiller avec le club canarien, qui refusera de le refourguer fin 2001 à Manchester City, le poussant à finir au Panathinaïkos. « Nous avons fait tout ce que nous pouvions, confiera Kevin Keegan, le coach de City, au Coventry Telegraph. Il a des problèmes avec son club, mais ce sont ses problèmes, nous n’interviendrons pas là-dedans. » Dommage, il suffisait de passer un coup de fil à Coventry.

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