Pieroni a signé chez les Roux

Pieroni à Lens, c’est fait, c’est aujourd’hui, samedi, à quelques heures du coup d’envoi d’un nouvelle journée de Ligue 1 qu’on attend avec impatience, pourquoi on sait pas, mais on attend et savoir que le gars Pieroni se rapproche de chez lui, y a pas mieux pour patienter.

On se souvient que l’attaquant belge avait fait l’objet de nombreuses sollicitations lors du dernier mercato : Nantes et Toulouse étaient sur les rangs. Nantes l’avait emporté. « Ca collait mieux », pensait Luigi. Quel con.

A Nantes, les attaquants-jeu-de-tête n’ont jamais réussi. Même les « grands » qu’étaient Vahid ou Ouedec se servaient davantage de leurs panards que de leur crâne -surtout utile pour réfléchir et comprendre les consignes de maître Coco sur son arbre perché.

Logiquement, Pieroni n’a rien fait à Nantes. Ou plutôt si, un premier match avec but à la clé qui n’est jamais de très bon augure à la Beaujoire. Ca sentait le Jakovljevic à plein nez cette histoire. « Jako », comme le surnommait le « Bud », le directeur sportif historique du FCNA -qui va bien finir par revenir.

« Jako » inaugura une longue lignée d’avant-centre maousses taillés pour les luttes aériennes dans les surfaces adverses : les Mazzoni, Giallanza and co. C’était oublier qu’à Nantes, on jouait à terre. Mal parfois, mais à terre.

Pieroni n’était donc pas fait pour Nantes, tout le monde le savait, mais il est venu quand même, et voilà ti pas qu’il était bien emmerdé en ce début de saison, à compter ses doigts sur le banc, en L2.

Heureusement, Guy Roux est passé par là. Guy, c’est un peu comme les petits camions remorques siglés aux couleurs de votre ville : il vient ramasser ce qui traîne devant votre porte et qui ne rentre pas dans le camion poubelle. On appelle ça les encombrants.

Kalou par-ci, Pieroni par-là, en attendant vraisemblablement Jeunechamp dont Rennes ne sait plus trop quoi faire et puis, tiens, un petit poste de recruteur dans le Berry pour Lachuer, une place en or de chaperon pour Laslandes (y a pas meilleur pour surveiller les gars en boites, il les connaît toutes) et pourquoi pas Sébastien Hamel comme quatrième gardien, puisque Marseille en compte cinq. Guy Roux préfère être en famille, tant qu’à faire.

Dans le Nord, c’est bien connu, les gens sont accueillants et chaleureux. Guy Roux a été reçu comme chez lui. Même s’il a fait un peu de bruit en arrivant. Guy Roux, il est tout bonhomme, tout rond, tout bonne bouille, alors forcément, on a envie de le prendre dans ses bras et de le serrer très fort contre son coeur. Une pratique répandue dans le Nord ; et Guy, il adore.

Parce qu’il en profite pour vous piquer le trousseau qu’était planqué dans les poches de derrière, et vous coller un suçon des familles, pour être sûr de vous retrouver si jamais vous vous égarez le jour où vous aurez voulu courir la gueuse et voir un peu ce qui se passait de l’autre côté de l’enclos qui entoure le centre d’entraînement.

Guy Roux s’est donc rapidement mis à l’aise -et au travail- dans son nouveau home sweet home. En attendant de redécorer à sa façon (sparadrap sur le coeur pour tout le monde), il a dicté un nouveau réglement intérieur qui ne rigole pas : interdiction de parler aux inconnus sans son autorisation. Même s’ils ont des bonbecs. Interdiction de filmer les enfants sans une demande écrite qui devra être envoyée 48h auparavant et recevoir son aval -avec les réseaux pédophiles qui envahissent le net, faut se méfier et puis Dutroux, c’est presque un voisin. Et puisqu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il sera le seul, lui, papi Roux, à communiquer vers l’extérieur et à informer le Monde de ce qui se passe à l’intérieur.

Ca se passe comme ça chez les Roux. Et Pieroni soit qui mal y pense.

John Paul Lachate