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Olivier Krumbholz : « Le sport féminin, on en tombe amoureux »

Propos recueillis par Mathieu Rollinger

Le grand manitou du handball féminin explique les particularités de mener un groupe de femmes au devant des grands rendez-vous internationaux. Et avec 25 ans d'expérience à ce poste, il a plusieurs conseils à prodiguer à Hervé Renard, son homologue du football.

Olivier KRUMBHOLZ Head Coach of France and Tamara HORACEK of France celebrates during the EHF Womens Euro 2022 match between France and Germany on November 15, 2022 in Skopje, Macedonia. (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport)
Olivier KRUMBHOLZ Head Coach of France and Tamara HORACEK of France celebrates during the EHF Womens Euro 2022 match between France and Germany on November 15, 2022 in Skopje, Macedonia. (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport)

Lors de sa conférence de presse de présentation, Hervé Renard vous a cité en exemple(1), souhaitant que la France se passionne autant pour les Bleues du football que pour celle du handball lors du titre olympique. Comment avez-vous reçu cet hommage ?

Ça fait plaisir ! Le sport co français est une grande famille, et à l’intérieur de cette famille, le sport féminin est aussi très soudé. On a nos propres problématiques, et c’est toujours intéressant d’être solidaires. Dans un peu plus d’un an, on va tous participer aux Jeux olympiques, une compétition particulière, qui plus en France, donc pourquoi pas échanger avec le basket, le rugby ou le volley – qui fera les JO pour la première fois – pour répondre aux exigences avec intelligence et compétence à ce défi.

Avez-vous déjà eu des échanges directs avec les autres staffs des équipes de France féminines, par le passé ?

J’ai rencontré Corinne Diacre plusieurs fois, comme j’ai pu le faire avec un de ses prédécesseurs, Bruno Bini (2007-2013), qui est devenu mon ami, ou Valérie Garnier, la sélectionneuse du basket (2013-2021). On a également fait des journées d’échange plus structurées et approfondies avec le rugby féminin. On a l’avantage au handball d’avoir une certaine expérience ou antériorité par rapport à d’autres sports collectifs aux Jeux olympiques et qu’on peut ainsi aider les autres sélections féminines à aborder ce genre de rendez-vous.

Vous les regardez, vous, les matchs des Bleues ?

Oui, oui ! Je n’ai pas vu les deux derniers parce que cette semaine, j’étais moi-même en stage (avec deux matchs amicaux contre le Brésil au programme, NDLR), mais quand je peux, je les suis. D’ailleurs, je me sens plus concerné par les matchs de l’équipe de France féminine que de ceux des hommes. Le cœur de mon métier reste le sport féminin, et il y a des analogies à faire, notamment sur la médiatisation et la reconnaissance.

Quand vous avez pris les commandes de la sélection en 1998, un des principaux chantiers était justement cette visibilité.

C’est un combat mené depuis des décennies. Le handball a largement profité de l’image d’un Jackson Richardson pour émerger dans les années 1990 aux yeux du grand public. Les filles ont aussi été propulsées sur le devant de la scène par les résultats des garçons, mais nous en subissons aussi la concurrence.

Nous, on n’a pas de Nikola Karabatic, tout comme les footballeuses n’ont pas de Kylian Mbappé.

Olivier Krumbholz

Faut-il obligatoirement des résultats pour rencontrer son public ?

L’accumulation de résultats crée des images, évidemment. Nous, on a la chance de passer sur les chaînes publiques pour les finalités de nos compétitions. BeIN Sports nous aide énormément, mais vous vous doutez bien qu’avec une finale sur TF1, où on va bousculer la grille des programmes, là c’est bingo ! On va avoir un tout autre impact et toucher toute la France. Je pense que la qualité de jeu proposée, la façon de combattre, les valeurs jouent également. L’équipe de France féminine de handball n’a jamais dérapé et est accessible. Il y a aussi tout le travail entrepris par la fédération pour développer l’image de l’équipe et des joueuses qui la composent. C’est là où les hommes font la différence : l’image individuelle des athlètes est développée depuis des années et travaillée avec des équipes autour d’eux. Nous, on n’a pas de Nikola Karabatic, tout comme les footballeuses n’ont pas de Kylian Mbappé. On commence à renverser ça depuis peu, avec une fille comme Cléopâtre Darleux qui est de plus en plus connue et appréciée dans la population française. Mais il y a encore un déficit dans le sport féminin.

Les retours de Wendie Renard ou Eugénie Le Sommer vont dans ce sens.

Je n’ai pas la prétention de pouvoir apporter un jugement sportif sur ces joueuses, mais elles font partie de ces filles un petit peu connues. Il faut s’appuyer sur ses points forts pour développer l’image de l’équipe et avoir des têtes de pont bien identifiées.

Est-ce qu’être à la tête d’une sélection féminine nécessite d’être plus “polyvalent” que vos homologues chez les hommes, notamment pour accompagner ce développement ?

Je baigne dans le sport et le handball féminin depuis des années et je suis encore pleinement intégré dans ce processus. Je suis encore un cadre technique, je suis toujours en poste au ministère de la Jeunesse et des Sports. Je ressens évidemment ce besoin de défendre mon équipe, de défendre mes joueuses et plus largement de défendre le sport féminin. On en tombe amoureux et on a envie de le développer, et l’investissement des joueuses mérite toute notre attention. Nous sommes dans un contexte qui n’est pas facile, et il faut comprendre que les budgets ne sont pas extensibles, mais on est certainement la fédération où l’équipe féminine est la plus reconnue, la plus aidée. Je rappelle que dans le handball français, il y a une égalité de primes entre les joueuses et les joueurs depuis assez longtemps. Les moyens sont mis, et le sport féminin a énormément progressé, football compris. Entre le jeu proposé il y a 20 ans et celui d’aujourd’hui, ça s’est accéléré, fluidifié, que ça soit sur le plan physique ou technique.

Vous avez basculé très tôt dans votre vie, juste après votre carrière de joueur, vers le handball féminin. Pour Hervé Renard, c’est sa première avec des filles, après 24 ans à diriger des garçons. Combien de temps faut-il pour s’adapter aux spécificités et aux exigences du sport féminin ?

C’est très simple : on est un bon coach ou on ne l’est pas. De la même manière qu’il n’y a des coachs de sport masculin d’un côté et des coachs de sport féminin de l’autre. Quand vous prenez une équipe masculine, vous allez forcément avoir des caractéristiques particulières, vous allez rencontrer certaines difficultés dans les rapports humains. C’est pareil chez les femmes. Certaines choses diffèrent, comme la proximité qu’on peut avoir dans la relation coach-joueuse, déjà parce qu’il y a une question de respect de l’intimité. Quand on est un homme, on ne rentre pas dans un vestiaire de filles quand on veut. Pour le reste, si on est un bon coach, on a le feeling, on a le flair et on s’adapte à notre population sans aucun problème. Bon, il peut y avoir des coachs habitués aux vestiaires masculins qui peuvent se montrer maladroits avec des femmes. Ça peut être problématique parce que les filles sont extrêmement exigeantes envers elles-mêmes, mais aussi envers le staff.

Qu’est-ce que vous appelez « être maladroit » ?

Si vous n’êtes pas capable de comprendre qu’une femme saute moins haut et tire moins fort qu’un homme, vous allez avoir du mal à adapter votre projet de jeu. Mais je pense surtout au niveau de l’humain. Les femmes ont une sensibilité différente et il faut le ressentir pour s’adapter. On sait qu’un discours de motivation extrêmement guerrier avec deux trois mots vulgaires dedans, ça marche bien face à des hommes pour les surexciter, là où chez les femmes ça a moins d’écho.

 

(Photo by Sandra Ruhaut/Icon Sport)
(Photo by Sandra Ruhaut/Icon Sport)

Avez-vous un exemple de discours qui serait moins bien passé ?

C’est vieux, mais à la mi-temps un match contre l’Espagne, une équipe très combative, on menait et je leur dis : « Il faut continuer à être le plus agressif possible parce que les joueuses espagnoles, c’est comme les morpions, on leur arrache la tête, mais les pattes bougent toujours ». J’ai vu dans les yeux d’une fille qui jouait en Espagne que ça n’avait pas matché du tout. C’était too much.

On l’a vu au Mondial avec l’Arabie saoudite : Hervé Renard est du genre à motiver son vestiaire avec des discours plutôt musclés. Devra-t-il modifier ses habitudes ?

Il pourra le faire, mais c’est juste un vocabulaire à adapter. Les filles, on peut les secouer, les haranguer, faire l’union avec elles. Elles ont autant besoin que les hommes d’agressivité dans les matchs.

Y a-t-il besoin de relais féminins dans un staff ? Dans le vôtre, seules Amandine Leynaud, entraîneure des gardiennes, et Cindy Conort, médecin, sont des femmes…

(Il complète.) Plus l’attachée de presse et quelqu’un à un rôle d’intendante. C’est bien d’avoir des femmes dans son staff, mais ce n’est pas absolument obligatoire. On a longtemps eu un médecin homme, et je ne crois pas que ça ait posé des problèmes. Ce qui est important, c’est d’avoir des professionnels de qualité.

La grande idée, c’est de personnaliser. Si on veut mettre en avant ce que les joueuses ont de plus riche en elles, c’est la singularité qui compte.

Olivier Krumbholz

Un des torts de Diacre était d’avoir un staff très réduit. Renard l’a agrandi pour se rapprocher des standards des clubs européens ou des meilleures sélections du monde. La performance part de l’encadrement ?

C’est le fait à 80% des athlètes, mais le travail fait autour pour qu’ils soient performants, autonomes et lucides est très important. Ce sont les détails qui font la différence, surtout dans un sport comme le football où l’incertitude est plus grande dans les résultats. Sans porter de jugement sur ce qui se fait chez les footballeuses, nous avons en tout cas porté notre attention sur la constitution d’un staff très étoffé. Depuis que je suis revenu en 2016 (il a été écarté de 2013 à 2016, NDLR), j’ai renouvelé et renforcé ce staff pour mettre tous les moyens à disposition des joueuses. Pour performer en tant qu’équipe, mais aussi en tant qu’individu. La grande idée, c’est de personnaliser. Si on veut mettre en avant ce que les joueuses ont de plus riche en elles, c’est la singularité qui compte. Il faut se pencher sur les parcours, et plus la joueuse avance en âge, plus il faut personnaliser son parcours. Chez nous, il y a un suivi psychologique, on a un préparateur mental. Ça m’est même arrivé dans des moments clés de supprimer une réunion technico-tactique parce que le préparateur mental avait besoin de temps.

Alexandra Lacrabère disait à l’AFP, que les filles avaient « du mal à vous comprendre au début ». Avez-vous changé de paradigme lors de votre second mandat ?

Peut-être que je me serais « adouci » aussi avec un groupe d’hommes. Le coaching en général a évolué parce que les athlètes ont évolué. Il y a 25-30 ans, le style de management de Daniel Costantini (à la tête des Barjots) ou le mien étaient très agressifs. On avait les joueurs au bout de la pique, pour les vexer et les pousser dans leurs derniers retranchements. Aujourd’hui, c’est perçu comme l’âge de pierre du coaching. On parle maintenant de bienveillance et de coaching participatif. C’est toujours un équilibre à trouver entre autorité et coaching participatif, et le coaching participatif, ce n’est pas la suppression de l’autorité.

Corinne Diacre a été renversée par ses cadres, une situation un peu comparable à ce qu’a vécu Alain Portes qui a occupé votre poste entre 2013 et 2016. Est-ce une bonne chose que les athlètes aient le pouvoir de décider qui les dirige ?

Selon moi, chacun doit rester à sa place. Les athlètes ont leur feeling et leur expérience du jeu à apporter dans les discussions et le coaching participatif. Par contre, quand ça va jusqu’à juger en permanence un coach… Une équipe, c’est un ensemble, et le coach a un regard sur toutes les dimensions de cet ensemble, c’est un professionnel qui a été formé et a acquis des compétences que n’ont pas les joueurs et les joueuses. Je dis oui au coaching participatif, et non à la prise de pouvoir des athlètes.

 

(Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)
(Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Une grande partie des sélections féminines de sport collectif en France sont dirigées par des hommes(2). Est-ce que ça peut poser un problème de représentation ?

L’une des problématiques, c’est que peu de joueuses font le choix de s’orienter vers une carrière d’entraîneure pro à la fin de leur carrière. C’est dommageable, c’est regrettable.

Peut-être qu’elles s’interdisent d’y penser, par manque de référence ou d’exemple ?

La présence de Corinne et de Valérie montre bien que les fédérations sont ouvertes à la possibilité de confier l’encadrement à une femme.

Ce n’est pas corrélé à la croyance que l’autorité est une qualité masculine ?

Je pense qu’il y a suffisamment d’exemples qui prouvent que des hommes n’ont pas su diriger un groupe féminin pour affirmer le contraire, de la même manière que des femmes ont très bien su mener ces mêmes équipes.

On ne peut pas dire que je suis féministe. J’essaye de ne surtout pas être un macho, ça c’est clair.

Olivier Krumbholz

Êtes-vous féministe ?

Non. On ne peut pas dire que je suis féministe. J’essaye de ne surtout pas être un macho, ça c’est clair. Je suis pour qu’on défende la position de la femme dans la société, mais le mot « féministe » avec l’engagement que ça comporte, ce n’est pas mon rôle. Soutenir les femmes pour l’égalité salariale ou des sujets comme ça, bien sûr, mais je ne me ressens pas comme un féministe.

Est-ce féministe d’autoriser les joueuses à venir en stage international avec leur enfant, comme ce qu’a permis la FFF depuis le début de l’année 2023 ?

Ce n’est pas féministe, c’est progressiste et intelligent. Coacher, c’est faire preuve d’empathie vis-à-vis de ses athlètes, et cette empathie amène bien souvent à la bienveillance. Les mamans ont quelque chose à raconter dans le sport de haut niveau.

Quoi par exemple ?

Quand vous avez mis au monde un enfant, avec toute la souffrance que ça représente, il y a cette idée qui peut être transmise à ses copines, dire que ce qui est dur sur ou autour d’un terrain n’est rien par rapport à cette expérience. Aussi, quand une maman fait le pari de revenir au plus haut niveau dans une équipe nationale, elle vient pour gagner, pas juste pour être présente. La présence prioritaire, c’est auprès de son enfant ; faire ce sacrifice, ça prouve qu’elle a quelque chose à apporter au groupe, sur le plan sportif, mais aussi extrasportif. Donc ça vaut le coup de mettre en place des choses qui permettent à la fille d’être dans les meilleures conditions. Si ces meilleures conditions supposent d’être avec son enfant, il faut s’organiser pour que tout le monde soit à l’aise. Ça ne peut être qu’un plus.

Pour finir, quel conseil donneriez-vous à Hervé Renard, avant ses premiers Jeux olympiques, vous qui en avez disputé six et remporté une médaille d’or et une d’argent ?

Il y a deux problématiques : déjà ce sont des Jeux olympiques, ensuite c’est à Paris. Dans le handball, on considère les Jeux comme une compétition supérieure aux autres. Des championnats du monde et d’Europe vont beaucoup se ressembler, qu’on le veuille ou non, mais les JO, c’est à part. Du fait que ça se passe cette fois chez nous, il y aura un stress encore plus important. Ce n’est pas si facile que ça, mais il ne faudra pas subir cette pression, mais réussir à l’exploiter et en faire une force.

Dans cet article :
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Propos recueillis par Mathieu Rollinger

(1) « Il faut une exposition plus belle et plus importante. Tous ensemble, on a besoin des médias. Vous suivez le sport français, vous étiez devant votre TV quand l'équipe de France d'Olivier Krumbholz a été championne olympique de handball. Moi, j'aime ça, quand la Marseillaise retentit. N'oubliez pas mon message, on a besoin de vous. Il faut aller vers l'avant, les autres progressent. En qualité de joueuses, il y a ce qu'il faut, donc il faut maintenant avancer sur le reste. »

(2) Hervé Renard au foot, Olivier Krumbholz au handball, Jean-Aimé Toupane au basket, David Ortiz (en binôme avec Gaëlle Mignot), Emile Rousseaux au volley, Julien Benneteau au tennis…

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