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Massimo Ferrero et la Roma, loin des yeux, près du cœur

Par Adrien Candau
Massimo Ferrero et la Roma, loin des yeux, près du cœur

Président de la Samp depuis 2014, Massimo Ferrero est aussi un tifoso fanatique de la Roma depuis sa tendre enfance, un club qu'il ne désespère pas de faire sien dans le futur. En attendant, rien ne lui procure plus de joie que de mettre des bâtons dans les roues des rivaux de la Louve. À commencer par la Juventus, qu'affrontent les Blucerchiati cet après-midi.

Cinq cents kilomètres. Voilà la distance que s’est infligée Massimo Ferrero lorsqu’il s’est décidé à prendre la présidence de la Samp en juin 2014. Le néo propriétaire du club de Gênes quitte alors Rome, ville de son enfance, de ses romances adolescentes et de son club de toujours, l’AS Roma. Avec un objectif un peu fou, qui n’a jamais cessé de le titiller : se faire la main à Gênes pour prendre un jour la présidence du club du Latium. « Acheter la Roma serait un rêve, oui… Je suis à Gênes pour apprendre. Mais je suis né à Testaccio(un quartier de Rome, ndlr)hein… Même si, pour l’instant, mon cœur est sampdoriano.   »

Le gamin de Testaccio

Pour comprendre la passion de Massimo Ferrero pour la Roma, il faut d’abord se figurer la Rome du début des années 50. Et plus précisément le 20e rione (arrondissement, ndlr) de la Ville éternelle, Testaccio, quartier ouvrier traditionnel qui ne s’est pas encore embourgeoisé pour devenir le lieu branché de la capitale qu’il est devenu aujourd’hui. Le jeune Massimo Ferrero est alors loin de se douter qu’il deviendra l’un des plus gros producteurs du cinéma transalpin. Né d’un père contrôleur de bus et d’une mère qui tient un stand dans un marché local, Massimo fait son éducation dans la rue, animé par une pulsion de vie et de découverte qui l’amène à rapidement quitter les bancs de l’école. Et ce, malgré les efforts de sa mère qui, selon les dires de Ferrero, envoyait les policiers du coin interrompre ses petites combines pour le ramener de gré ou de force au collège.

Entre une succession de petits boulots, six mois dans un centre de détention pour mineurs et un bon paquets de flirts, l’actuel président de la Samp relate dans sa biographie une jeunesse trépidante et mouvementée, où l’un de ses rares points de repère semble être la Roma et le Stadio Olimpico. « Je suis de Testaccio et ceux qui y sont nés ne peuvent être que pour la Roma. J’ai beaucoup fréquenté l’Olimpico, j’y avais beaucoup d’amis, c’était aussi un moyen de se retrouver pour discuter… On m’a aussi demandé de reprendre la Lazio, mais c’est une réalité que je ne connais pas… Je suis anti-laziale… Et c’est la Samp que je voulais. »

La Lazio et la Juve, cibles prioritaires

Comme tout bon Romanistaqui se respecte, le fantasque président de la Samp voue une haine tenace à l’ennemi laziale et ne se prive pas de le rappeler dès qu’on lui en donne l’occasion. D’abord en assumant d’emblée ses préférences dans les médias transalpins : « Nous faisons tout pour battre la Lazio : j’aime la Samp, mais vous ne devez pas oublier que je suis Romanista… Pour moi, contre la Lazio, la Samp joue un derby. » Mais aussi en se lâchant sur les réseaux sociaux, où il invitait en janvier 2015 les tifosi de la Sampdoria à se rendre en masse dans la capitale pour un match à l’extérieur face aux Biancocelesti « pour leur infliger une correction douloureuse » .

Ferrero réserve également un traitement spécial à la Juventus, qu’il proclame vouloir battre à tout prix chaque année, pour voir enfin sa Roma chérie arracher le Scudetto. Et ne se prive pas de tacler la direction bianconera, dont il admire l’efficacité, mais déplore la gestion, trop dépassionnée et froide à son goût : « Je respecte énormément Andrea Agnelli(le président de la Vieille Dame, ndlr), mais je suis quelqu’un d’heureux et plein de joie, alors qu’il a toujours un peu l’expression d’un chat sur le point de mourir. Après, moi, je n’ai pas de chat. Mais quand je le vois, il a l’air abattu, sombre… C’est un grand président, mais le football, c’est la vie, ça demande de la joie ! »

Pas de pot pour Massimo, ses efforts pour entraver la réussite sportive des rivaux de la Louve n’ont pas été jusqu’ici d’une grande efficacité. Depuis 2014, la Samp a cumulé trois défaites face à la Lazio pour seulement une victoire et un nul. Le bilan est encore plus noir contre la Juve, avec quatre défaites pour un seul match nul. Paradoxalement, les Blucerchiati sont beaucoup plus performants face à la Roma avec trois victoires, un nul et seulement une défaite contre les Giallorossi. Ce qui n’empêche pas Massimo Ferrero d’être regonflé à bloc à l’heure de défier une nouvelle fois l’ogre bianconero. Sa Sampdoria, neuvième, reste sur sept matchs sans défaite en Serie A et vient de remporter le sulfureux derby de Gênes. D’autant plus que Massimo n’a pas caché avoir encore quelques tours dans son sac : « Le défi de la Juve ? Si nous la battons, je pense donner aux garçons une petite prime… » Signe que le gamin roublard et facétieux de Testaccio est loin d’avoir complètement disparu.

Par Adrien Candau

Tous propos issu de la biographie de Massimo Ferrero, Una vita al massimo, La Gazzetta dello Sport et La Repubblica

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