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Marseille : un dauphin ne devrait pas faire ça

Par Mathieu Rollinger
Marseille : un dauphin ne devrait pas faire ça

Oui, l'Olympique de Marseille est toujours second du championnat après son nul à Bordeaux (0-0). Mais force est de constater que les hommes d'André Villas-Boas sont en panne d'inspiration depuis le mois de janvier. À se demander si la Ligue 1 a un dauphin au rabais, ou juste celui qu'elle mérite dans une étrange saison.

Mille souvenirs doivent se bousculer dans son esprit. Avec pudeur, Marius Trésor s’avance au milieu d’un haie formée par ses anciens coéquipiers (Rocheteau, Boli, Domenech étaient de la partie), mais aussi par les 22 titulaires de ce Bordeaux-Marseille, 140e du nom. À 70 ans, l’ancien défenseur international fait ce dimanche soir ses adieux au monde du football, lui qui s’occupait encore le mois dernier de la réserve girondine. Le tifo déployé pas les Ultras Marines est à la hauteur de la carrière d’un homme comptant 440 matchs de D1, dont 254 pour l’OM et 93 pour Bordeaux. La pogne de Jimmy Briand serrée mollement, un coup de botte sans conviction dans le ballon, quelque chose turlupine Marius. C’est en tout cas ce qu’il confiait à Sud-Ouest : « Je n’aimerais pas donner le coup d’envoi pour mon départ à la retraite et que cette série d’invincibilité ne continue pas. Ça me ferait vraiment quelque chose. » Une série longue de 42 ans et 35 matchs, dont il a connu la pré-histoire, puisqu’il était le 1er octobre 1977 au Parc Lescure, titulaire sous le maillot blanc d’un OM pour la dernière fois vainqueur sur les bords de la Garonne.

Un dauphin qui fait plouf

Quatre-vingt-dix minutes plus tard, son vœu a bel et bien été exaucé. Avec ce 0-0, les Girondins perpétuent la tradition. Mais depuis les tribunes, le Guadeloupéen pourra aussi se dire qu’il a offert un des rares moments d’émotion dans une soirée finalement bien tristoune. Exactement ce que s’attache à produire l’Olympique de Marseille depuis la reprise de janvier en Ligue 1. Une victoire à l’arrache face à Rennes, grâce au revanchard Strootman, une purge à Angers (0-0) et donc une nouvelle soupe servie à Bordeaux. Sur le plan comptable, rien d’alarmant, et cela suffit à garder un léger avantage de trois points sur des Bretons en pleine euphorie. C’est justement le propos d’André Villas-Boas : « Avec la victoire à Rennes, ça fait combien ? Cinq points sur les trois derniers matchs. Ça dépend comment on veut regarder les choses, de manière négative ou positive. » Difficile de ne pas voir le négatif tant cet enchaînement de trois matchs est inquiétant par le contenu proposé et, à ce jour, indigne d’un prétendant à la Ligue des champions.

Si Marseille est invaincu depuis novembre et une claque face à Paris (0-4), il le doit ce lundi pour beaucoup aux exploits de Steve Mandanda : « Il a fait deux arrêts impossibles, en première mi-temps et encore un autre en deuxième mi-temps avec cette tête, c’est vrai, reconnaissait AVB. Cette saison, il est là pour nous, il nous a sauvés sur plusieurs matchs. » Mais cela masque les vraies défaillances d’un plan de jeu qui a pourtant longtemps fait ses preuves : l’adaptabilité. Après avoir joué au caméléon avec réussite, l’OM s’est cassé les dents sur le milieu dense aligné par Paulo Sousa, quand la défense a surtout subi les assauts de Girondins pourtant peu menaçants. Et à l’avant, quand Dimitri Payet a oublié sa baguette magique, quand les éclairs de Bouna Sarr tapent à côté de leur cible, quand l’effet surprise du super-sub Nemanja Radonjić s’est essoufflé et que Darío Benedetto n’arrive pas à retrouver son second souffle, difficile de pouvoir maîtriser ou enflammer une rencontre…

Avant-dernier en partant de la fin

La formule qui a propulsé les Phocéens sur les hauteurs du classement ne fonctionne plus, malgré les illusions de Villas-Boas. « Je ne suis pas d’accord avec cette analyse parce qu’on a eu des situations, et Costil a fait deux arrêts importants aussi, avançait-il devant la presse. C’était un match ouvert, bien à regarder j’espère, avec deux équipes qui ont essayé de gagner. » Ces dernières sorties montrent que l’OM dispose d’une sacrée marge de progression pour remettre les gaz et finir cette saison aussi bien qu’il l’a commencée. À moins que sa position ne soit juste un concours de circonstances, vu la médiocrité des habituelles grosses cylindrées.

Pourtant, le coach portugais refuse d’être considéré comme un second au rabais et croit en la capacité de réaction de son groupe. Quelques pistes sont à explorer : « Il faudrait avoir plus de joueurs dans la surface de réparation. On a eu plusieurs tirs, plus que contre Angers, mais au total il y a eu seulement trois tirs cadrés pour les deux équipes. Il faut retrouver notre dynamique, mais la confiance est encore là. » Cette semaine, Saint-Étienne et Toulouse se présenteront sur leur chemin. Deux équipes dans le dur, qui pourraient permettre de relancer la machine. C’est ensuite le retour de Florian Thauvin (mi-février) qui nourrit pas mal d’espoirs pour, justement, retrouver une certaine émulation offensive. L’heure de se ressaisir a sonné. Car dans 42 ans, il sera toujours trop tard, qu’importe ce qu’en dise Marius.

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