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Lyonnais, ne faites pas cette tête

Par Mathieu Rollinger
Lyonnais, ne faites pas cette tête

L'arrêt du championnat est une claque pour les ambitions et les illusions lyonnaises : pour la première fois depuis 23 ans, le club de Jean-Michel Aulas devrait voir lui échapper l'Europe (en attendant de connaître le sort de la finale de la Coupe de la Ligue pour laquelle il est qualifié). Quoi qu’il en soit, une telle perspective devrait plutôt être perçue par les Gones comme l'occasion de réajuster le tir.

Jean-Michel Aulas peut arrêter de mouliner des bras et relâcher le colbac de Jacques-Henri Eyraud. L’arbitre qu’est la LFP a séparé les combattants et compte les points. Résultat : JHE goûtera à la Ligue des champions avec l’OM, alors que JMA et son club seront quant à eux privés de toutes compétitions européennes pour la première fois depuis 1997. Voyant son siège continental basculer, le président lyonnais a cherché par tous les moyens à rester à la table des négociations. Il aura d’abord fallu expulser la frustration en s’en prenant verbalement à son homologue et rival marseillais, qui voulait quant à lui s’en tenir aux mesures gouvernementales (imposant l’arrêt net des compétitions sportives jusqu’en septembre prochain, comme l’a dicté le Premier ministre face à l’Assemblée).

Normal, puisque Marseille sortira de cette crise sanitaire avec un ticket européen en poche, justifié par sa seconde place du classement. Mais pour Jean-Michel Aulas, la sentence a un autre goût. En effet, le classement final est « attribué selon le critère du classement établi par un indice de performance prenant en compte le nombre de points marqués sur tous les matchs joués ». Ce scénario laisse Lyon sur le bas-côté, coincé au septième rang de Ligue 1 après 28 journées et avec une moyenne de 1,46 point, ne devançant Montpellier et Monaco que grâce à leurs confrontations directes.

Pas d’Europe, moins d’argent

Sur le fond, Aulas voulait continuer ce championnat autant pour des questions sportives qu’économiques. Un des scénarios aurait pu être profitable à son club : après la 27e journée, dernière jouée dans son intégralité, il pouvait prétendre à une qualification en C3. Mais non, JMA voulait laisser une chance à son OL de continuer sa remontée au classement après un début d’exercice catastrophique (17e après dix journées). Sur la forme, le président lyonnais avait milité pour un format réduit avec un système de play-offs entre les huit premiers, disputés à la mi-août. « La seule solution limitant ces injustices et représentant un compromis », assurait-il. Un long mail a été adressé en ce sens à Nathalie Boy de la Tour et Didier Quillot, présidente et directeur général de la LFP, avec en copie Noël Le Graët et Giorgio Marchetti, le secrétaire général adjoint de l’UEFA.

Mais sa voix n’a finalement pas été entendue. Jean-Michel Aulas est certainement le président que tout le monde voudrait avoir pour son club, au regard de l’énergie déployée pour défendre les intérêts de ses couleurs… Les seuls recours dont il dispose ? Remporter la Ligue des champions en cours, dont le sort n’est pas encore scellé, ou la finale de la Coupe de la Ligue face au PSG. « Si les finales de la Coupe de la Ligue et Coupe de France ont lieu début août, les places en Ligue Europa seront attribuées à leur vainqueur, si le vainqueur n’est pas Paris, laisse planer Didier Quillot. La règle ne change pas. » Mais tout ça n’est que spéculation. Alors plutôt que de taper des pieds et de se mettre à bouder, Jean-Michel Aulas doit aujourd’hui considérer cet épilogue comme mérité après une saison aussi tumultueuse, mais surtout comme la possibilité d’effacer ce brouillon et repartir sur une belle page blanche.

Reculer pour mieux sauter

La saison 2019-2020 était de toute façon partie de traviole. D’abord par son casting. Se séparer de Bruno Genesio pour montrer qu’il pouvait être à l’écoute de ses supporters ; prendre un peu de distance et installer l’idole Juninho à un poste inconnu pour lui ; nommer Sylvinho, un coach étranger et novice lui aussi ; réaliser un recrutement onéreux, mais insuffisant par rapport aux départs (Fekir, Mendy, Ndombele) ; changer à nouveau d’entraîneur après onze journées ; remettre les mains dans le cambouis ; appeler Rudi Garcia à la rescousse, technicien plus rodé, mais partant avec un vrai déficit d’image ; devoir composer sans son fidèle Bernard Lacombe parti à la retraite… Cela faisait beaucoup trop d’inconnues et d’innovations pour une même année. Alors oui, on pourra toujours dire que l’OL avait fini par redresser la barre, que les plus beaux jours de cette saison étaient devant lui (avec, notamment, un huitième de finale retour contre la Juventus dans une position avantageuse). Mais l’ardoise était déjà trop lourde pour que tous ces tâtonnements restent impayés. Le coronavirus lui est tombé sur le coin de la tête, comme à tout le monde, et il faut savoir se faire une raison.

Cette pause peut surtout permettre à l’Olympique lyonnais de revoir sa copie et de préparer plus sereinement la suite. Déjà, si la Ligue des champions est appelée à se poursuivre dans plusieurs semaines, cette perspective pourrait lui permettre de conserver quelques éléments importants. Mais puisqu’il ne faut pas se tromper d’objectif, les Gones tiennent ici l’occasion de préparer l’avenir. Si l’on veut voir le verre à moitié plein, la saison 2020-2021 permettra de remodeler l’effectif : faire le point sur la situation de Memphis Depay après ses blessures, accueillir comme il se doit Tino Kadewere, laisser du temps à Andersen et Jean Lucas pour faire leurs preuves, intégrer les jeunes pépites Caqueret et Cherki, faire de Bruno Guimarães un futur taulier, composer avec le départ acté de Lucas Tousart et le départ probable d’Houssem Aouar… Malgré le probable trou dans la caisse, Lyon a de la ressource. Son ambition ne devrait pas être de gratter une place en Ligue Europa dans des conditions post-apocalyptiques, mais de travailler sérieusement pour espérer retrouver les sommets et s’y maintenir. À ce moment-là, il n’y aura plus besoin de griffonner un mail pour obtenir sa place dans le train européen.

Par Mathieu Rollinger

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