Ligue des Champions, huitièmes, acte 1
Elle est belle. Avec ses grandes oreilles et son corps fuselé. On aurait aimé la zieuter, lui susurrer des mots doux, la toucher, l'effleurer, durant nos longues soirées d'hiver passées à déprimer devant un Valenciennes - Caen disputé sur terrain gelé. Mais la catin est farouche et sait se faire désirer. Pas grave, on ne lui en veut pas. Trop excités que nous sommes d'enfin la retrouver. Oui, la Ligue des Champions est de retour.
Inter Milan – Manchester :
Le choc des cadors. Champion d’Angleterre contre champion d’Italie. Leader de la Premier League contre leader de la Série A. Mais aussi (et surtout ?) Mourinho contre Ferguson.
Le Portugais, toujours habile pour investir le terrain médiatique, n’est jamais avare de bonnes vannes. Dernière en date, il s’attribue une partie des succès de Manchester : « Quand j’étais en Angleterre, Chelsea était la meilleure équipe. A Manchester, ils ont compris alors qu’ils devaient reconstruire l’équipe pour viser plus haut. Et c’est ainsi qu’ils sont devenus champions d’Europe » . On dit merci qui ?
Mourinho va pourtant devoir mettre son altruisme de côté. Car l’Inter, prophète en son pays, est à la ramasse sur la scène européenne. The Special One a été recruté pour gagner la Ligue des Champions. Il devra faire sans Samuel, forfait. Côté mancunien, c’est l’hécatombe en défense. Vidic, Brown, Neville et Rafaël manqueront à l’appel. Sir Alex ne dispose que de quatre défenseurs qui tiennent sur leurs jambes. Pourtant, Mourinho « ne pense pas que Manchester viendra à San Siro pour gagner, ils vont développer un jeu très défensif » . Un gros vanneur, on vous l’a dit.
La stat qui tue : L’Inter n’a inscrit que deux buts lors de ses quatre derniers matchs à San Siro et n’a gagné qu’une fois, contre les Chypriotes de Famagouste.
Arsenal – AS Rome :
Il y a quelques années, ce match aurait opposé deux équipes qui pratiquaient parmi les plus beaux footballs du continent. Aujourd’hui, ce sont deux équipes en fin de cycle (ou en reconstruction, c’est selon) qui s’affrontent.
Le « boring, boring Arsenal » de George Graham est de retour. Les Gunners ont inscrit 18 malheureux buts en 13 matchs à domicile, moins que Fulham, et autant que la lanterne rouge West Bromwich Albion. Walcott et Fabregas blessés, Adebayor et Bendtner à la peine, Van Persie intermittent du football, Arshavin non qualifié, Arsenal va devoir développer des trésors d’imagination pour marquer.
Il y a pourtant une lueur d’espoir : la charnière centrale de l’AS Roma sera sans doute privée de Juan, incertain, et de Panucci, écarté. Le pauvre Mexès sera chargé de tenir la baraque aux côtés de Souleymane Diamoutène, fraîchement débarqué de Lecce cet hiver, ou de Simone Loria (selon Wikipédia, Simone Loria est un footballeur italien né le 28 octobre 1976 à Turin. Pas une ligne de plus). C’est dire la responsabilité qui pèsera sur les épaules du défenseur français.
La stat qui tue : Arsenal est invaincu lors de ses 25 derniers matchs de européens à domicile et n’a concédé que deux buts lors des dix derniers. Les Italiens ont eux gagné quatre de leurs six derniers matchs à l’extérieur… mais leurs deux matchs perdus l’ont été contre des clubs anglais.
Atletico Madrid – FC Porto :
Sans doute une des affiches les moins attrayantes (rendons tout de même à Villaréal – Panathinaïkos ce qui appartient à Villaréal – Panathinaïkos) de ces huitièmes. Un duel lusitano-ibérique qui ne passionne pas les foules. L’Atletico Madrid, après un début de saison tonitruant, est désormais septième. Exit Javier Aguirre. Pour le remplacer, les dirigeants de l’Atletico ont jeté leur dévolu sur Abel Resino, coach d’un obscur club de deuxième division, Castellon. Chelou. Seul rayon de soleil côté madrilène, Sergio Agüero est devenu papa cette semaine. Et il a fait part de son intention de rester à Madrid. Ce n’est pas ça qui va les faire gagner, mais ça fait toujours plaisir.
Il y a en tout cas un bon coup à jouer pour le FC Porto, habitué des joutes européennes, et leader de son championnat. Un peu de baume au cœur pour leur président, qui passera peut-être l’été en zonzon.
La stat qui tue : Porto n’a gagné que trois fois lors de ses quinze derniers déplacements en Espagne. Les Madrilènes sont invaincus à domicile depuis treize matchs européens (10 victoires).
Lyon – Barcelone :
Il y a deux semaines, tout le monde craignait que Lyon se fasse bouffer tout cru par le grand FC Barcelone. Mais depuis, le club catalan a enchainé un match nul et une défaite alors que Lyon creusait l’écart en tête de la Ligue 1 en laissant ses cadres au repos. Il n’en fallait pas plus pour que les médias se prennent à rêver d’un exploit des Gones.
Et pourtant… on imagine déjà les titres des journaux mercredi : « Le Barça trop fort pour l’OL ! » . Bah ouais, il ne suffit pas de deux matchs pour changer les données du problème : le FC Barcelone, bien que privé d’Abidal et surtout d’Iniesta, reste la meilleure équipe au monde. Et Lyon, un poids moyen en Europe.
La stat qui tue : Trois victoires et un match nul, le Barça est invaincu dans ses quatre confrontations contre l’OL.
Maxime Goldbaum
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