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L’Eto’o d’or

Par Florian Cadu
L’Eto’o d’or

En 2000, Samuel Eto’o remportait le premier titre de sa carrière aux Jeux olympiques. Un trophée d’exception, déjà, dans une compétition remportée par seulement deux pays africains, et dans laquelle l’attaquant a attendu la finale pour se démarquer. Et couvrir d’or sa nation.

C’est un trophée que peu de pays, et donc peu de joueurs peuvent se targuer de présenter sur leur curriculum vitæ. Au mois de septembre 2000, le Cameroun de Samuel Eto’o inscrit son nom dans la liste des rares nations à remporter les Jeux olympiques de football, marquant ainsi l’histoire du continent. Car les Lions indomptables ne représentent que la deuxième nation africaine à triompher dans cette épreuve, après le Nigeria lors de la session précédente quatre ans plus tôt. À Sydney, la sélection se présente avec des petits jeunes pas encore connus du monde du foot, comme Pierre Womé, Geremi, Patrick Suffo, Joël Epalle, Modeste M’Bami, Carlos Kameni et bien sûr Eto’o. Ce dernier, vingt et un ans et encore sous contrat au Real Madrid où il traîne son spleen face à la concurrence Nicolas Anelka/Fernando Morientes/Raúl, est même le moins âgé de la bande après Kameni et M’Bami. Il n’en est pas pour autant un nouveau, puisque l’attaquant était déjà de la partie pour la Coupe du monde 1998, durant laquelle il devient le plus jeune joueur à participer à un Mondial (à dix-sept ans et trois mois), et pour la Coupe d’Afrique des nations 2000, où il s’impose dans le onze de départ et prend activement part au titre (quatre buts dans l’épreuve). N’ayant le droit de sélectionner que trois joueurs de plus de vingt-deux ans, le sélectionneur Jean-Paul Akono décide d’amener Serge Mimpo, Lauren et le grand Patrick Mboma pour entourer le groupe.

« Notre attaque, c’était Mboma-Eto’o en attaque, avec Samuel qui présentait déjà ses qualités de vitesse et d’opportunisme et qui formait une doublette complémentaire avec Patrick », se rappelle Patrick Suffo, connaissance d’Eto’o depuis l’enfance et qui a vécu l’aventure des JO. Comme pour beaucoup de grandes épopées, la chance ne va pas quitter l’équipe africaine pendant un mois. D’abord, les Lions héritent d’un tirage clément en évitant les gros dans leur poule C. Pour eux, ce seront les États-Unis, le Koweït et la Tchéquie. Abordable. Muni de son numéro 9, Eto’o ne fait pas un grand premier tour, mais dispute l’intégralité des trois rencontres… sans marquer un seul but, au contraire de Lauren et Mboma (deux pions chacun).

Grande gueule, déjà

Ce qui ne pose alors pas franchement de problème, selon Suffo, qui met en avant son rôle dans le vestiaire : « Il a raté quelques occasions, mais son premier pion n’était qu’une question de temps. Car c’était un mort de faim, et ça depuis tout petit. De toute façon, nos leaders sur le terrain s’appelaient Geremi, Mboma… En revanche, Samuel n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait. Il avait déjà son comportement à lui et prenait la parole quand tout le monde se taisait. Quand tout le monde était dans le doute, lui continuait d’oser. » Le Cameroun débute par un succès pas si facile que ça face au Koweït et enchaîne par deux nuls sur le même score (1-1) afin de s’emparer de la deuxième place, tout en prenant soin d’ouvrir la marque à chaque fois.

Une bonne habitude que garde le futur vainqueur en quarts de finale. C’est pourtant le grand Brésil de Ronaldinho et Lúcio qui se dresse devant les Lions. Toujours titulaire, mais sorti à la 80e minute, Samuel voit l’immense Mboma donner l’avantage aux siens au quart d’heure de jeu, avant que Ronnie n’égalise dans le temps additionnel. Juste avant, Geremi et Aaron Nguimbat sont expulsés, ce qui rend quasiment impossible l’accès au tour suivant. À neuf contre onze, le Cameroun remplit pourtant la mission, avec un but de M’Bami en fin de prolongation… Dément.

Décisif au meilleur moment

Dès lors, les Lions commencent à réellement paraître indomptables et sont enfin pris au sérieux. En demi-finales, Akono ne change donc pas grand-chose et continue de faire confiance à l’attaquant du Real malgré l’absence de tremblements de filets de sa part. Sauf que ses poulains ne trouvent pas, pour une fois, la faille. Pire : le Chili, avec Iván Zamorano et Marcelo Salas, ouvre la marque à dix minutes de la fin. Les deux hommes forts de la sélection, à savoir Lauren et Mboma, arrachent finalement la qualification au mental, en plantant coup sur coup (84e et 89e). Vient alors le grand jour pour Eto’o et ses potes.

Le 30 septembre, l’Espagne compte bien faire tomber ces Camerounais toujours invaincus dans la compétition. Dans leurs rangs ? Xavi, Carlos Puyol, David Albelda, Juan Capdevilla ou encore Carlos Marchena. Face à ces noms aujourd’hui connus de tous, c’est presque logiquement que Kameni est transpercé deux fois en une mi-temps. Reste que les Lions possèdent un mental d’acier. Menés 2-0, ils se rebiffent, profitent d’un CSC espagnol et… Samuel Eto’o entre enfin en scène. Sur un déboulé côté droit de Mboma (encore lui), l’avant-centre ne laisse pas passer l’occasion et transforme l’offrande d’un geste typique de renard.

« La marque des grands »

La joie de l’égalisation est à la hauteur de l’importance du caramel. Eto’o passe son maillot par-dessus sa tête, effectue une petite danse, et l’un de ses coéquipiers mime un cirage de pompe. Trois célébrations pour un but, le tout sans le moindre sourire : Eto’o est né. Suffo, encore : « On constituait une vraie bande de potes, un groupe très concerné par un but commun. Alors, que Samuel ne marque pas, on s’en foutait.

Que ce soit un tel ou un tel qui marque, ça importait peu. Mais c’est vrai qu’on savait qu’il se montrerait décisif à un moment ou un autre. Et ça a été en finale. La marque des grands. » Poussé aux tirs au but par des Espagnols réduits à dix, Samuel inscrit le sien (le deuxième), remporte la séance et pose déjà l’empreinte de son pied dans l’histoire au niveau mondial. Quelques mois plus tard, Samuel Eto’o signe à Majorque. La légende est en marche.

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