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Les bonnes questions sur le nouveau projet de la Superligue

Par Léna Bernard

L'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne de ce jeudi 21 décembre a ébranlé la planète football. Si, à l'heure actuelle, rien n'indique que la Superligue sera finalement une réalité concrète, l'avènement d'une telle compétition n'a toutefois jamais été aussi proche. Décryptage en cinq questions.

Les bonnes questions sur le nouveau projet de la Superligue

Quelles différences entre le projet initié en 2021 et celui de 2023 ?

À l’annonce du verdict de la CJUE, un certain nombre de slogans ont fleuri dans le monde, notamment en Espagne, berceau de cette Superligue, où les banderoles « ¡Ganatélo en el campo ! » (gagne-le sur le terrain en français, NDLR) ont été légion à l’occasion des derniers matchs de la 18e journée de Liga. Beaucoup de dirigeants d’équipes européennes ont également dénoncé les ravages que provoquerait une ligue fermée. À l’image du président de l’Olympique de Marseille, Pablo Longoria, qui a déclaré lors d’un point presse : « Je tiens à nier totalement un intérêt de l’OM pour la Superligue. Une ligue fermée, ce n’est pas le football européen. » Le seul hic étant que la Superligue, telle que présentée aujourd’hui, n’est plus une ligue fermée avec des membres permanents. Les sociétés A22 Sports Management, créée spécialement pour porter ce projet de Superligue, et l’European Superleague Company ont revu leur copie et proposent désormais un système en trois divisions : la Star Ligue (équivalent de la première division), la Gold Ligue (deuxième division) et la Blue Ligue (troisième division).

Au total, 64 équipes seraient intégrées dans cette Superligue : 16 en Star Ligue, 16 également en Gold Ligue et 32 en Blue Ligue. Au sein des deux premières divisions, les 16 équipes seraient réparties en deux groupes de 8 équipes. Même principe en Blue Ligue sauf qu’avec la présence de 32 équipes, il y aurait quatre groupes de 8 équipes. Chaque saison serait découpée en deux parties. Une première phase aller-retour où chaque équipe rencontrerait les autres équipes de son groupe, ce qui représente en tout quatorze matchs pour chaque équipe dans l’année. Ensuite, pour ce qui est de la Star Ligue et de la Gold Ligue, les quatre premiers de chaque groupe se qualifieraient pour une phase à élimination directe reprenant le modèle quarts, demies, finale. Concernant la Blue Ligue, seuls les deux premiers de chaque groupe pourraient se qualifier.

Une autre différence notable entre le projet de 2021 et celui de 2023 reste la relative méritocratie entourant la compétition. En effet, il ne s’agit plus d’une ligue totalement fermée, mais il faudra trouver un ticket d’or dans une tablette de chocolat pour l’intégrer de manière pérenne. Chaque saison, plusieurs équipes seraient promues ou reléguées d’une division à l’autre et les dernières de Blue Ligue devront quitter la compétition. Elles seraient ainsi remplacées par d’autres grâce à leur résultat dans leur championnat national. Ainsi en Star Ligue et en Gold Ligue, le dernier de chaque groupe est automatiquement relégué dans la division inférieure, tandis que les deux finalistes de la Gold Ligue et de la Blue Ligue accéderont à l’échelon supérieur. En revanche en Blue Ligue, sur les 32 équipes présentes en début de saison, 20 d’entre elles ne resteront pas dans la division la saison suivante. Si le projet de Superligue venait à voir le jour, une compétition féminine calée sur le modèle masculin serait également mise en place, le projet de 2021 lui n’avait pas évoqué un tel cas. En revanche, pour cette Superligue féminine, il n’y aurait que deux divisions : la Star Ligue et la Gold Ligue, avec au total 32 équipes participantes.


Est-ce que des clubs « intermédiaires » français comme Lens ou Nice pourraient y participer ?

En théorie oui, puisque toutes les équipes performantes dans leur championnat devraient être amenées à intégrer cette Superligue. En revanche, il ne sera pas possible pour une équipe comme Lens, qui s’est retrouvée propulsé en Ligue des champions cette saison, d’accéder directement à la Star Ligue pour se frotter aux plus gros calibres. La porte d’entrée se fera toujours par la Blue Ligue. Il faudra ensuite réussir à finir finaliste de cette « troisième division » pour accéder à l’échelon supérieur. Anas Laghrari, cofondateur d’A22 Sports Management, confiait au micro de l’After sur RMC qu’il y a « 20 équipes, en fonction de leurs performances dans les championnats nationaux qui vont se qualifier pour la Superligue. Si, dans le championnat de France, les quatre premières équipes font déjà partie des 64 équipes, alors le cinquième sera qualifié. » Ce que l’on continue d’ignorer, c’est le nombre de places allouées par championnat et quel degré de performance sera nécessaire pour que les équipes puissent intégrer cette Superligue, puisqu’a priori 20 places seront disponibles chaque année.


Est-ce que la Superligue et les Coupes d’Europe actuelles pourraient cohabiter ?

En l’espèce, non. Anas Laghrari l’a confirmé jeudi au micro de RMC, ce projet de Superligue est là pour « améliorer la Ligue des champions » et pas pour « diviser le monde du football ». Néanmoins, la cohabitation des deux compétitions dans leur format actuel est impossible, la Superligue ayant pour but de se jouer sur les dates de la Ligue des champions, c’est-à-dire le mardi et le mercredi. Jouer en semaine permet ainsi de ne pas interférer sur les championnats nationaux.


Quels sont les enjeux financiers ?

C’est bien sur la question financière que les conclusions de l’arrêt de la CJUE pourraient être les plus importantes. « De façon parallèle, la Cour relève que les règles de la FIFA et de l’UEFA relatives à l’exploitation des droits médias sont de nature à porter préjudice aux clubs européens de football, à l’ensemble des entreprises opérant sur les marchés des médias et, finalement, aux consommateurs et aux téléspectateurs, en les empêchant de profiter de compétitions nouvelles potentiellement innovantes ou intéressantes. » Par la présente, la Cour de justice de l’Union européenne reconnaît donc que le modèle des droits TV tels que prônés par l’UEFA et la FIFA peuvent être dommageables pour l’ensemble des acteurs du football.

En effet, la première mesure annoncée par les promoteurs de cette Superligue a été la gratuité des matchs. Comment ? Grâce à une plateforme baptisée UNIFY. Il s’agirait en fait d’une plateforme de streaming telle que Netflix ou Spotify qui diffuserait les rencontres de cette compétition en direct et avec une expérience augmentée. Selon Anas Laghrari, ce n’est pas le prix qui est important, mais bien le nombre de personnes qui se connectent sur l’application et donnent à la plateforme leurs données numériques. Pour le banquier franco-marocain, ce modèle, malgré sa gratuité, sera « financé par la publicité » avec la possibilité de payer un abonnement pour s’en débarrasser.

Pour les clubs, actuellement, A22 Sports Management s’est engagé au micro de RMC à verser un « minimum garanti pendant trois ans qui équivaut aux mêmes revenus que ce que donnent les compétitions européennes ». Une enveloppe donc aux alentours de 15 milliards d’euros, financée par « des fonds d’investissement américains et européens ». Lesquels ? Le suspense demeure. En revanche, l’organisateur de cette compétition a assuré qu’en cas de revenus plus importants, l’argent serait redistribué entre les clubs et les investisseurs.


Quelles sont les prochaines étapes avant de voir tout ça prendre vie ?

En premier lieu, il faudra que des équipes manifestent leur intérêt. Pour l’instant, le Real Madrid de Florentino Pérez et le FC Barcelone de Joan Laporta, ardents défenseurs du projet, ainsi que Naples semblent enthousiastes. Un certain nombre de clubs, dont d’anciens sécessionnistes comme Arsenal et l’Atlético de Madrid, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne participeraient pas à cette Superligue. Même si les promoteurs de la compétition assurent qu’en coulisses, les clubs sont avec eux, cela reste à prouver dans ces prochaines semaines.

En outre, le gouvernement anglais ayant planché sur un texte empêchant les clubs britanniques de participer à des compétitions sortant de l’égide de la FIFA et de l’UEFA pourrait donc priver la version 2.0 de la Superligue des équipes qui sont parmi les plus compétitives et prestigieuses d’Europe. Le gouvernement anglais a confirmé ce jeudi 21 décembre que le texte serait promulgué début 2024. Difficile d’imaginer une compétition d’une telle envergure sans les clubs anglais. Il faudra également établir un calendrier plus précis, puisque la réponse donnée par Anas Laghrari – « le plus tôt possible » – n’en est pas vraiment une. Pour l’instant, difficile donc de se projeter sur une saison déterminée pour voir cette nouvelle compétition à l’œuvre.

Par Léna Bernard

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