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Le PSG face au vote blanc des supporters

Par Nicolas Kssis-Martov
Le PSG face au vote blanc des supporters

Face à l'OM, le PSG a une fois de plus rendu une copie indigne de son statut, de son effectif et surtout d’un Classique qui cette fois l’opposait à son dauphin, certes lointain. Mais comme souvent à Paris, on a cherché un bouc émissaire. Après l’arbitrage (cela aurait été le comble du ridicule cette fois), les ultras ont pris le relais du coupable par procuration. Un rôle injuste dans un climat de plus en plus tendu avec la direction.

« Je ne m’attendais pas à cette ambiance. Un classico, il faut mettre tout de côté, ce n’était pas le moment de faire cela. On les comprend, ils ont leurs arguments, ils n’ont peut-être pas les réponses qu’ils attendent, mais il fallait mettre l’orgueil et la fierté de côté pour ce moment-là. En tant que joueur, je ne suis pas d’accord. » À l’issue de la victoire timide du PSG (2-1) face à l’OM, les propos de Marquinhos, capitaine relativement épargné par le courroux des fans jusqu’à présent, pèsent lourd. La sortie du Marquis paraît même presque indécente au regard de la prestation fournie par ses partenaires sur le pré. Le Brésilien met alors en cause la grève des encouragements du Collectif Ultras Paris, groupe qui réunit les plus fervents fidèles du PSG dans le virage Auteuil, mais qui est en grève depuis le fiasco madrilène en C1. D’où la bâche accrochée à l’envers en tribune.

Avec davantage de diplomatie, Mauricio Pochettino est lui aussi revenu sur le silence qui a accompagné ces 90 minutes d’ennui. « On espère toujours, on attend toujours que le public puisse transmettre son énergie. Les derniers matchs, les supporters ont montré leur déception. Ils ont leur liberté d’expression, c’est leur façon de s’exprimer, il faut le respecter. On aimerait toujours avoir nos supporters, mais… Ce n’est pas quelque chose d’anodin de gagner un dixième titre, ce serait bien de vivre ça tous ensemble. » Dans les deux cas, on sous-entend côté PSG que les ultras et supporters, qui paient (de plus en plus cher) leur place, se résument à des animateurs bénévoles, et qu’une astreinte, voire un sacerdoce, repose sur leurs épaules.

Orgueil et PSG

Naturellement, comment ne pas se réjouir que l’importance des supporters et des ultras, y compris leur liberté d’expression, soit ainsi reconnue. Une reconnaissance qui survient alors que le PSG traverse une des plus tristes périodes de l’ère qatarie. Et ce, même si les reproches adressés peuvent paraître quelque peu hypocrites ou pure diversion. En vérité, il ne tenait qu’aux joueurs d’enflammer ce Classique pour retourner le public qui avait rempli les gradins. Ce match contre le vieux rival provençal se présentait comme une promesse implicite de revanche et de rachat après les déconvenues de la Ligue des champions et le déshonneur de la défaite devant Monaco. Un mois plus tard, les propos de Kylian Mbappé à la sortie du stade Louis-II restent finalement d’actualité. Petit rappel : « On doit rester professionnels et se respecter. On doit respecter les supporters qui nous soutiennent, les gens, nos familles. On va aller chercher ce 10e titre de champion de France. Il faut se respecter soi-même si on a un minimum d’estime pour ce que l’on fait. » Or, la prestation terne et la gestion bureaucratique du score, excepté la légère renaissance de Neymar, ont clairement démontré que le pasteur de Bondy prêche dans le vent.

De fait, l’attitude des ultras, si elle peut être critiquée, s’avère fort logique. Face à un club qui n’a eu de cesse d’affirmer son ambition de remporter la C1 et a empilé les stars sur le terrain, la succession des désillusions, dont l’élimination face au Real n’est qu’une énième version, a provoqué une profonde déception, presque une rupture, surtout chez des supporters parisiens qui attendent que leur maillot affiche lui aussi son étoile. À l’instar de tous les observateurs extérieurs, les ultras se rendent bien compte à quel point la crise et ses raisons puisent plus profondément qu’une simple saison en demi-teinte.

Romain Mabille, qui a repris la présidence du CUP, s’en est ouvert sur France Bleu pour expliciter l’ampleur du désenchantement : « Vous voyez, on est capable de se priver de chanter pour faire passer nos messages. Ça prouve que le bien-être de notre club compte plus que ce genre de rencontres, on est prêts à passer à côté de ça. Nos revendications, on les considère légitimes et on veut marquer le coup. On est les premiers dégoûtés de ne pas chanter sur cette fin d’année. On est les premiers contents du dixième titre qui arrive. Sauf que dans la situation actuelle, on ne peut pas se réjouir. On préfère se punir pour le bien du club en espérant que ça change, que de rentrer dans le stade et faire comme si de rien n’était juste parce que c’est Marseille. » Mabille a surtout pointé l’absence de réaction en face : « Il n’y a aucune communication au niveau du club qui a été faite. Pas de pas vers nous, pas d’annonces, pas de remise en question. Au niveau des joueurs, aucun d’entre eux n’est venu vers nous pour discuter ou encore s’excuser. » Les déclarations d’hier après le match ne vont certainement contribuer à recoller les morceaux.

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Par Nicolas Kssis-Martov

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